Aller au contenu principal

Antilles : “la crise la plus grave de la banane”

La réaction de l’Union des groupements de producteurs de bananes aux décisions bruxelloises du comité de gestion banane du 16 avril a été virulente.

Le résultat du comité de gestion banane du 16 avril est “une véritable catastrophe pour la filière banane antillaise tout entière”. La réaction de l’Union des groupements de producteurs de banane aux décisions bruxelloises (cf. Fld hebdo du 20 avril) n’a pas tardé. Et elle est plutôt virulente : “Les grands espoirs nés de l’engagement du gouvernement d’obtenir un complément d’aide portant la recette du producteur à 4F/kg ont été réduits à néant par la décision de Bruxelles”, souligne un communiqué signé par Eric de Lucy, Luc Poumaroux, Ferdinand Clérence et Christian Prudent. Les décisions prisent par le comité de gestion font que les producteurs antillais percevront une recette toutes aides confondues de 3,63F/kg pour 2003. C’est-à-dire bien loin des 4F promis par le gouvernement, et encore plus loin du prix de revient estimé à 4,75F/kg. Conséquence : pour les 330 000 t de bananes produites aux Antilles, la perte s’élève à 19 millions d’euros par rapport aux engagements du gouvernement et à 56 millions d’euros si l’on compare au prix de revient.

Pour l’Union des Groupements, “l’injuste décision de la Commission se résume à une fin de non-recevoir des demandes légitimes des producteurs et du Gouvernement”. L’union demande donc à la France “d’obtenir en urgence l’autorisation de Bruxelles de verser un complément d’aide national visant à combler l’insuffisance de l’aide communautaire”.

Les producteurs antillais s’insurgent par ailleurs contre la décision communautaire d’offrir à la banane dollar un contingent supplémentaire de 460 000 t (en année pleine) à l’occasion de l’élargissement. “Cette décision ne fera qu’aggraver le sur-approvisionnement chronique du marché européen de la banane à l’origine de l’effondrement des prix depuis deux ans”, constate l’Union. Pour les quatre signataires du texte, le 16 avril 2004 marque le début de “la crise la plus grave de toute l’histoire de la banane antillaise”.

“Il s’agit de décider, conclut le communiqué du groupement, et la responsabilité en incombe aujourd’hui en premier lieu au gouvernement français, si la filière antillaise de production de bananes doit ou non être dotée des moyens de se maintenir.”

Les producteurs antillais ont immédiatement reçu le soutien des instances locales. La commission permanente du Conseil Economique et Social Régional a “mesuré la gravité de la situation sociale pour la Martinique si la faillite programmée de l’économie bananière devait être effective”. Le monde socio-économique reste “solidaire des planteurs dans leur combat pour la survie du secteur bananier et déclare que les solutions à cette crise dépendent avant tout des dispositions franco-antillaises”, appelant “à l’organisation des producteurs, à l’aide et à la solidarité, tant locale que nationale”. De son côté, le Conseil régional de Guadeloupe a voté une motion en faveur de la production guadeloupéenne pour demander au gouvernement “de prendre toutes les mesures nécessaires au versement d’un complément d’aide nationale, visant à combler l’insuffisance de l’aide communautaire”.

Les plus lus

des boîtes de conserve sur une ligne dans une usine de légumes en conserve
Quel est le seul légume en conserve qui a observé une croissance des ventes en 2024 ?

L’Unilet, l’interprofession française des légumes en conserve et surgelés, vient de publier les chiffres 2024. Après une année…

communication du ministère de l'Agriculture et de la Forêt de Turquie sur les gelées tardives d'avril 2025
Turquie : gel tardif et chutes de neige déciment les vergers de fruits à noyau et les vignes

Dans certaines régions, les températures ont chuté à -15°C. Les abricotiers, les cerisiers, les pruniers, les pêchers, les…

Cinq personnes débattent sur un salon. avec un écran géant en arrière fond
Abricot : à quoi s’attendre pour la récolte européenne 2025 ?

Medfel a fait le point sur les récoltes d’abricot en France, en Italie, en Espagne et en Grèce. Les quatre pays producteurs…

Guerre des prix et origine des fruits et légumes : Lidl et les distributeurs en ligne de mire

D’un côté, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France attaque directement Lidl sur les prix pratiqués « depuis…

Quatre personnes présentent des prévisions de plantation sur un salon
Melon : à Medfel, une baisse inédite des surfaces est annoncée pour 2025

Les trois bassins de production de melons que sont la France, l'Espagne et le Maroc sont concernés par la baisse de surfaces.…

tranches de melon charentais
Prix du melon : accord oral des enseignes à « ne pas dégainer à 0,99 € » en 2025

L’AIM poursuit ses travaux pour mieux valoriser le melon et endiguer la perte des surfaces. A Medfel, l'interprofession a…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes