Olea & Co - Production
La Turquie veut compter parmi les plus grands
Après douze ans de politique de la chaise vide, la Turquie est revenue dans le giron du COI* en février 2010 et ne cache pas ses velléités au niveau oléicole mondial.
L’olivier est une culture endémique et de longue tradition en Turquie et un secteur économique d’un poids énorme. Le ministère de l’Agriculture turc l’a bien compris en multipliant les aides au développement qui ont permis d’augmenter de 35 % le nombre d’oliviers planté depuis dix ans. D’ailleurs, l’objectif avoué de la Turquie est de devenir le second producteur mondial après l’Espagne. Actuellement, la surface oléicole est de 791 000 ha, dont plus de 10 000 sont consacrés à l’oléiculture biologique, et plus de 7 000 sont en conversion. Globalement, 72 % de la surface oléicole est consacrée à la production d’huile d’olive, le reste étant dédié à celle d’olives de table, les chiffres variant légèrement d’une année à l’autre.
Au cours des cinq dernières années, le verger d’oliviers turc a augmenté de 129 000 ha (+ 19,5 %) et devrait atteindre le million d’hectares d’ici à 2015. L’augmentation des superficies a été accompagnée de la modernisation du secteur de la transformation. Selon les statistiques, la Turquie comptait 1 030 huileries en 2005, dont 430 étaient équipées de systèmes d’extraction en continu. En 2010, sur les 1 250 unités actives, seulement 100 étaient restées des moulins traditionnels. La production d’huile d’olive turque a enregistré par le passé de fortes oscillations liées à l’alternance. Pourtant au cours des trois dernières années, aucune variation notoire n’a été observée. La production d’huile d’olive en 2009-2010 a atteint 147 000 t, soit 5 % de la production mondiale. La Turquie occupe donc la sixième place au top 10 des producteurs mondiaux après l’Espagne, l’Italie, la Grèce, la Syrie et la Tunisie.
Sur la campagne en cours (2010-2011), la production pourrait atteindre 160 000 t, soit + 9 % par rapport à la campagne précédente. Officiellement, la Turquie vise la production de 300 000 t d’huile au cours des cinq prochaines années. En corollaire, la production d’olives de table a augmenté de 39 % en cinq ans, passant de 280 000 t en 2005-2006 à 390 000 t en 2009-2010. De ce fait, la Turquie se place au troisième rang mondial des producteurs d’olives de table derrière l’Espagne et l’Egypte. A terme (2015), la Turquie devrait porter son potentiel à 650 000 t.
La consommation turque d’huile d’olive augmente rapidement
Sur le marché intérieur, la consommation d’huile d’olive est encore mineure : sur les 1,3 million de tonnes d’huiles toutes origines consommées, elle ne représente que 9 % de ce volume, liée à une méconnaissance des bienfaits du produit. Néanmoins, depuis que les autorités sanitaires locales ont recommandé un régime alimentaire incluant l’huile d’olive, la consommation a rapidement augmenté. Au cours des cinq dernières campagnes, elle est passée de 50 000 t en 2005-2006 à 110 000 t en 2009-2010. La consommation en 2010 a été de 1,4 kg/an/capita et l’objectif est d’atteindre 5 kg à l’horizon 2015. La consommation d’olives de table a atteint 260 000 t en 2009-2010, soit 8 % de plus par rapport à la campagne précédente. Les Turcs consomment 3,5 kg d’olives par habitant et l’objectif est d’atteindre une consommation de 6 kg par habitant d’ici 2015.
Les exportations (huile d’olive et olives de table) représentaient 1,8 % des exportations totales de l’agriculture turque en 2009 et 1,5 % en 2010. Cette diminution des exportations s’explique par l’augmentation de la consommation. Durant la campagne 2009-2010, les exportations d’huiles d’olive ont atteint 29 500 t et les quatre principaux acheteurs ont été (dans l’ordre décroissant), l’UE à 27, les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et le Japon. Les exportations d’olives de table en 2009-2010 ont atteint 65 543 t.
* COI : Conseil international de l’huile d’olive.
