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[Coronavirus Covid-19] En Dordogne, la filière fraise en danger

Comme dans tous les bassins de production, la récolte des fraises a commencé en Dordogne et la filière doit faire face à l’absence de main-d’œuvre étrangère et à une consommation en berne.

Un métier de cueilleur de fraise ne s’apprend pas en deux heures. Il faut de la pratique. © RFL
Un métier de cueilleur de fraise ne s’apprend pas en deux heures. Il faut de la pratique.
© RFL

Le 24 mars, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, a appelé la population à rejoindre « la grande armée de l’agriculture française ». Dans son plan de soutien, il est notamment prévu, pour faciliter le recrutement de saisonniers, de pouvoir cumuler le chômage partiel et un salaire agricole. Ainsi des demandes ont afflué de toute la France auprès de la Chambre d’agriculture de la Dordogne et de l’Anefa 24. « La semaine dernière, on a établi un questionnaire pour recenser les besoins. Nous l’avons adressé à l’ensemble des employeurs figurant sur notre livret des saisonniers en Dordogne et Lot-et-Garonne », expliquait Claudine Feyfant, la présidente de l’Anefa 24 à Réussir Le Périgord du 27 mars. Mais « cela me paraît compliqué de faire venir des gens du nord de la France », mentionne la présidente. Les structures souhaitaient donc privilégier la main-d’œuvre locale dans le contexte de respect des règles sanitaires instaurées.

Capacité à cueillir des fruits avec délicatesse

Avec la fermeture des frontières, les travailleurs venant habituellement du Portugal, d’Espagne ou de Pologne sont bloqués dans leur pays d’origine. En plus de son absence, cette main-d’œuvre était habituée à la cueillette de la fraise, un fruit délicat dont la récolte ne s’improvise pas en toute hâte. « Nous avons besoin de personnes qui ont la capacité à cueillir des fruits avec délicatesse et rapidité. Un métier ne s’apprend pas en deux heures. Il faut de la pratique. Si le fruit est abîmé à la cueillette et si la barquette n’a pas été mise au frais correctement, le lendemain, la totalité est pourrie. Il nous faut une main-d’œuvre spécialisée », explique Patricia Rebillou, présidente de l’association des producteurs de fraises de Dordogne. D’autant plus que les producteurs doivent gérer d’autres travaux annexes avec l’arrivée des fraises de printemps (ouvrir et fermer les fraisiers, les couvrir et les découvrir, nettoyer, désherber…). Avant de cueillir les fraises, il s’agit aussi de préparer les emballages, les plateaux avec les barquettes et bien d’autres tâches. « On voit arriver l’horrible situation où il va falloir jeter les fraises ou couper l’eau pour ne plus alimenter les plants parce qu’on ne pourra pas ramasser nos récoltes », s’inquiétait Patricia Rebillou, très préoccupée.

 

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