L’Ail de Piolenc, en quête de reconnaissance, est engagé dans une demande d'AOP
L’Association des producteurs d’Ail de Piolenc s’est engagée dans une demande AOP pour développer cette production déjà renommée. La démarche vise à protéger son terroir et son savoir-faire développé dans le Vaucluse, entre le Rhône et l’Aygues.
L’Association des producteurs d’Ail de Piolenc s’est engagée dans une demande AOP pour développer cette production déjà renommée. La démarche vise à protéger son terroir et son savoir-faire développé dans le Vaucluse, entre le Rhône et l’Aygues.
« Les activités de l’association augmentent, c’est bon signe », mentionnait Stéphane Massonet, président de l’Association des producteurs d’Ail de Piolenc (Apap), lors de sa 4e assemblée générale en janvier dernier dans le Vaucluse. Convaincus de la qualité de leur produit et de la nécessité de la faire connaître et reconnaître, les huit membres de l’association se sont engagés dans une demande AOP. « Actuellement, l’Ail de Piolenc ne souffre pas de difficultés économiques. Notre filière a le vent en poupe. L’augmentation progressive des surfaces de production et des quantités produites, 10 à 30 % de plus chaque année depuis environ cinq ans, peut en témoigner », assure le président et producteur d’ail.
Cette démarche s’avère aussi structurante
Toutefois, une des principales motivations de l’association est de protéger le nom « Ail de Piolenc » et avec lui, le savoir de ses producteurs. Après des décennies 1990 et 2000 difficiles, des innovations techniques ont permis de faire réémerger cette culture. L’adoption du plastique comme couverture du sol, utilisé sur près de deux tiers des parcelles d’« Ail de Piolenc » pour la saison 2019, compte parmi les plus importantes. Une transition vers du plastique biodégradable est en cours. L’utilisation du goutte-à-goutte, et plus récemment l’introduction d’une variété présentant un risque de disparition, font aussi partie des spécificités techniques de cette culture vauclusienne. « Cette dynamique d’innovation n’est pas terminée, les plus jeunes membres mènent des expérimentations sur leurs parcelles d’ail pour s’orienter vers l’agriculture biologique », confie le responsable. Cette évolution va aussi vers une certification HVE. « Nous envisageons de créer des partenariats avec d’autres institutions techniques, comme l’Aprel et les Chambres d’agriculture pour nous appuyer dans cette transition », explique Stéphane Massonet. « Notre renommée n’est pas celle d’autres filières d’ail en France, mais notre volonté de développer notre filière, dans notre région et en France, pourrait nous exposer à des utilisations frauduleuses de notre nom », s’inquiète-t-il. Aussi un dossier de demande d’AOP a été déposé le 1er juillet 2019. Et la démarche est en bonne voie. Un important travail a été fait sur la caractérisation du terroir (avec délimitation de l’aire géographique), des pratiques (comparaison d’itinéraires) et du produit, avec dégustation et génération de descripteurs pour aboutir à une carte d’identité dans le cahier des charges. Une étude économique de filière est lancée pour évaluer la faisabilité de l’AOP. « L’Inao nous a fait un retour fin septembre, donc nous travaillons pour répondre à leurs demandes », explique Olivier Surles, secrétaire de l’association. Cette démarche de reconnaissance, si elle est « coûteuse en temps et en énergie », s’avère aussi structurante. Elle va demander, notamment, de mettre en place des déclarations de récolte, de poser les bases de l’ODG (Organisme de défense et de gestion). En particulier, l’Apap doit déterminer des sources de financement durables, même si, dans un premier temps, des subventions existent pour structurer la filière. L’obtention de l’AOP ouvrira de nouveaux marchés, avec la possibilité d’augmenter la production, de structurer la commercialisation. Mais pour l’instant, les producteurs veulent commencer par accroître leur notoriété.
Quand la marque sera plus connue
Pour se faire connaître et créer de la demande, cela nécessite du temps. « En vente directe, les consommateurs commencent à connaître notre ail, à l’apprécier et à se fidéliser », constate un producteur lors de l’assemblée générale. Un autre souligne que du temps est nécessaire et un troisième observe que « les clients de mes clients grossistes en demandent ». Pour les producteurs, l’ail de Piolenc est intéressant, car il arrive sur un créneau plus précoce. Il peut être valorisé 20 % au-dessus du prix de l’ail classique, autour de 4 € le kilo environ. « Quand la marque sera plus connue, les intermédiaires accepteront d’acheter plus cher », estime-t-il. Les efforts de communication doivent donc cibler d’abord le consommateur, pour que celui-ci, convaincu des qualités de l’ail de Piolenc, en demande. Pour la première fois, l’ail de Piolenc était au Salon international de l’agriculture à Paris, sur un espace dédié avec des animations culinaires. Parmi les rendez-vous auprès du grand public, certains sont déjà ancrés, comme la fête traditionnelle de l’ail, fin août. La fête de l’ail nouveau et la course trail « I love tr’ail », ont été un succès en juin 2019. La 3e édition de la course « I love tr’ail » était prévue en juin…
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Une des principales motivations de l’association est de protéger le nom « Ail de Piolenc »
Une AOP pour mieux valoriser
Une culture d’exploitations viticoles qui compte
Repères
Association des producteurs d’Ail de Piolenc
8 producteurs membres
75 hectares d’ail
500 tonnes d’ail
AOP : demande déposée en juillet 2019
Aire géographique : six communes du Vaucluse
Robe ivoire et des stries de couleur violette, jusqu’à une robe entièrement violette.