Aller au contenu principal

Evaluation génétique : le Single-Step arrive pour les races allaitantes

Une nouvelle méthode d’évaluation génétique sera déployée pour les races allaitantes durant l’hiver 2023-2024. L’accès à la génomique s’ouvrira pour toutes les races. En même temps plusieurs évolutions seront réalisées dans le calcul et la présentation des index.

La bascule vers le Single-Step se prépare sur une période de transition et ne bouleversera pas le classement des animaux.
La bascule vers le Single-Step se prépare sur une période de transition et ne bouleversera pas le classement des animaux.
© S. Bourgeois/Archives

Une nouvelle évaluation voit le jour pour les races allaitantes avec l’arrivée du Single-Step. En plus des généalogies et des performances, cette méthode prend en compte en une seule étape – Single-Step en anglais – le génome de l’animal. Et ceci pour tous les animaux, de tout âge, qu’ils aient des performances enregistrées ou pas, qu’ils soient génotypés ou pas. Tous les animaux sont évalués en même temps et se voient attribuer un seul index par caractère en sortie. Les données qui servent à l’évaluation sont les mêmes qu’avant.

Le Single-Step est déployé depuis le printemps 2022 pour huit races laitières sur l’ensemble des caractères, et son lancement est annoncé à partir de l’hiver 2023-2024 pour toutes les races allaitantes. Ce sera très prochainement la méthode de référence internationale en génétique bovine.

Une meilleure interprétation des données

« Cette méthode permet une meilleure interprétation des données », a présenté Amandine Launay de l’Institut de l’élevage lors d’une conférence au Sommet de l’élevage. « L’un de ses principaux avantages est de réduire le 'biais de présélection génomique' ». En effet, quand on trie sur leurs index génomiques de très jeunes mâles, les moins bons sont écartés de la reproduction et n’ont donc pas de descendants. En conséquence, on a des performances de produits seulement pour les mâles qui étaient les mieux indexés en génomique. Et les performances de ces descendants sont supérieures en moyenne à l’évaluation qui en avait été faite avant le tri. En plus, cet écart entre évaluation et performances appelé « biais de présélection génomique » augmente avec le temps, de génération en génération.

L’effet était assez marqué pour les races laitières françaises, qui génotypent depuis 2008 un nombre conséquent de jeunes mâles candidats à la reproduction. Le passage au Single-Step permet de le corriger en faisant augmenter les index des jeunes taureaux, ce qui va dans le sens d’une meilleure cohérence entre les performances et les index. Le « biais de présélection génomique » pourra donc être résolu aussi avec le Single-Step pour les races allaitantes, même si celui-ci est moins sensible car elles génotypent moins de jeunes mâles candidats à la reproduction, et ceci depuis moins longtemps que les races laitières.

Un potentiel gain de précision

Le second bénéfice du Single-Step est un gain de précision pour l’ensemble des animaux évalués. Contrairement à la méthode actuelle, et ceci comme c’est le cas pour les performances, tous les animaux apparentés aux animaux génotypés bénéficieront de l’utilisation du supplément de connaissance apporté par la valorisation du génome. Pour maximiser ce gain de précision, il est nécessaire qu’un certain volume de génotypages soit réalisé. Heureusement, beaucoup d’animaux non génotypés en races allaitantes sont liés à des animaux typés au moins sur la voie mâle, et profitent de leur information génomique. Et le passage au Single-Step facilite l’intégration de nouveaux caractères, avec davantage de fiabilité.

Enfin, cette méthode donne accès pour toutes les races qui le souhaitent à la génomique. Il n’y a plus de notion de « seuil » pour pouvoir commencer une évaluation. L’influence de la génomique augmentant progressivement avec le nombre d’individus génotypés.

« La bascule vers le Single-Step se prépare avec les organismes et les entreprises de sélection sur une période de transition de six mois », explique Amandine Launay. Elle entraîne une augmentation de la variabilité : les valeurs sont un peu plus dispersées. Il y aura a priori des reclassements des animaux entre eux, mais les meilleurs animaux seront toujours les meilleurs, les moins bons restent les moins bons. L’impact du changement de méthode sera un peu plus important sur les caractères les plus sélectionnés et les plus anciens.

Plusieurs autres nouveautés d’indexation attendues

Simultanément au passage au Single-Step, pour les races allaitantes, d’autres évolutions méthodologiques de l’indexation vont être faites. « Les 'groupes de parents inconnus' vont être intégrés », explique Sophie Mattalia de l’Institut de l’élevage. Les descendants de taureaux entrés récemment en contrôle de performances seront désormais ramenés à des moyennes plus récentes, ce qui améliorera leurs index.

« Pour les facilités de naissance, les mesures de tour de poitrine seront mieux prises en compte », cite aussi la spécialiste. L’index Ifnais (facilités de naissance) combinera en effet trois données : poids de naissance, conditions de naissance et tour de poitrine (alors que le tour de poitrine était jusqu’à présent converti en poids de naissance).

Un changement interviendra aussi pour le calcul des index CRSEV (croissance au sevrage) et Alait (aptitude maternelle à l’allaitement) jusque-là principalement estimés à partir du P210 (poids âge type à 210 jours). Tous les poids âge type jusqu’au sevrage, à 120 jours et à 210 jours, seront désormais utilisés dans l’indexation et valorisés selon le choix des organismes de sélection. Cette étape est en cours d’instruction.

En même temps que toutes ces évolutions, seront élaborés de nouveaux index techniques (repro, vêlage, viande…), chacun correspondant à un grand thème d’aptitudes, et un index de synthèse Renouv (renouvellement).

Les plus lus

<em class="placeholder">Le caillebotis est à hauteur du couloir d&#039;alimentation et occupe 3,5 m de large derrière les cornadis. Le malaxeur fonctionne une dizaine de minutes par jour.   </em>
Élevage bovins viande : « avec mon bâtiment caillebotis et aire paillée, j’utilise 5 kg de paille par jour par vache suitée »

Dans le Puy-de-Dôme, Samuel Poughon a opté, il y a une dizaine d’années, pour un bâtiment avec un caillebotis sur 3,5 m…

<em class="placeholder">Pauline Garcia salon de l&#039;agriculture</em>
Les bovins sont sensibles à la musique

Enrichir l’environnement des veaux, relaxer le troupeau, masquer des bruits gênants… Diffuser de la musique dans les bâtiments…

vaches charolaises bourgogne prairie
Des aides régionales pour les baisses de naissance de veaux liées aux épizooties

En avril, plusieurs régions ont débloqué des aides exceptionnelles sur des fonds Feader pour les agriculteurs touchés par la…

<em class="placeholder">Vaches aubrac dans la stabulation paillée avec de la plaquette de bois. Certaines sont couchées.</em>
Élevage bovins viande : « La plaquette de bois complète la paille dans l’aire paillée de mes vaches aubrac »

Jean-Christophe Lacombe, à Flagnac en Aveyron, utilise depuis dix ans la plaquette de bois comme litière pour ses vaches…

<em class="placeholder">contention bovins maquette 3D</em>
Élevage bovins viande : « nous avons conçu notre contention en 3D »

David Maréchal, éleveur situé dans l’Ain, et Guillaume Dusautoir, dans l’Oise, ont tous deux été accompagnés par un…

<em class="placeholder">Séparation amovible sur câble dans la stabulation en logettes sur caillebotis des vaches aubrac. Au dessus des logettes, des balcons stockent les boules de paille.</em>
Élevage bovins viande : « en logeant les vaches aubrac sur caillebotis avec logettes, nous réservons la paille aux veaux »

Lorsqu’il construit le bâtiment des vaches allaitantes en 2015, Vincent Tardieu, dans le Cantal, opte sans hésiter pour une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande