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Pourquoi les producteurs de grenades d'Occitanie créent une marque collective ?

Même si sa culture est encore en devenir, la grenade du sud de la France revient en force avec de nombreuses ambitions et une toute nouvelle marque collective pour se démarquer de la concurrence.

Dans le sud de la France, plus de 200 ha sont aujourd’hui consacrés à la culture de la grenade, entre le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales. Si le fruit a le vent en poupe auprès des consommateurs, sa production hexagonale reste encore modeste. « La grenade est une production en devenir. Nous obtenons aujourd’hui un rendement moyen de 4 t/ha, certains font davantage, d’autres font moins, mais notre objectif est de passer à court terme à 8 t. Nos vergers sont encore jeunes et les récoltes devraient monter en volume progressivement », explique Pierre Colin, président de la Fédération des producteurs de grenades (FPG) du Sud qu’il a créée en 2014. Afin de se démarque de leur principale concurrente, la Turquie, la fédération vient de lancer sa marque collective « Grenades d’Occitanie France », assortie d’un logo moderne qui devrait « faire la différence et dynamiser les ventes et la filière », commente Pierre Colin.

 

Des grenades organoleptiquement  supérieures

En effet, la production française, qui reste confidentielle, est également plus chère, il faut donc convaincre les consommateurs. Sur plus de 1 200 variétés existantes, quatre d’entre elles sont prioritairement utilisées dans la région : Mollar de Elche, Wonderful, Acco et Provence. « Nos produits, principalement des jus, sont beaucoup plus complexes que ceux de la concurrence étrangère. Nous réalisons des assemblages de fruits et de variétés de façon à obtenir des produits organoleptiquement supérieurs. Et nous mettons un point d’honneur à ne pas dépasser le prix de vente de 8 €/litre ».

Les producteurs de l’association fabriquent leurs jus soit directement sur leur exploitation quand ils sont équipés, soit ils confient leurs fruits à la société Sibio, spécialisée dans la transformation en jus, qui a conclu un partenariat avec la FPG Sud.

Produire davantage, rentabiliser et recruter de nouveaux producteurs

« Même si la grande majorité de nos récoltes sont transformées, on constate une demande croissante des GMS pour le fruit frais, d’autant que nous produisons de très beaux calibres avec une couleur rouge uniforme très attractive et un goût exceptionnel ». Mais pour répondre à la demande de ce nouveau marché, il va falloir produire davantage, c’est-à-dire booster les rendements et recruter de nouveaux producteurs. « Avec l’aide de la chambre d’agriculture de l’Hérault, nous avons déjà formé une centaine d’agriculteurs qui bénéficient aujourd’hui d’un suivi technique », détaille Pierre Colin. Ces nouveaux venus dans la fédération opèrent le plus souvent une diversification avec la grenade afin d’avoir une activité et un revenu supplémentaire.

Des primes à la plantation

D’autant que « la région aide la fédération avec des primes à la plantation ». Afin de rentabiliser davantage la grenade et ses sous-produits (résidus après pressage), Pierre Colin et ses adhérents mènent des recherches de valorisation. « Tout le monde donne du temps pour améliorer les choses. Nous sommes en contact avec des distilleries, également des fabricants d’huile et même de cosmétiques qui sont intéressés par les potentialités des sous-produits de la grenade, chair, peau, graines… » D’autant que la plupart des fruits produits sont bio. « Nous n’avons pas encore de maladie, et une dérogation nous est accordée chaque année par le ministère pour l’utilisation du sulfate de cuivre, pour lutter contre la pyrale et le botrytis ».

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