Alerte mail : crise des fruits et légumes
Nicolas Sarkozy attendu de pied ferme en Vaucluse
C’est un déplacement sous haute surveillance qu’effectuera Nicolas Sarkozy, mardi 29 septembre, à Avignon. Des mesures exceptionnelles ont été prises afin d’éviter au Président de la République d’être chahuté lors de son intervention sur le techno pôle d’Agroparc. Outre la présence policière annoncée comme musclée, la Préfecture a pris des dispositions inédites, qui paralyseront l’activité de la Maison de l’Agriculture. Les entrées d’Agroparc seront toutes bouclées à l’exception de “l’entrée Lafarge”, face au Lycée Pétrarque. Les véhicules seront filtrés de 8 heures à 11h30 et les salariés du site seront bien inspirés de se munir d’une pièce d’identité et d’un justificatif de travail (carte professionnelle, bulletin de salaire ou autre attestation). Toutes les réunions prévues à la Chambre d’agriculture sont annulées. De sa propre initiative, la direction de la chambre, « afin de limiter la circulation sur Agroparc (sécurité oblige) », demande à son personnel et celui des OPA d’éviter de prendre des rendez vous à l’extérieur ce jour-là. Le Président de la République est attendu dans une ambiance électrique. Il doit d’abord se rendre à l’Ecole hôtelière, puis prendre la parole sur le thème de la formation à la salle polyvalente de Montfavet. Bien que cette visite présidentielle ne soit pas organisée sur le thème de l’agriculture, les agriculteurs sont déterminés à se faire entendre. Un comité d’accueil sera sur place le 29 septembre, mais dès le 28 les JA de Vaucluse devraient porter l’estocade au cours d’une conférence de presse.
C’est bien Nicolas Sarkozy qui est désormais la cible
Dans le grand Sud, le climat professionnel est tendu depuis l’organisation de la table ronde sur la filière fruits et légumes. Lundi, des producteurs du Gard et de Vaucluse ont bloqué un pont à Arles puis procédé à des contrôles de camions. Un camion français transportant des marchandises étrangères a été délesté de son chargement. A partir de mardi, des agriculteurs ont occupé pendant trois jours et trois nuits la DDA du Gard. Ce laps de temps correspondait à la présence d’une délégation aux différentes rencontres organisées au sein de la FNSEA. Mais le syndicat local n’est pas avare de récriminations. « Bruno Le Maire a fait des annonces pour 2010, explique Jean-Louis Portal, secrétaire général de la FDSEA 30. Or, nous demandions des dispositions pour 2009. Certains producteurs n’auront pas le temps d’attendre. Nous avons besoin de réponses rapides. Nous n’attendrons pas le 16 octobre* pour nous manifester. » La FDSEA 30 ne cache pas d’ailleurs son intention de mener de nouvelles actions rapidement. En réaction, au niveau national, les fédérations départementales ont pris la décision de boycotter toutes les commissions officielles. En ce qui concerne le 29 septembre, des délégations de l’ensemble des fédérations de Paca et de Languedoc-Roussillon devraient être présentes à Avignon. Par ailleurs, la FDSEA 84 a demandé un rendez-vous à Nicolas Sarkozy : rencontrer une énième fois le conseiller du Président ne serait pas une réponse satisfaisante pour les producteurs locaux. Car c’est bien Nicolas Sarkozy qui désormais est ciblé et fera l’objet de toutes les critiques. Son discours sur la politique agricole prévu pour la fin octobre est très attendu. Mais c’est aussi derrière ce discours que se cachent nombre de responsables professionnels, et le ministre de l’Agriculture en tête, empêchant forcément toute décision immédiate et laissant au chef de l’Etat les prérogatives et les effets d’annonce.
* Date de la manifestation nationale annoncée par la FNSEA.