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Filière : Interbev Veaux ambitionne de stabiliser production et consommation d'ici la fin de l'année

En conférence de presse le 11 janvier à Paris, le président d'Interbev Veaux, Gilles Gauthier, a fixé un cap ambitieux pour 2024 : enrayer la baisse de production et de consommation de viande de veau d'ici la fin de l'année. 

La production française se compose de 94 % de veaux de boucherie majoritairement issus du cheptel laitier et de 6 % de veaux sous signes de qualité (label rouge, IGP, ...
La production française se compose de 94 % de veaux de boucherie majoritairement issus du cheptel laitier et de 6 % de veaux sous signes de qualité (label rouge, IGP, bio).
© L. Pouchard

« En France, la production de veau affiche une baisse depuis trois ans qui nous préoccupe », partage Gilles Gauthier, président de la section veaux d'Interbev, à l'occasion d'une conférence de presse organisée le jeudi 11 janvier 2024 à Paris. En cumul sur les onze premiers mois de 2023, les abattages de veaux gras ont chuté de 6,2 % en tonnes équivalent carcasse (téc) par rapport à l'année précédente, d'après Tendances Lait Viande.

Motiver l'installation de nouveaux éleveurs 

Mais un vent d'optimisme souffle en ce début d'année : « Je suis convaincu que la baisse des abattages va se stopper d'ici à la fin 2024 », avance confiant Gilles Gauthier, qui entend bien maintenir l'Hexagone au deuxième rang de producteur mondial, voire de le positionner, à terme, leader.

Le président d'Interbev Veaux, aussi directeur stratégie et développement filière de VanDrie France, assure que « les entreprises allouent désormais des fonds pour nouer de nouveaux partenariats et motiver de jeunes éleveurs à s'installer ».

Car la première cause des baisses d’abattages est le manque de renouvellement des élevages. Les nombreux départs à la retraite conduisent à la disparition d'une partie des ateliers de veaux de boucherie. « Les investissements très onéreux - de l'ordre de 450 000 à 550 000 € pour une nouvelle installation - est un facteur extrêmement limitant », reconnait Gilles Gauthier. Et avec l'inflation, la filière de veaux gras se heurte à des hausses de coûts de bâtiments et alimentaires importants. « L'achat de matières premières lactées se compte en milliers d'euros par tonne sur ce type d'élevage », justifie Johan Lodetti, à la tête du Syndicat de la vitellerie française (SDVF). 

« Le manque de rentabilité et la tendance à l'agrandissement des exploitations poussent ceux qui restent à arrêter leur activité veau pour produire plutôt du broutard, production moins exigeante en termes d'astreinte », évoque Franck Terrieux, président du Comité interprofessionnel du veau sous la mère et éleveur de veaux sous la mère en Corrèze. « La couverture du prix de revient est un enjeu crucial pour apporter de la visibilité et de la sérennité aux éleveurs en place et à ceux qui souhaitent s'installer », renchérit Johan Lodetti. 

La France, premier consommateur de veaux à l'échelle mondiale 

Autre ambition de taille pour 2024, celle de maintenir le niveau de consommation de viande de veau à l'échelle nationale. En 2023, la consommation des ménages à domicile avait baissé de 5 % sur un an, à 3 kg par habitant et par an. Au-delà de l'inflation, « la viande de veau n'échappe pas à l'érosion de la consommation », dit Gilles Gauthier. 

En 2023, son prix de vente moyen s'est établi à 17,38 € de moyenne (1), « une hausse très relative (5 % sur un an) au regard de l'inflation globale », estime Laurent Boisset, président de la section veau de la Fédération nationale bovine (FNB). Avant d'ajouter que « ramené à la portion, le prix de ce produit noble et de très haute qualité ne représente que 3 à 4 € ». 

Interbev axe sa communication sur la transmission du patrimoine culinaire

Pour encourager la consommation de veau auprès des Français, Interbev Veaux lance une nouvelle campagne de communication axée sur les traditions culinaires, qui vise à associer le fort capital sympathie des grands-mères à la viande de veau. En effet, d'après les résultats d'une enquête OpinionWay, « 88 % des Français placent les grands-mères au coeur de la transmission de ce patrimoine », renseigne Frédéric Micheau, directeur des études. 

Ainsi, tout le mois de février, jusqu’à la Fête des grands-mères (3 mars), l'interprofession mènera des actions en grande distribution, en boucherie artisanale et via les réseaux sociaux pour célébrer la viande de veau. « Dans ce vaste patrimoine culinaire, la viande de veau occupe une place de choix entre gastronomie (pour 62 % des Français) et traditions familiales (48 %), et renvoie à la figure bienveillante et réconfortante de la grand-mère (52 %) », poursuit Frédéric Micheau. 

Parmi la liste des plats à base de veau à transmettre aux jeunes générations, le choix des Français s'oriente vers trois plats emblématiques : la blanquette de veau qui s'installe confortablement sur la première marche du podium (78 %), suivie par les escalopes de veau à la crème (58 %) et les paupiettes de veau (50 %). 

(1) Les ventes de viande de veau sont destinées à 80 % à la consommation à domicile (68 % en GMS et 32 % en boucherie artisanale). Les 20 % restants sont écoulés en restauration hors foyer. 
(2) Enquête OpinionWay pour Interbev Veaux « Les Français, le veau et la transmission du patrimoine culinaire », réalisée en novembre 2023 auprès d'un échantillon de 1007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus

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