Essais de production
Esquisse d'une filière patate douce en France
Philippe Piron, agronome, vient de créer deux sociétés pour produire et commercialiser du plant de patate douce, une étape indispensable pour mener à bien la culture.

Des premiers essais de production de patates douces ont été effectués en Vendée, dans les Pyrénées-Orientales et dans la Vienne. Ils ont montré l'intérêt d'une production française. Philippe Piron – qui a travaillé plus de quinze ans au Sénégal – connaît bien cette culture. De retour en France, il vient de créer deux sociétés à Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée) avec son associé Hervé Quentin, ancien adhérent de Val Nantais. Sweet-P Nursery Laboratory est un atelier de production de plants in vitro pour le marché du bio en maraîchage. Sweet-P SAS va commercialiser ces plants produits à Saint-Hilaire-de-Riez ainsi que ceux en provenance du Sénégal destinés aux céréaliers conventionnels. « Comme pour la pomme de terre, deux circuits de commercialisation existent, affirme Philippe Piron. Le premier concerne des produits aux exigences très pointues sur le calibre et la forme. Il devrait intéresser les maraîchers et les circuits courts. Le second vise le marché de la conservation à long terme et les industries de l'agroalimentaire. Il devrait s'adresser aux céréaliers. » En grande culture, l'itinéraire technique est simplifié pour répondre à un cahier des charges moins exigeant en termes de calibre et de forme du produit. En maraîchage, la culture demande plus de technicité dans la conduite de l'irrigation et de la fertilisation. Il s'agit d'obtenir un légume de 400 à 500 grammes de forme plus ou moins arrondie à ses extrémités. Pour automatiser la culture, Philippe Piron est en discussion avec les constructeurs de machines. Des contacts ont été pris avec les instances publiques pour l'inscription des variétés au catalogue et l'homologation de produits phytosanitaires. L'objectif de longue conservation pose déjà des questions. Sera-t-il économiquement rentable de commercialiser des tubercules quand l'hémisphère Sud prendra le relais ? Une chance pour l'Europe. La tuberculinisation s'arrête sous les tropiques dès les fortes pluies, c'est-à-dire vers le 14 juillet.