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Choux : en bio, l'anticipation est essentielle pour assurer le rendement

La réussite de la culture du chou en bio repose sur différentes méthodes agronomiques alternatives et de prophylaxie pour garantir son rendement commercial.

Champs choux de Milan
Bien choisir et préparer sa parcelle est une condition indispensable pour bien démarrer sa culture de choux.
© RFL

La prophylaxie et la mise en place de méthodes alternatives éprouvées constituent la base de la protection des cultures de choux en agriculture biologique. La combinaison de l’ensemble de ces mesures a également pour objectif d’améliorer et de raisonner le recours à des solutions de lutte plus directes. Les chambres d’agriculture de Rhône-Alpes ont synthétisé ces méthodes dans l’édition d’octobre 2023 de Brassica. Cette fiche a été réalisée en s’appuyant sur les travaux des groupes Dephy (Ferme et Expé) et groupes 30 000, sur des résultats diffusés par le CTIFL, ainsi que sur ceux des stations d’expérimentation et de l’Itab.

Bien choisir et préparer sa parcelle est une condition indispensable pour bien démarrer sa culture de choux. Pour limiter les risques de hernie, il est souhaitable de respecter une rotation d’au moins quatre ans avec une autre crucifère. Une parcelle avec un pH proche de la neutralité voire très légèrement basique sera préférable aux sols acides. Entretenir le taux de matière organique du sol, en le maintenant au-dessus de 2 %, permet de favoriser une bonne implantation de la culture, son développement, un bon drainage et une bonne capacité de rétention en eau. L’enracinement des choux en sera plus profond. La lumière et l’aération sont également primordiales et peuvent être des facteurs limitants en hiver pour assurer un gros calibre et un bon état sanitaire du feuillage.

Des couverts végétaux sans crucifère

Il faut donc éviter les cultures hautes à proximité, planter en respectant une densité adaptée, et planter dans le sens des vents dominants. De plus, bien choisir ses variétés est primordial, ainsi que respecter les créneaux de plantation et les cycles des variétés. Pour les récoltes de juin à septembre, la date de plantation de mars à juin détermine la date de récolte. Les plantations de ces variétés à cycle court doivent donc être décalées. Pour les récoltes d’automne et d’hiver avec une plantation de juillet et août, c’est le cycle des variétés, de 90 à plus de 200 jours, qui va être déterminant pour la date de récolte. La longueur de cycle de chaque variété dépend de son besoin en froid pour initier les pommes, puis permettre leur croissance.

En ce qui concerne le travail du sol, il faut planter sur un sol frais et correctement ameubli où la plante va pouvoir s’installer rapidement. Il faut éviter les semelles de labour ou d’outils rotatifs, qui maintiennent l’eau au niveau des racines et empêchent l’enracinement en profondeur. Lorsqu’ils peuvent être implantés, les couverts végétaux ont un effet favorable sur plusieurs aspects et notamment la structure du sol. Attention toutefois à ne pas utiliser des engrais verts qui contiennent des espèces de la famille des brassicacées (moutarde, radis). La fertilisation doit tenir compte du type de choux et du cycle de culture. Elle doit être plus importante pour un chou d’hiver tardif que pour un chou d’automne précoce.

L’éclatement des pommes causées par des excès d’eau

La fertilisation devra impérativement être fractionnée avec deux à trois apports, compte tenu de la durée de la culture. Des tests nitrate peuvent être effectués pour raisonner ces apports au plus proche des besoins. Autre levier, le pilotage de l’irrigation conditionne l’état sanitaire et le développement de la culture. En début de culture, pendant la période d’installation, il faut viser la capacité au champ afin de favoriser le développement rapide du système racinaire. Ensuite, les volumes apportés doivent être calculés de manière à assurer la reconstitution de la réserve utile sur une profondeur d’au moins 50 cm. Il n’est cependant pas souhaitable de se maintenir, par des irrigations trop fréquentes, au niveau maximum de la capacité au champ. En effet, l’optimum pour le chou semble correspondre à environ 70 à 80 % de la capacité au champ.

Les irrigations seront réalisées le matin, par temps ensoleillé. En fin d’après-midi, la culture doit être sèche et il ne doit pas rester d’eau entre les rangs de plantation. Il faut également veiller à éviter les à-coups d’eau et les excès d’eau, qui pouvent conduire à un éclatement des pommes. Des dégâts peuvent notamment avoir lieu lors de fortes précipitations. Sauf sols particulièrement filtrants, il est souhaitable d’éviter des irrigations quotidiennes qui favorisent les maladies telles que le rhizoctonia et l’alternaria. De manière générale, des observations régulières et fréquentes des différents postes de plantation sont une condition de réussite, à la fois de la baisse du recours aux produits phytosanitaires mais aussi d’atteinte des objectifs quantitatifs et qualitatifs.

Une surveillance étroite pendant le premier mois

Durant le premier mois, il faut surveiller la culture presque tous les jours par rapport aux altises, ensuite au moins une fois par semaine. De plus, le contrôle des adventices est aussi important. Leur contrôle va également permettre de limiter l’hygrométrie sur la parcelle durant l’automne et l’hiver. Quelle que soit la stratégie, il est important de maintenir la parcelle et les abords propres tout au long de la rotation pour limiter le stock grainier. Pour réduire ce stock, le mieux reste d’anticiper suffisamment afin de pouvoir réaliser un à deux faux-semis. Enfin, le désherbage mécanique peut permettre de ne pas recourir aux herbicides. Pour les plantations de début de printemps, avec des sols parfois humides et un risque de pluies fréquentes qui pouvent empêcher les binages et buttages, le désherbage chimique en une seule intervention après plantation et reprise de la culture est encore pratiqué et peut parfois suffire. Selon les conditions de l’année et le niveau de pression, il pourra être nécessaire de le compléter par un ou deux binages/buttages pour gérer certaines adventices et les maintenir à un seuil qui n’impacte pas la culture. Plus rarement, certains producteurs utilisent le paillage plastique, combiné à du goutte-à-goutte, pour favoriser les économies d’eau.

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