Crise de la salade d’hiver
Les vertes sont dans le rouge depuis quatorze jours
Les producteurs provençaux – rejoints par les producteurs des Pyrénées-Orientales – ont décidé de ne plus couper vendredi et samedi derniers les salades à moins de 0,25 euro.
A l’instar du chou-fleur, de l’oignon et du poireau, les laitues d’hiver sont en crise conjoncturelle depuis quatorze jours et à - 38 % de la moyenne quinquennale des prix de campagne (cf. p. 18 de la version numérique). La résistance s’organise dans le Sud-Est comme dans le Roussillon. Réunis jeudi soir à Châteaurenard, les producteurs provençaux ont décidé de ne plus couper vendredi et samedi derniers à moins de 0,25 euro ; à moins de 0,30 euro lundi et, en cas d’échec, de ne plus couper du tout à partir de ce mardi. « Nous savons parfaitement que le mois de janvier n’est pas favorable à la salade et qu’il est toujours difficile de faire remonter les cours, explique Rémy Roux, co-président des Belles salades de Provence. Néanmoins, il était urgent de réagir à cette situation catastrophique. Nous sommes à la mi-campagne et actuellement personne n’a tiré son épingle du jeu. » Mêmes maux mêmes remèdes dans les Pyrénées-Orientales. « Le marché était bloqué la semaine de Noël, mais à des prix supérieurs à maintenant, souligne Nathalie Capillaire, directrice de la FDSEA du département. Ceux-ci se sont littéralement effondrés en début de semaine dernière. Le mot d’ordre a donc été donné de ne plus vendre au-dessous d’un certain prix. Ceci étant, alors que les volumes ont été moins importants, il est curieux que les prix soient au même niveau que l’an dernier à la même époque. » Il est probable que les producteurs de salades profiteront de la venue de Bruno Le Maire le 26 janvier au Canet, à l’occasion du congrès de la FNPF, pour lui porter leurs revendications. Ou peut-être n’attendront-ils pas pour se faire entendre, au cas où le marché ne se relèverait pas. Le marasme est intimement lié aux conditions météo très clémentes qui ont favorisé les concurrences interrégionales et celles des ceintures vertes. Le refroidissement de températures qui va freiner la pousse – donc dégager les marchés – s’est déjà fait sentir lundi matin. Le SNM Perpignan indiquait un léger frémissement en début de matinée, à confirmer à la mi-journée. Pour sa part, le centre d’Avignon indiquait un léger frémissement, mais restait dubitatif sur le prix de 0,30 euro. Là encore, c’est la réduction des volumes et une hausse de la demande qui pourraient apporter une légère embellie. Plus efficacement qu’une grève de la récolte.