Solaal : 6,7 millions de repas distribués en 2023

Solaal, l'association engagée dans la solidarité alimentaire en France depuis 2013, a enregistré 3 376 tonnes de dons alimentaires en 2023. Parmi eux, 96 % sont des produits frais.

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Publié le 31 juillet 2024 - Par Marius Segura--Gattuso

Illustration du livre blanc de SOLAAL

L'association qui est engagée dans la solidarité alimentaire en France depuis 2013, a publié le 15 juillet son bilan annuel.

En 2023, SOLAAL et son réseau de 11 antennes ont été à l’œuvre sur tout le territoire :

✅ des opérations de 3 448 dons
✅ avec 96 % de produits frais, dont 100 000 litres de lait
✅ 121 glanages solidaires
✅ pour 709 antennes associatives#DonAgricole pic.twitter.com/zcHimVwHRA
— SOLAAL (@SOLAAL_) July 15, 2024

3 335 tonnes de produits donnés

Dans son rapport, Solaal annonce avoir enregistré en 2023 un total de 3 376 tonnes de produits offertes, équivalant à 6,7 millions de repas distribués à travers 709 associations. Une baisse de 13% par rapport à 2022, en raison des aléas climatiques et de la hausse des coûts de production. En revanche, le nombre de donateurs est en légère hausse avec 296 nouveaux, sur un total de 530.

Les produits frais représentent 96% du volume total, avec 93 variétés de fruits et légumes : pommes de terre, endives, noix, tomates et melons sont les plus nombreux. L'association a reçu plus de dons laitiers que d’habitude : 258 tonnes, soit 8 fois plus que l'an passé.

Au total, 96% des produits sont frais (69,2% de légumes; 18,1 % de fruits; 7,7 % de produits laitiers)

70% des dons sont des invendus

70 % des dons proviennent d'invendus d'agriculteurs ou de coopératives. Le système européen de retrait communautaire qui permet, entre autres, la gratuité de la livraison, a engendré le don de 902 tonnes de fruits et légumes, soit 27% des dons. Solaal a enregistré 1 278 refus d'agréage chez les grossistes, et a reçu 375 tonnes de dons par ce biais (11% du volume global). Parallèlement, Solaal a organisé des dons en magasin (2,8 tonnes de denrées) et 121 glanages solidaires (45,5 tonnes).

Le succès grandissant est attribué à l'expansion des antennes régionales, qui sont désormais au nombre de 11. Solaal prévoit l'ouverture d'une 12^e en Nouvelle-Aquitaine. 57 % des dons sont distribués dans la région du
donateur, ce qui montre l'importance de la proximité.

Une nouveauté, l'achat-vente solidaire

Face à la demande croissante des associations d'aide alimentaire, Solaal a décidé en début d'année 2024, de développer une nouvelle activité d'achat-ventes solidaires. L'association recense les produits mis en vente par les agriculteurs et fléchés pour l’aide alimentaire et propose ensuite ces produits aux associations de l’aide alimentaire, sans négociation de prix. L'association peut même s'occuper de la logistique.

Ce dispositif vise à relier les producteurs et les associations d'aide alimentaire, en proposant des produits à des prix justes et solidaires. Une initiative qui peut garantir un approvisionnement en produits frais, souvent manquants dans l'aide alimentaire. L’objectif est de « répondre aux pénuries de dons, tout en soutenant les filières agricoles locales » mais aussi de recueillir les besoins des associations.

En parallèle, Solaal peut aider les producteurs à établir leurs campagnes et à fixer un prix lissé sur l'année. « Ce dispositif, au-delà de répondre aux besoins de l’aide alimentaire, vient apporter un nouveau débouché aux producteurs », se félicite l'association.

Solaal demande des réformes pour simplifier le don

Angélique Delahaye, la présidente de Solaal, soulignait dans le livre blanc paru en janvier 2024, les trois enjeux clés pour améliorer le système de dons. Tout d'abord, Solaal plaide pour une réforme des cotisations sociales, afin que les agriculteurs ne soient pas pénalisés fiscalement lorsqu'ils font des dons en nature. Actuellement, ces dons sont soumis à des charges sociales, ce qui décourage les agriculteurs de contribuer.

Ensuite, l'association appelle à simplifier le dispositif européen de retrait communautaire, qui permet aux producteurs de retirer des produits du marché en cas de surplus. Les règles actuelles sont jugées trop complexes, ce qui a conduit certaines organisations à abandonner les dons.

Enfin, la traçabilité des produits donnés est mise en avant comme une priorité, permettant aux bénéficiaires de connaître l'origine des aliments qu'ils reçoivent.

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