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Comment ne pas confondre les Phytophthora du fraisier

Malgré des symptômes communs d’« effondrement de plants » en cours de végétation, les attaques de Phytophthora fragariae et de Phytophthora cactorum doivent être différenciées.

Phytophthora cactorum n’a rien de commun avec P. fragariae. Les dégâts qu’il occasionne se manifestent soit au niveau du rhizome, soit au niveau des fruits.
Phytophthora cactorum n’a rien de commun avec P. fragariae. Les dégâts qu’il occasionne se manifestent soit au niveau du rhizome, soit au niveau des fruits.
© M.Turquet

Phytophtora fragariae

Phytophthora fragariae, appelé cœur rouge des racines, est un mildiou à localisation racinaire. L’attaque sera d’autant plus sévère que la pousse de la végétation est sensible. Les plants atteints sont rabougris de faible vigueur. Ces symptômes apparaissent après ceux du système racinaire peu ramifié, avec des radicelles en « queue-de-rat ». La coupe longitudinale des racines principales permet de voir le cylindre central présentant une teinte rouge brique, significative de la présence du champignon.

Phytophtora fragariae : les nécroses de couleur rouge se localisent surtout dans la moelle et sur toute la racine aux extrémités.
Phytophtora fragariae : les nécroses de couleur rouge se localisent surtout dans la moelle et sur toute la racine aux extrémités.
© Invenio

 

 

Phytophthora cactorum

Phytophthora cactorum n’a rien de commun avec P. fragariae. Les dégâts qu’il occasionne se manifestent soit au niveau du rhizome, soit au niveau des fruits. Sur les plants, ce champignon interne provoque un flétrissement brutal de feuillage qui débute par les feuilles centrales de la plante pour s’étendre à l’ensemble du végétal. La coupe longitudinale du rhizome permet d’observer une nécrose brun-rouge de la zone parenchymateuse pouvant remonter dans la zone vasculaire. Par coupes successives du rhizome, on arrive à distinguer le point d’entrée (base de pétiole de feuille ou de racine). Autre symptôme, la plante végète et prend un aspect buissonnant dû au départ de nombreux bourgeons latéraux.

Phytophtora cactorum : les nécroses brunes se situent entre le collet et la couronne ou au départ du stolon. Les racines restent saines.
© Invenio

Moyens de lutte

Pépinière

Pour ces deux agents pathogènes, la lutte débute dès la pépinière par une bonne gestion de l’irrigation et par la mise en place de protection sanitaire des plants. Pour le producteur, une attention particulière doit donc être apportée au matériel végétal à la réception du plant et avant la plantation avec une observation des plants par échantillonnage et en cours de culture surtout sur le premier mois après la plantation en particulier sur les plants produits en mottes (mottes, trayplants…).

Prophylaxie

Pour les fraiseraies en sol, une rotation est vivement recommandée et nécessaire pour gérer l’ensemble des pathogènes du sol du complexe nécrotique racinaire surtout avec la disparition des produits de désinfection. L’eau, vecteur de ce pathogène doit être apportée aux justes besoins des plantes afin de ne pas les fragiliser au niveau racinaire et éviter ainsi au pathogène Phytophothora sp. de rentrer dans les tissus des fraisiers et s’exprimer.

En culture hors-sol, l’âge des sacs ainsi qu’une gestion hydrique raisonnée sont des points importants dans la gestion prophylactique de ce pathogène.

Protection

Aliette Flash ou Alial (fosétyl-aluminium) sont utilisables en post-plantation. En cas d’attaques, une solution à base de fosétyl aluminium peut être appliquée.

Attention à ne pas confondre les symptômes de nécroses de Phytophothora cactorum avec ceux provoqués par l’anthracnose du cœur, par la nécrose physiologique de Gariguette mais aussi avec les symptômes de gel des plants, dus à un accident de conservation des plants en frigo ou à un accident climatique.

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