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Tomate : des auxiliaires Macrolophus de qualité suffisante

Le « Réseau auxiliaires » vise à observer la qualité d’auxiliaires reçus par les producteurs. Les observations menées sur Macrolophus par l’Aprel et la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône relèvent toujours une qualité suffisante.

La qualité des auxiliaires utilisés par les producteurs est un élément déterminant dans la réussite des stratégies de Protection biologique intégrée (PBI) pratiquées en culture de tomate. « Certaines années ont été marquées par des échecs de PBI en culture de tomate et ont amené les producteurs à se questionner sur la qualité des auxiliaires reçus », commente Anthony Ginez, Aprel. Conseillers et expérimentateurs ont été sollicités par les producteurs à ce sujet. Ainsi fin 2017, l’Aprel et la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône ont créé le « Réseau auxiliaires » qui vise à observer la qualité d’auxiliaires reçus par les producteurs (voir encadré).

Bonne vitalité des Macrolophus reçus

« En 2018 et 2019, l’auxiliaire Macrolophus pygmaeus a été choisi et observé car il est au cœur des stratégies de PBI en tomate », précise le spécialiste. Il s’agit d’une petite punaise prédatrice très utilisée pour protéger les cultures contre les aleurodes et Tuta absoluta.

« L’un des caractères observés par le Réseau auxiliaires est la vitalité des auxiliaires », mentionne Anthony Ginez. Ainsi, il a été constaté que pour 91 % des échantillons observés, la vitalité était élevée. Les Macrolophus sont dynamiques et se déplacent rapidement dans les flacons. « Quelques échantillons contenaient des Macrolophus moins vigoureux. Toutefois pour chacun, la vitalité était signalée comme suffisante », assure-t-il. Peu de mortalité a été constatée dans les flacons. Les individus morts représentent en moyenne 7 % de la population de Macrolophus. « La grande majorité des flacons observés contient plus de Macrolophus que le nombre annoncé, ce qui compense dans la plupart des cas la mortalité observée », se satisfait le professionnel. En moyenne, les flacons renferment 46 % de femelles, ce qui correspond au ratio attendu d’environ 50 % de mâles et 50 % de femelles. Parmi ces femelles, 78 % d’entre elles sont déjà prêtes à pondre au moment du lâcher en culture. « Ces femelles sont reconnaissables à leur abdomen très développé », précise-t-il.

Encarsia formosa prochainement observé

Selon le « Réseau auxiliaires », l’évaluation de la qualité donnée à titre indicatif est en majorité bonne. Quelques échantillons sont considérés comme moyens à cause d’une vitalité moyenne des individus ou d’une mortalité plus élevée que la moyenne. En considérant le jour de réception, certains des flacons livrés le jeudi ont eu une qualité inférieure. Les flacons observés contenaient exclusivement Macrolophus. « Aucun individu de Nesidiocoris, une punaise proche de Macrolophus et problématique sur tomate, n’a été identifié », précise Anthony Ginez. Suite à l’expérience de ces deux années d’observations, un protocole d’observation simplifié est proposé afin de permettre une évaluation rapide de la qualité des flacons reçus. Celui-ci prend en compte plusieurs étapes de vérification : présence de condensation et d’individus collés sur le tube, dynamique de la population, nombre d’individus morts (voir encadré)... L’observation doit être réalisée rapidement après réception des flacons de Macrolophus. Si elle doit être faite plus tard, il est important de conserver le flacon dans de bonnes conditions : ne pas exposer en plein soleil, conserver à 8-10°C (voir le détail sur l’étiquette)… Pour affiner l’observation, il est possible de demander au fournisseur des détails sur le transport (délai entre conditionnement et livraison…). Le « Réseau auxiliaires » poursuit son travail d’observation en s’intéressant dès fin 2020 à d’autres auxiliaires fréquemment utilisés en PBI. « Pour cette prochaine saison, c’est le parasitoïde de larves d’aleurodes Encarsia formosa qui sera observé », conclut Anthony Ginez.

Article réalisé à partir du compte rendu d’essai Aprel n°19-069, disponible sur le site www.aprel.fr, tiré de Treiz Maraîchage septembre 2020. 

A lire aussi : Aubergine et poivron : mettre en œuvre la Protection biologique intégrée contre les ravageurs

                      Maraîchage : comment maintenir Macrolophus dans les abris pendant l’hiver

 

Le « Réseau auxiliaires »

Le « Réseau auxiliaires » fonctionne sur la base du volontariat de producteurs achetant leurs flacons de Macrolophus auprès des fournisseurs présents dans la région. Un flacon est récupéré par l’Aprel ou la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône pour être observé dans les heures qui suivent. Des échantillons de Macrolophus provenant des cinq fournisseurs ont été observés : Koppert, Bioline Agrosciences, Biobest, Bioplanet, Agrobio. Les échantillons reçus proviennent d’exploitations en culture de tomate en sol ou hors-sol pour des lâchers en pépinière ou en début de culture. Deux sessions d’observations ont été organisées de janvier à mai 2018, et de janvier à mars 2019. Grâce à ce travail, un protocole simplifié est mis au point pour permettre aux producteurs d’apprécier directement sur leurs exploitations la qualité des flacons reçus.

Comment observer la qualité des flacons ?

Un protocole d’observation simplifié a été mis en place par le « Réseau auxiliaires ». A la livraison, récupérer un flacon pour l’observer et vérifier :

- la présence de condensation à la surface intérieure du tube (tube plein) à température de livraison et à température ambiante (faible : jusqu’à 10 % de surface avec condensation ; moyen : de 10 à 25 % ; élevé : plus de 25 %)

- s’il y a des individus collés sur le tube (tube vide)

- la dynamique de la population à 20-25°C dans un contenant transparent et plus volumineux (ex : bocal). Les critères à observer sont : vol des adultes, déplacement rapide, accouplement.

- le nombre d’individus morts après avoir ouvert le bocal et laissé les Macrolophus s’échapper dans la culture, observer le substrat quelques heures après. Le seuil maximal d’acceptabilité est fixé à 10 % de morts.

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