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Bien-être animal
Fin de la castration à vif des porcelets au 1er janvier 2022 : mode d’emploi

Le ministère de l’Agriculture vient de publier un arrêté et une instruction technique qui précisent dans quelles conditions les éleveurs pourront continuer à castrer les jeunes porcelets au-delà du 1er janvier 2022.

Porcelets à la nurserie
Les éleveurs qui optent pour la poursuite de la castration chirurgicale pourront « par dérogation » castrer les porcelets de moins de sept jours avec des analgésiques ou des anesthésiques locaux (l’utilisation d’anesthésiques généraux n’est possible que par un vétérinaire).
© Dominique Poilvet

Annoncée par le gouvernement en février 2020, la fin de la castration à vif des porcelets entrera en vigueur le 1er janvier 2022. Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation publie ce jour un arrêté et une instruction techniques précisant les conditions dans lesquelles, il peut être recouru à la castration des porcs domestiques mâles dans les élevages, à d’autres fins que thérapeutiques ou de diagnostic.

Deux protocoles

L’instruction technique de la DGAL précise les modalités de mise en œuvre de l’interdiction. « A partir du 1er janvier 2022, il ne sera plus possible de castrer à vif et des sanctions sont prévues », prévient le cabinet du ministre de l’Agriculture, assurant que des contrôles seront effectués dans les exploitations.

Les éleveurs qui optent pour la poursuite de la castration chirurgicale pourront « par dérogation » castrer les porcelets de moins de sept jours avec des analgésiques ou des anesthésiques locaux (l’utilisation d’anesthésiques généraux n’est possible que par un vétérinaire). Sur son site internet, l’Ifip-Institut du porc (https://www.ifip.asso.fr/fr/centre-de-ressources-castraBEA) publie deux protocoles ayant fait l’objet d’une concertation avec les scientifiques :

  • l’un avec la lidocaïne,
  • l’autre avec le Tri-Solfen dont l’autorisation de mise en marché est en cours de validation dans certains pays européens. « Une autorisation temporaire d’utilisation en France est attendue pour janvier 2022 », selon le cabinet du ministère).
     

Des formations prévues

Pour que les éleveurs s’approprient ces nouvelles méthodes, une formation à distance coconstruite par l’Ifip et la société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) sera délivrée fin novembre à la demande de la DGAL. Cette formation de type e-learning devra être complétée dans les six mois par une formation pratique sur site par le vétérinaire sanitaire. Deux formations dont le coût sera pris en charge par le ministère de l’Agriculture.

 

Contractualisation obligatoire

Quid de la prise en charge du surcoût ? « Il faut absolument que ces augmentations des coûts de production ne soient pas supportées par les éleveurs », déclare ce jour Julien Denormandie au micro de France Bleu Armorique.

L’Ifip a mis en place un simulateur (Sim’Alter) pour simuler l’incidence de l’arrêt de la castration à vif sur le résultat économique de l’élevage de porc.

Afin « de sécuriser les éleveurs sur le plan économique », le ministère publie ce jour un arrêté ministériel qui conditionne la castration « soit au respect d’un cahier des charges imposé pour l’obtention d’un signe d’identification de la qualité et de l’origine soit à la signature d’un contrat Egalim2 lui garantissant la prise en compte des coûts de production ». Et le ministère de l’agriculture rappelle que le décret du 29 octobre d’application de la loi Egalim 2 prévoit la mise en place d’une contractualisation obligatoire pour les porcs charcutiers castrés nés à partir du 1er janvier 2022.

Retrouvez l'instruction technique ci-dessous :

2021-866_final.pdf (209.86 Ko)

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