Criocère de l'asperge : un problème croissant en Anjou
Le problème du criocère se renforce partout en France, notamment en Anjou où la pression augmente et l’année 2022 a été compliquée.
Le problème du criocère se renforce partout en France, notamment en Anjou où la pression augmente et l’année 2022 a été compliquée.
« Historiquement, la production d’asperge de Fleuron d’Anjou, orientée surtout sur le créneau précoce bâché, était peu impactée par le criocère, indique Baptiste Richard, responsable technique à Fleuron d’Anjou, où 20 producteurs exploitent 200 hectares d’asperge en conventionnel et bio pour 650 tonnes commercialisées en 2022 (800 tonnes prévues en 2023), dont 100 tonnes d’asperge verte. Mais depuis deux à trois ans, la pression augmente. 2022 a été très compliquée. Des criocères ont été détectés dès le 1er avril, alors que les araignées, qui exercent une certaine régulation, ne sont arrivées qu’en juillet cette année. La production d’asperge verte bio a, notamment, été très perturbée. Et même en conventionnel, des parcelles plantées en février ou mars ont été très impactées, avec des variations selon les variétés. » Différents moyens sont testés pour tenter de maîtriser le criocère : pyréthrinoïdes de synthèse, Success, pyrèthres naturels, nématodes, terre de diatomée en fertilisation foliaire…
« Je récoltais pour jeter »
Installé en 2015 à Saint-Mathurin-sur-Loire (Maine-et-Loire), en légumes de plein champ conventionnels, Kévin Masse a repris 40 hectares de terre en 2020 où il produit de l’asperge bio. « Les terres appartiennent à un château, explique-t-il. L'agriculture bio était une condition du contrat. Et la période d’implantation de l’aspergeraie allait bien avec la période de conversion des terres. » En 2020, il a donc implanté 9 hectares d’asperge, puis à nouveau 9 hectares en 2021, des variétés Vitalim, Grolim et Cygnus, sans irrigation car il ne disposait pas à ce moment de forage.
« La première année de plantation, je récolte une partie des asperges en asperge verte, pendant deux à trois semaines, pour ne pas mobiliser de machines, précise-t-il. En 2022, il y a eu des criocères dès début avril, en particulier sur Cygnus qui semble plus appétente pour le ravageur. Les asperges étaient mangées par le criocère. Du 15 avril au 15 mai, je récoltais pour jeter. J’ai dû arrêter la récolte. » Toute la surface a été impactée par le criocère. « En 2021, j’avais utilisé le Success, en deux applications à demi-dose, le 15 mai et le 10 juillet, sans grand succès. En 2022, j’ai utilisé des pyrèthres naturels autorisés en bio. J’ai aussi testé le brûlage en dirigé, qui a un certain effet, mais nécessite beaucoup d’attention pour ne pas brûler les asperges. »