Aller au contenu principal

Amande : des pistes tous azimuts contre la micro-guêpe Eurytoma

La microguêpe Eurytoma est le principal ravageur bloquant la production d’amande en agriculture biologique en France. Un projet commencé il y a un an explore quatre pistes de recherches afin de trouver des leviers.

« L’amande jouit de beaucoup d’atouts dans le Sud-est de la France : un terroir propice, une histoire et une bonne image », soulignait Jean-Michel Montagnon, Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône lors d’un atelier à Tech & Bio. La demande est forte pour une amande locale, de qualité et bio. Mais un des freins à cette culture en agriculture biologique est un parasite, Eurytoma amygdali.

Cette microguêpe pique les amandons avant le durcissement de la gove pour y pondre sa larve. Le développement de cette larve peut engendrer jusqu’à 80 % de dégâts. « Des dérogations de la matière active spinosad, utilisable en agriculture biologique, ont été régulièrement données mais son efficacité n’est pas suffisante en cas de forte pression », ajoute le spécialiste. D’où l’intérêt du projet LEVEAB (Lever les verrous à la culture de l’amandier en agriculture biologique), initié en octobre 2020, réunissant quatorze partenaires.

La piste la plus innovante explorée est celle utilisant des kairomones. Eurytoma est attirée vers l’amandier par les kairomones que l’arbre dégage. L’idée est donc d’identifier celles qui ont le pouvoir le plus attractif afin de les synthétiser et pouvoir les utiliser dans des pièges hors parcelle en piégeage massif. A ce jour, une cinquantaine de kairomones ont été identifiées et neuf ont été testées en 2021. Un autre espoir est de trouver parmi elles des kairomones répulsives pour compléter le dispositif.

Plantes de service et produits de biocontrôle

D’autres pistes sont explorées. Des produits de biocontrôle homologués, comme le kaolin ou le carbonate de calcium sont testés dans un réseau de producteurs. Des produits non homologués, tels l’azadirachtine, les pyrèthres, la kaolinite, le quassol, sont testés sur la station de la Pugère. Les plantes de services sont aussi testées sous forme de plantes à intérêt économique, de plantes couvre-sol, d’engrais verts ou encore de bandes fleuries. Pour ces dernières, deux mélanges adaptés aux conditions pédoclimatiques des Pyrénées-Orientales et du Vaucluse ont été choisis.

L’objectif est de sélectionner les plantes de service permettant d’attirer des auxiliaires pour lutter contre Eurytoma et les pucerons. A ce jour, aucun parasitoïde d’Eurytoma n’est connu sur le territoire français. L’espoir réside dans des auxiliaires endémiques qui pourraient le parasiter et les auxiliaires généralistes. Un autre aspect de ce projet réside dans la recherche des facteurs environnementaux et agronomiques qui expliqueraient la répartition non homogène des dégâts de ce ravageur. « Nous avons constaté plus de dégâts près des haies ou des forêts », illustre Jean-Michel Montagnon. Une quarantaine de parcelles plantées avec la variété Lauranne vont être cartographiées et les populations d’Eurytoma y sont suivies.

Les plus lus

Négoce de pommes de terre : pourquoi le réseau Vitalis, groupe familial, ouvre son capital ?
Le réseau Vitalis ambitionne de développer de nouveaux relais de croissance et pour accompagner le changement d’échelle, s’ouvre…
Cerise : une hausse de 2% de la production en 2023
Selon les premières estimations d’Agreste, la production de cerises françaises devrait progresser de 2% en 2023, par rapport à…
Serres chauffées bio : que vient de recommander le rapporteur public au Conseil d’Etat ?
Le rapporteur public Thomas Pez-Lavergne a rendu son avis sur l'interdiction temporaire annuelle de commercialisation de légumes…
Nouvelle Aquitaine : quelles sont les ambitions des « Nouvelles Fermes » pour le maraîchage en aquaponie ?
La jeune pousse bordelaise veut développer son modèle de production à d’autres métropoles en France
Serre de tomates en Bretagne
Plan de souveraineté fruits et légumes : « Que les entreprises se mobilisent et candidatent à l’appel à projets sur les équipements innovants ! »
Une vague d'appels à projets aux TPE-PME de la filière fruits et légumes et pommes de terre pour investir dans des équipements…
Avec la nouvelle réglementation, en 2025 toutes les serres chauffées en conversion ou certifiées AB avant janvier 2020 devront utiliser des énergies renouvelables.
Tomate bio : les producteurs doivent s'adapter à la réglementation sur les serres chauffées
La réglementation concernant le chauffage des serres en bio évolue en 2025, et les producteurs doivent s’adapter.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes