Tourraine
Les asperges prennent l'avion pour le marché asiatique
Aspa est une entreprise tourangelle spécialiste de l'asperge blanche connue bien au-delà des frontières. Pour l'export, la logistique est le point critique.






Chez Aspa, le transport et la logistique sont primordiaux. Au moins trois fois par semaine, durant la saison de production d'asperges qui s'étale de mi-janvier à début mai, celles-ci sont acheminées vers les aéroports de Roissy Charles-de-Gaulle et Orly. Au préalable, l'entreprise dirigée par Jacques Guironnet aura déclaré les prévisions d'exportation à l'administration pour la semaine, rempli tous les bordereaux nécessaires, le passeport phytosanitaire d'exportation numéroté. Après quatre heures environ de voyage entre 2 et 3 °C, les asperges récoltées le jour même, sont embarquées dans l'avion qui les mènera vers des destinations lointaines, le Japon ou d'autres pays asiatiques. Le surcoût d'un tel mode de transport équivaut à 1 ou 2 €/kg. Environ 18 heures se seront écoulées entre le moment du dédouanement et l'atterrissage au Soleil Levant. Entre-temps, Jacques Guironnet – qui a repris il y a un an et demi cette exploitation détenue par les Hollandais Piet et Valérie Van Staaleduinen –, aura envoyé à l'administration la photocopie du passeport phytosanitaire. Les asperges achetées par les importateurs sont souvent réservées aux restaurateurs.
Spécialisée dans la production d'asperges et de rhubarbe (cf. fld hebdo du 12 mars), l'entreprise réalise 50 % de son chiffre d'affaires à l'exportation. L'Asie et l'Europe sont les deux principales destinations. Pour la vente en France, la logistique de transport est plus simple mais pas forcément plus rapide. L'asperge se retrouve une ou deux journées après la récolte sur les étals français, un délai assez similaire pour les destinations lointaines.
Fraîcheur garantie
Chez Aspa, la fraîcheur est garantie. Les cueilles sont journalières sauf le dimanche. Le transport du lieu de production à la station de conditionnement est des plus restreints. Les parcelles les plus lointaines sont situées au maximum à 1 km à Savigny-en-Véron (Indre-et-Loire). Dès leur arrivée à la station, les asperges sont lavées puis baignées dans une eau froide réfrigérée à 2 °C en attendant leur conditionnement.
Aspa vient de se doter d'un trieur optique pour calibrer et assurer le tri couleur nécessaire à la segmentation. A plus de 90 %, les asperges marquetées Aspa sont classées dans la catégorie Extra de calibre 20/28 ou 16/20 mm. Les asperges de cette catégorie sont nettoyées manuellement. « Nous avons rédigé notre propre référencement en termes de qualité, détaille Jacques Guironnet. La qualité 1 se caractérise chez nous par des défauts visuels essentiellement, par exemple les marbrures violacées. » La catégorie I est disponible sous trois calibres (20/28, 16/20, 12/16 mm) et la catégorie II sous deux calibres (20/28, 16/20).
Contrairement au packaging traditionnel, les asperges Aspa ne sont pas bottelées mais disposées par 5 kg dans des cagettes en polypropylène. « Ce conditionnement très léger est non seulement avantageux pour les transports aériens mais il résiste bien à l'eau, argumente le dirigeant d'Aspa. Il permet aussi à l'asperge d'être maintenue dans une certaine humidité, indispensable à la bonne conservation du produit. » Les opérations étant bien rodées, il arrive que les asperges – un quart d'heure après la fin de leur conditionnement – soient déjà embarquées dans le camion.
Des asperges haut de gamme
L'entreprise est certifiée GlobalGap. « Les conditions de production sont optimales dans ce secteur au Sud de la Loire, analyse Jacques Guironnet. L'effet terroir (un climat doux et des terres sableuses très marquées) confère aux asperges une saveur très appréciée. C'est l'une des raisons pour laquelle nos clients importateurs apprécient notre produit. Les Japonais, par exemple, sont très exigeants en termes de qualité. Les asperges sont très tendres. » Le mode de production lui aussi impacte favorablement la qualité et la précocité du produit.
Grâce au chauffage du sol par un réseau de tuyaux d'eau chaude qui court sur 200 km, les asperges sont très précoces et arrivent dès la mi-janvier. D'abord sous grands abris plastique recouverts de bâches noires pour éviter que les turions ne se développent à la lumière, la récolte s'effectue à partir de février sous les chenilles spécialement aménagées, elles aussi, de bâches noires. Une cinquantaine de saisonniers participent à la récolte et au conditionnement. Fort de sa réussite, Aspa devrait augmenter ses surfaces de 3 ha l'an prochain.