Aller au contenu principal

Noix de cajou : l’Afrique passe à côté du bénéfice d’un marché mondial en développement

Pour en tirer un meilleur prix sur les marchés internationaux, l’Afrique doit transformer elle-même ses noix de cajou, considère la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

 

noix de cajou brutes
© Pixabay

Un récent rapport de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) pointe du doigt le manque d’industries de transformation des noix de cajou en Afrique. Selon l’organisation, cela priverait les producteurs africains des opportunités offertes par l’explosion de la demande. « Les pays qui cultivent des noix de cajou mais ne les transforment pas à une échelle significative ne retiennent qu’une petite part de la valeur créée lorsque la noix passe de la ferme au magasin », a déclaré Miho Shirotori, qui dirige les travaux de la CNUCED sur les négociations et la diplomatie commerciales.

Un commerce mondial en surchauffe

Entre 2000 et 2018, le commerce mondial de noix de cajou brutes a plus que doublé : il atteint aujourd’hui 2,21 Mt.

20 pays d'Afrique occidentale et orientale produisent environ 90 % des noix de cajou brutes commercialisées sur le marché mondial. Après la Côte d'Ivoire, les principaux producteurs sont la Tanzanie, le Nigéria, le Bénin, la Guinée-Bissau, le Mozambique et le Ghana.

Cependant, la CNUCED relève que moins de 15 % des noix de cajou sont décortiquées sur place. L’essentiel (85%) est exporté principalement vers l’Asie, principalement l’Inde et le Vietnam. Ces deux pays ont absorbés environ 98 % des importations mondiales 2014 et 2018. 60 % des noix commercialisées sont torréfiées, salées, emballées et consommées sur les marchés européens d’Amérique du Nord, augmentant de fait la valeur ajoutée du produit.

La CNUCED, dans son rapport, fournit certaines analyses chiffrées. Ainsi, en 2018, le prix à l'exportation des noix de cajou de l'Inde vers l'Union européenne était environ 3,5 fois plus élevé que celui payé aux producteurs ivoiriens, soit une différence de prix de 250 %. Après l’étape de transformation en Europe, le différentiel de prix avec le producteur monte à 8,5 fois.

Répondre aux demandes du moment

Le rapport de la CNUCED souligne néanmoins que certaines tendances enregistrées dans la consommation mondiale pourrait offrir une ébauche de solution. Ainsi, la traçabilité, la transparence et la durabilité des chaînes d'approvisionnement alimentaires deviennent de plus en plus importantes pour les consommateurs et les fournisseurs. Cela pourrait profiter aux transformateurs africains qui se fournissent en fruits à coque localement plutôt que par le biais de longues chaînes d'approvisionnement.

Le bio, autre atout de valorisation

D’autre part, le développement du bio est aussi à considérer. « Les transformateurs africains qui peuvent répondre aux normes de qualité et de sécurité alimentaires de plus en plus strictes sur les marchés mondiaux pourraient profiter de cette demande », indique le rapport.

Et de préconiser un certain nombre de mesures : accès à des semis de qualité, au savoir-faire technologique et aux informations sur le marché pour les producteurs, amélioration des infrastructures rurales pour mieux relier les exploitations de cajou et les sites de transformation, renforcement de la capacité des transformateurs à répondre aux normes de qualité. La CNUCED prône aussi pour une meilleure coopération entre les régions productrices de noix de cajou pour « améliorer la stabilité du marché, limiter les goulots d'étranglement de l'offre et réduire les incitations à la contrebande transfrontalière ».

Les plus lus

<em class="placeholder">Un bus déposant des saisonniers agricoles dans un verger de pommiers, en région Nouvelle-Aquitaine. </em>
La Pomme du Limousin développe des dispositifs pour recruter des cueilleurs locaux en Haute-Vienne et Corrèze
Avec ses « Points pommes », ses tournées quotidiennes de bus ou encore l’aide d’Action logement, la Pomme du Limousin s…
<em class="placeholder">Géraldine Toupet, présidente de la coopérative agricole du haricot de Soissons.</em>
Dans l'Aisne, le haricot de Soissons veut attirer de nouveaux producteurs
Désireuse d’attirer de nouveaux producteurs, la Coopérative agricole du haricot de Soissons a présenté la filière lors d’une…
Versement de produit cuprique dans un pulvé.
L'Anses revoit les autorisations en cuivre pour l'arboriculture et le maraîchage

Treize produits à base de cuivre ont perdu leur AMM cet été en un seul coup. D’autres ont perdu de nombreux usages. Voici…

<em class="placeholder">Un verger de pommiers avec certains pommiers recouverts d&#039;argile, pour les protéger des pucerons. </em>
Pomme : trois stratégies de lutte automnale contre le puceron cendré

Il est possible de s’attaquer au puceron cendré dès l’automne, par défoliation précoce ou barrières physiques, deux méthodes…

<em class="placeholder">Plusieurs fruits et légumes posés sur une table en bois, incluant des tomates, carottes, courgettes, poivrons, de l&#039;ail, des oranges, fraises, bananes, des grappes de ...</em>
Prospective fruits et légumes : une étude imagine le futur de la filière à horizon 2040

Commandée par le ministère de l’Agriculture, une étude de Ceresco et AgroClimat2050 se livre à un exercice prospectif, en…

<em class="placeholder">Olivier Terrien, maraîcher à Divatte-sur-Loire</em>
Maraîchage en Loire-Atlantique : « Nous semons très dense, à 70 kg/ha, pour que le sorgho couvre rapidement le sol »
Face à des problèmes de fatigue des sols, Olivier Terrien, maraîcher en Loire-Atlantique, a diversifié ses cultures et développé…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes