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Melon : une campagne chaotique

Selon Bernard Borredon, président de la section nationale melon, la dernière campagne melon est “catastrophique” pour les producteurs et “2004 ne sera pas une exception”.

La dernière campagne melon va laisser des traces. C’est le sentiment qui s’est dégagé après les 7e rencontres technico-économiques organisées par l’Aprel, le CEHM et le BRM, mardi 16 novembre à Marsillargues (34). “C’est une année catastrophique pour les producteurs de melons, a conclut Bernard Borredon, président de la section nationale. L’analyse de la campagne montre que la consommation a progressé de 2 %, les prix au stade détail de 8 % et le prix payé producteur a diminué de 27 %. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que les superficies régressent, car nous sommes dans une économie de moins en moins rentable. Mais je pense que 2004, ne sera pas une exception.” D’autant qu’il apparaît nettement, hormis sur le créneau précoce, que la crise est bien franco-française, liée à une très forte concurrence intra-régionale. Le faible taux d’organisation de la production (20 %) est une nouvelle fois pointée du doigt. Néanmoins des circonstances aggravantes sont venues alourdir la situation.

“En dépit d’une légère reprise, explique Bernadette Surroca, responsable melon au BRM, on constate un tassement continu de la consommation depuis 1998 qui est passée de 169 000 à 143 000 tonnes. De plus, l’entrée en consommation a été plus tardive, corollairement à une production en retard : le pic de consommation a eu lieu en semaine 31 contre la semaine 26 en 2003. Par ailleurs, nous avons constaté une nette baisse des achats en août par rapport à 1998. C’est le mois où l’offre en fruits est pléthorique d’où la concurrence entre espèces. Des transferts d’achats ne sont pas à exclure.” En amont également, la donne a été modifiée.

Présence dans tous les bassins de très gros calibres

“La campagne a été marquée par des ventes chaotiques tout au long de la saison, souligne Jean Monnerat du SNM, qui ont provoqué d’importantes resserres. Ce phénomène a été amplifié par une modification du rythme des transactions : les ventes ont été réalisées principalement le mercredi et le jeudi mais n’ont pas absorbé le disponible constitué chaque semaine. Tout au long des mois de juillet et août, il s’est situé régulièrement entre 20 et 30 000 t, avec un pic en semaine 28 et 31, d’où des prix qui n’ont jamais dépassé 1 euro/kg entre les semaines 27 et 35 pour certains calibres. Enfin, le dernier élément est la présence de très gros calibre, 1100gr et plus, simultanément dans les trois bassins de juillet à mi août. A certains moments, ils ont constitué jusqu’à 80 % des apports mais à des prix très bas.” Ces gros calibres étant une tendance majeure dans l’évolution variétale, une réflexion se profile qui devrait interpeller l’amont : ces spécimens peu rentables à la production, sont-ils vraiment adaptés à la majorité des consommateurs ?

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