Rhône : une serre bioclimatique à l’essai
La serre bioclimatique de la ferme de l’Abbé Rozier à Ecully (Rhône) a permis de gagner quelques degrés en hiver et améliorer la précocité des cultures.
La serre bioclimatique de la ferme de l’Abbé Rozier à Ecully (Rhône) a permis de gagner quelques degrés en hiver et améliorer la précocité des cultures.
Des essais de serre bioclimatique sont conduits par le CFPH (Centre de formation et de promotion horticole) de Lyon-Ecully qui dispose d’un atelier maraîchage dans sa ferme de l’Abbé Rozier. « Notre volonté est de pouvoir proposer des modalités transférables dans n’importe quelle autre exploitation. Mais nous ne sommes pas une station d’expérimentation, avec toute la rigueur de leur protocole », souligne Jean-Pierre Cellier, formateur au CFPH. Ces essais consistent à comparer quatre modalités de serres. La serre bioclimatique simple dispose d’un mur accumulateur composé de 160 fûts métalliques peints en noir côté nord, installés sur deux hauteurs et remplis de 200 litres d’eau chacun (soit 32 m3 d’eau pour la serre). Les autres tunnels sont équipés d’une simple paroi ou de double paroi gonflable sur le toit et les murs. Quant au quatrième tunnel, il sera monté sous forme de chapelle bi-tunnel pour être fonctionnel à l’automne 2018.
Gagner en poids et précocité
Durant l’hiver 2016-2017, les pesées successives des salades ont montré un meilleur développement sous serre bioclimatique, avec un poids largement doublé par rapport à la culture sous serre simple paroi et un gain de précocité d’environ trois semaines. Au printemps 2017, les volumes de tomates récoltées étaient plus élevés sous serre bioclimatique. Les déchets étaient faibles, du fait de beaux calibres jusqu’à mi-août. « Il s’agit de premiers essais, sans doute à renouveler. Il faut donc relativiser les résultats selon les conditions de production », précise le formateur. Un premier bilan montre qu’il faut compter au minimum 50 % de coût supplémentaire à l’achat rapporté au mètre carré. Le travail de montage est un peu plus long, mais cela reste accessible en auto-construction. La perte de surface liée à l’emplacement des bidons n’est pas négligeable. Mais la serre bioclimatique permet un gain de précocité, moins d’usage de films thermiques et un petit effet d’ombrage en été avec la double paroi. Pour les plantes à fort besoin en chaleur, on observe un meilleur développement. En 2018, le CFPH reconduit l’essai sur tomates, courgettes, haricots et melons afin de consolider les résultats, en améliorant la gestion de l’humidité et les pics de températures.