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Comment a évolué la consommation de fruits et légumes en 2024 ?

Au salon de l’Agriculture, l’interprofession Interfel a dressé le bilan de la consommation des fruits et légumes frais de l’année 2024. Une année avec des points positifs qui s’inscrit néanmoins dans la continuité d’une baisse constante de la consommation des fruits et légumes depuis plusieurs années maintenant, déconsommation que l’interprofession étudie actuellement dans le détail afin de trouver des solutions concrètes. 

Fruits et légumes en grande surface : radis, carottes, tomates.
Les fruits et légumes représentent 12 % du budget alimentaire des ménages français, mais 1 % seulement de leurs dépenses globales.
© Claire Tillier

En 2024, les Français ont consommé 345 g de fruits et légumes frais par jour et par personnes. « On n’est pas encore à la part quotidienne des 400 g préconisée par le PNNS pour une bonne santé, on a encore un effort à faire », constate Daniel Sauvaitre, le président de l’interprofession fruits et légumes, Interfel. La consommation des fruits et légumes a représenté en 2024 un chiffre d’affaires de près de 22 milliards d’euros, soit 12 % (11,9 % exactement) des dépenses alimentaires (hors boissons alcoolisées) des Français en 2024, mais seulement 1 % des dépenses globales. « Et si les Français consommaient effectivement 400 g, ce ne serait pas significativement plus élevé », ajoute Daniel Sauvaitre. 

Lire aussi : Quels fruits et légumes ont été les plus consommés cet automne 2024 ?

En 2024, les achats par ménage en volume ont reculé de 2 % par rapport à 2023. A noter que le recul des volumes d’achat des fruits et légumes est moins marqué chez les plus de 60 ans (leur part d’achat de fruits et légumes frais représente plus de la moitié des achats totaux des fruits et légumes frais, note Interfel). Jeunes, quadragénaires et familles avec bébé sont les catégories qui ont le moins de poids dans les achats de fruits et légumes frais. Les volumes d’achat de ces catégories restent soit stables soit en progression en 2024 « alors qu’ils avaient pris des reculs marquants en 2022 et 2023 ».

Quant aux sommes dépensées pour les achats de fruits et légumes, elles ont reculé d’1%, passant de 485 € en 2023 à 481 € en 2024 (elles avaient augmenté de 10 € en 2023 par rapport à 2022). Le prix moyen payé à l’achat augmente lui de 1 %, mais la fréquence d’achats baisse légèrement (de 70,4 actes d’achat en 2023 vs 69,6 en 2024, niveau de 2022). À noter aussi que le panier d’achat moyen en volume de fruits et légumes se stabilise à 2,3 Kg de fruits et légumes par acte d’achat après deux années consécutives de recul.

 

Un léger retour vers les produits labellisés 

Les achats vers des gammes inférieures sont aussi moins marqués. On assiste à un léger retour vers les produits labellisés, notamment vers le bio, même si les Français reste vigilants sur les prix et leurs dépenses au quotidien. 

D’une manière générale, depuis 2016, on assiste à une baisse constante de la consommation de fruits et légumes, même si comme le souligne Daniel Sauvaitre « la période Covid a pu nous faire croire à un nouvel intérêt pour la consommation des fruits et légumes frais ». 

Les volumes d’achats de fruits et légumes frais par les Français ne cesse de baisser d’année en année. Ils sont passés de 182 Kg/an par ménage en 2020 à 158 Kg par ménage en 2024 (même si les années 2020 et 2021 sont à prendre avec précaution du fait des conséquences de la crise sanitaire). 

On ne peut pas le nier, on assiste à une déconsommation des fruits et légumes frais. Comme le souligne Delphine Tailliez, nommée directrice générale déléguée du CTIFL en janvier dernier, « consommer du produit frais aujourd’hui est moins instinctif que de consommer du produit préparé que l’on peut emmener partout. Pour consommer des fruits et légumes aujourd’hui, il faut une pression telle que le Covid où l’on était tous confinés ».

« Tout le monde sait qu’il faut consommer des fruits et légumes frais en quantité plus importante.  Pour ça, nous avons le vent dans le dos, mais malgré cet environnement extrêmement favorable, on ne peut que constater ce glissement qui est lié à la somme de nos comportements qui ne va pas dans ce sens-là », confirme Daniel Sauvaitre. 

Le contexte démographique a changé (plus de foyers monoparentaux, diminution de la taille des ménages, stagnation et vieillissement de la population, retard des premières naissances…), les habitudes alimentaires aussi : le temps consacré à la préparation des repas diminue, on assiste aussi à une diversification des régimes alimentaires spécifiques, les repas se déstructurent, les moments de consommation se multiplient, cite par exemple Interfel.

Lire aussi : Dépense alimentaire : 5 raisons pour lesquelles elle ne va pas augmenter, selon Philippe Goetzmann

Une étude en cours pour expliquer la déconsommation et trouver des solutions

La déconsommation des fruits et légumes est multifactorielle. Interfel et le CTIFL ont d’ailleurs lancé une étude pour mieux comprendre cette déconsommation. Cette étude, en cours de réalisation, permettra en outre de dessiner des solutions. 

Pour Daniel Sauvaitre, il est important, à l’issue de cette étude, « qu’on ait un tableau de bord d’indicateurs consommation afin qu’on puisse vérifier la performance de notre action collective (Interfel, Aprifel, CTIFL) sur l’évolution de cette consommation ».

« Le résultat doit être l’amélioration de la consommation », ajoute le président confiant dans la résilience de la filière fruits et légumes comme elle a pu le montrer jusque-là. 

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