Brigitte Delanghe
« Ambassadrice MOF, c’est être passeur de goût, de saveurs »




Depuis 32 ans qu’elle a épousé la profession primeur, Brigitte Delanghe n’a jamais cessé de se remettre en question, d’innover et de surprendre. « Je n’ai jamais baissé les bras depuis que je suis entrée dans ce métier. J’ai même été présidente du Fruitier durant trois ans. » Le diplôme MOF en poche, elle se sent encore davantage l’âme d’une ambassadrice : « Nous avons un rôle de sélectionneur de produits de qualité, de passeur de goût et de saveurs pour réenchanter nos clients en jouant sur leurs souvenirs d’enfance. C’est de tout cela dont je me sers dans mes ateliers culinaires du mercredi. Plus que tout, je veux faire passer ce message : manger équilibré ce n’est pas forcément dépenser beaucoup d’argent. On peut préparer en un rien de temps des plats simples et surprendre les convives. » A l’origine, elle n’avait pas l’intention de participer au concours. « J’ai d’abord été pressentie pour faire partie du jury », se souvient-elle. Et puis en décembre 2009, elle s’est lancée. Les diplômes et les récompenses, Brigitte Delanghe en est coutumière. « J’ai remporté le premier prix des corbeilles de fruits au Sirha de Lyon 2005 et mes ateliers culinaires m’ont permis de remporter les Défis de l’innovation. » Un concours, qu’elle a vraiment préparé. « Pendant plus d’un an, j’ai vécu comme un ours, passé tous mes week-ends à potasser les livres, les revues… » En découvrant le sujet, elle se souvient d’avoir été quelque peu surprise. « Il faut avouer que le buffet n’est pas dans nos cordes », souligne-t-elle. Pour la mise en scène, à peine sortie de la formation organisée à l’UNFD, elle a eu le déclic. « J’avais trouvé ! Le volume, la hauteur, le jeu de la transparence… » Il lui aura fallu tout de même trois heures pour trouver la bonne implantation. Et sa réussite, elle l’explique simplement : « Toutes les nuits je me réveillais pour peaufiner mes recettes, cela m’a appris à jouer de la création, à surprendre, cela a boosté mon imagination en tenant compte de la mode culinaire qui finalement varie autant que la mode vestimentaire. » Plus de cinquante fois, elle a monté et démonté sa présentation. « Tous les matins je déballais et je remballais l’après-midi. Et puis j’ai testé quatre fois mon buffet, j’en ai même préparé un dans l’Oise pour avoir la maîtrise entière de mon matériel. Cela m’a conforté dans l’idée qu’il n’était pas possible de déléguer. Un outil oublié, un ingrédient et tout est fichu. » Pour peaufiner son œuvre, elle a demandé conseil. Elle s’est rapprochée d’une Toque trois étoiles qui avait concouru au MOF cuisine. « Il m’a encouragée, m’a dit qu’il fallait cuisiner davantage. Je me suis donc lancée, je lui ai envoyé le sujet, mes idées et en avril je lui ai fait goûter mes créations. C’est lui qui m’a donné l’idée d’ajouter quelques épices. » En se remémorant la finale, elle raconte : « J’avais le numéro 14, j’ai attendu plus de 2h30 avant de passer devant le jury. C’était extrêmement éprouvant. Mais, je n’ai pas eu peur. J’étais confiante. J’avais travaillé dur et je connaissais les sujets. » Une crainte, elle en avait une : « Les corbeilles, c’est un sujet que je connais bien, c’est une de mes spécialités. L’étalage, j’en avais l’habitude lorsque nous faisions les marchés chaque samedi. Je n’avais pas de crainte hormis celle de me mesurer aux autres ! » A la fin de l’épreuve, Brigitte Delanghe s’est effondrée. « Dix minutes avant la fin, il y a eu un incident, j’ai tout juste eu le temps de le canaliser, mais c’était comme si tout ce que j’avais fait depuis un an s’était effondré. » A l’annonce des résultats, « c’était un bonheur immense, j’étais sur un nuage. » Son rôle d’ambassadrice, elle le porte désormais chevillé au corps. « Je ne lâcherais pas mon MOF ! C’est une consécration, on est parti dans le bon sens et l’usage de verrines, la fraich’découpe sont à développer dans les magasins. Je suis prête à épauler ceux qui souhaiteraient présenter ce concours. » Le bénévolat, elle le pratique depuis longtemps dans les écoles alentours, les cours pour le CQP vendeur dans la région Nord. Ambassadrice de goût, elle l’est déjà depuis longtemps !