Crise : signature d’un accord avec Intermarché en Provence
Semaine agitée sur fond de crise. Les Provençaux vont annoncer ce mardi la signature d’un accord avec Intermarché. A Paris, Nicolas Sarkozy consulte.
Le premier accord entre production et distribution sera annoncé aujourd’hui à Marseille. Il a été signé vendredi entre le CRJA, la FRSEA, le BRM et Intermarché, la seule enseigne à s’engager pour le moment dans un partenariat. Le premier volet de l’accord portera sur la mise en avant de fruits et légumes à des prix attractifs pour le consommateur. Le melon, la tomate et le poire seront les premières espèces à bénéficier de ce dispositif. Il s’agit en fait d’appliquer une modération ou une marge maximale de 0,7€/kg pour le melon, 0,5€ pour la tomate ronde et 0,6€ pour la poire Guyot litée un rang. Une manière de répercuter la baisse des cours à la production au niveau des consommateurs. Jean-Marc Van Turenhoudt adhérent de la base Scafruits de Brignoles a participé aux négociations. “Je me suis engagé en tant que chef d’entreprise et je vais inviter mes confrères responsables de magasins à faire de même. Cependant, il est clair que ce n’est pas une obligation et leur engagement relève de leur libre-arbitre. Je crois qu’il faut le faire et vite”.
Dans l’attente d’un accord national
“C’est un premier pas, explique pour sa part Gérard Roche, représentant de la FRSEA. Nous sommes sur le bon chemin mais la route sera longue car nous ne nous contenterons pas d’accords contractuels régionaux. Nous devons parvenir à un dispositif national et ce sera maintenant ou jamais.” Dans un premier temps, l’objectifs des professionnels est d’amener les autres enseignes à signer ce type d’accords. Il n’est pas exclu que certaines s’engagent avant la conférence de presse de ce jour. Une conférence, dont les organisateurs ne cachent pas qu’elle est “destinée à mettre la pression en montrant les bons et les mauvais élèves de la distribution.” Si de nouveaux candidats se déclarent, il est prévu, pour des raisons de réglementation et de concurrence, que les accords contractuels spécifiques soient établis pour chacune des enseignes. Il ne fait pas de doutes que cette initiative et ce premier accord seront suivis de près par les autres régions de productions également en crise.
Pendant ce temps, au plan national, le centre névralgique de la gestion de la crise s’est déplacée de la rue de Varennes vers Bercy.
Nicolas Sarkozy et son cabinet ont beaucoup consulté la semaine dernière. Mardi, une délégation vauclusienne, emmenée par deux députés UMP, Jean-Michel Ferrand et Thierry Mariani, était reçue par Claude Guéant, directeur de cabinet du ministre. Jeudi soir, ce même Claude Guéant recevait les représentants de la filière (FNPL, FNPF, FCD,...). A cette réunion, Jérôme Bédier s’est engagé à mettre fin au système des palettes gratuites. Un fax a été envoyé le jour même par la FCD à toutes les enseignes. Enfin, Nicolas Sarkozy, recevait vendredi soir Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA. Ces consultations ont permis de remettre en piste le projet d’un coefficient multiplicateur. Le ministre a chargé la Cour de cassation de vérifier la faisabilité de la mise en place d’un tel outil.