Tomate Label rouge, une autre promesse consommateur
Née en 2023, la tomate Label rouge joue la carte du haut de gamme avec la garantie d’un goût supérieur. Il lui faut convaincre davantage de producteurs pour monter en puissance.
Née en 2023, la tomate Label rouge joue la carte du haut de gamme avec la garantie d’un goût supérieur. Il lui faut convaincre davantage de producteurs pour monter en puissance.
« Il y a un créneau pour la production française haut de gamme », estime Félix Pizon, chef opérationnel de l’Association des fruits et légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG) qui porte la tomate Label rouge. L’objet de ce label public est de garantir au consommateur un niveau de qualité supérieur par rapport aux produits similaires de sa catégorie. Il est reconnu par plus de 90 % des Français. « Le Label rouge va répondre à l’objectif stratégique de la filière cerise qui est de sortir une partie de la production française de la concurrence frontale avec les importations, argue Félix Pizon. Avec le Label rouge, nous ne sommes plus sur le même marché. Le coût de production est supérieur mais nous sommes sur une autre promesse. »
La tomate cerise, le produit vedette
Obtenu en juin 2023, le Label rouge a connu sa première année complète de commercialisation en 2024 avec 139 tonnes produites dont 60 % en tomate cerise grappe, 26,5 % en rondes grappes, 12 % en allongée cœur et 1,4 % en en cerise vrac. En 2025, la production s’est concentrée à 70 % sur la tomate cerise principalement grappe et à 30 % sur la ronde grappe. Elle a augmenté en 2025, passant à 160 tonnes mais bien en deçà des espérances.
« Nous pensions atteindre 350 tonnes, admet Félix Pizon, mais nous avons eu deux périodes de canicule qui ont impacté aussi bien la production en pleine terre qu’en hors-sol. » Il fait état de chutes de volume lors des épisodes de canicule, en juin et en août. « De 10 à 11 tonnes par semaine nous sommes tombés à 2 ou 3 tonnes. Pourtant nous étions bien partis. À fin juin-début juillet nous avions presque atteint le volume de l’an dernier », déplore-t-il.
Du côté de la commercialisation, Félix Pizon se félicite d’un très bon accueil. « Nous avons un taux de réachat intéressant, se réjouit-il. La promesse est solide aujourd’hui, car les gens sont toujours sensibles au goût. »
Satisfaction aussi quant à la distribution, avec des acheteurs « prêts à prendre plus de volume ». La tomate labellisée a initié en 2025 un accord en marque de distributeur (MDD). « Ça donne davantage de visibilité pour s’engager avec des contrats en volume et prix au niveau national », encourage Félix Pizon.
Convaincre plus de producteurs à s’engager
Reste que pour assurer une hausse des volumes, le label doit convaincre de nouveaux producteurs. Ils sont aujourd’hui douze à s’être engagés dans le Sud-Ouest, les Pyrénées-Orientales et en Provence.
Les variétés choisies, Sao Polo pour la tomate cerise et Temptation pour la ronde grappe, sont « très bien maîtrisées dans la filière », souligne le chef opérationnel. Il n’y a pas d’investissements supplémentaires à réaliser. Mais le cahier des charges est exigeant. Ce n’est pas l’engagement de baisser ses émissions carbone de 5 % tous les cinq ans sur l’ensemble de sa production de tomates qui freine les producteurs mais surtout la diminution d'environ 15 à 20 % du rendement afin d’atteindre les critères qualitatifs.
« Le pilotage de la fertirrigation doit être très fin. Le critère le plus différenciant et le plus dur à obtenir c’est le degré Brix », décrit le responsable. S’y ajoutent des critères de croquant et de juteux.
La tomate vise un prix de vente de 20 à 25 % au-dessus du prix standard. Mais Félix Pizon le reconnaît, « nous ne pouvons pas encore dire que le producteur va perdre tant en rendement mais gagner tant en valorisation. Il a fallu trois à quatre ans pour pouvoir faire ce calcul en fraise Label rouge ». « C’est un cercle vertueux qu’il faut mettre en place », poursuit-il. Et de rappeler que la fraise Label rouge est passée de quatre producteurs en 2009, à sept deux ans après et à 113 en 2025.
Des conditions pour garantir le goût
Elle est produite en sol ou substrat. L’ensoleillement doit être 100 % naturel. La récolte démarre au plus tôt le 21 mars et s’achève le 31 octobre. Avant la première récolte, il faut cumuler huit semaines d’ensoleillement à 50 000 joules par centimètre carré. Pour la tomate cerise le taux de Brix à atteindre est de 9,5° minimum. La récolte est conditionnée par une dégustation sensorielle.
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