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"E=M6 , spécial agriculture : le secret de nos aliments", le résumé de l'émission de M6

À l'écran depuis maintenant plus de 30 ans, l'émission E=M6 revenait ce lundi 1er mars avec un numéro spécial spécialement dédié à l'agriculture. Son animateur Mac Lesggy, ingénieur agronome de formation, s'attaque aux préjugés les plus coriaces de l'agriculture française. Si jamais vous avez raté l'émission, voici un récapitulatif complet des sujets abordés.

 

"E=M6" spécial agriculture : le secret de nos aliments" lundi 1er mars à 21h05
© M6

Avec ce reportage mêlant à la fois étude sur le terrain et analyse scientifique, Mac Lesggy a tenté de mettre tout le monde d'accord dans ce numéro spécial de l'émission "E=M6 , spécial agriculture : le secret de nos aliments". Présent sur tous les fronts, il démonte un par un les clichés avec Serge Zaka, l'agroclimatologue remplissant le rôle d'expert pour l'occasion. Si jamais vous n'avez pas pu regarder l'émission ou que vous n'avez pas assez de temps pour la regarder en replay, vous trouverez ici un résumé de tous les thèmes traités.

En batterie ou en plein air, quel est l’impact de ces modes de production sur les œufs que nous mangeons ?

Mac Lesggy commence d’abord par visiter un élevage de poules pondeuses en plein air puis en cage. Dans le premier, les poules ont accès le jour à un parcours en plein air où elles disposent de 4m² chacune. Dans le second, les poules sont dans des cages avec une cohabitation possible jusqu’à 17 par m².

Le premier test de comparaison entre ces deux modes de production est celui de l’avis du panel de consommateurs. Goûtant en même temps les deux œufs durs, le panel n’arrive pas à se mettre d’accord sur une préférence. Il n’y a donc pas de différence sur les propriétés gustatives.

L'animateur de E=M6 en conclut que la couleur de coquille n’est pas liée au mode de production mais surtout à la race de la poule. De même pour le jaune d’œuf :  sa couleur varie uniquement en fonction de l’alimentation, qui est sensiblement la même que ce soit en plein air ou en batterie.

Quant aux propriétés nutritives, là aussi, pas de différence notable. Bien que l’œuf de batterie possède légèrement plus de corps gras, ces derniers ne sont pas en quantité suffisante pour avoir une influence sur la santé humaine.

Le choix de nos œufs relève donc surtout de notre considération éthique, observe donc Mac Lesggy. Aujourd’hui, 40% des élevages français sont en plein air. Pour repérer les œufs de plein air en grande surface, il suffit de se référer au premier chiffre imprimé sur la coquille de l’œuf. S’il indique 1, c’est qu’il s’agit d’un œuf de plein air.

Que mangent vraiment nos vaches ? Quel impact sur le lait ?

 

L'émission s'est également penchée sur le beurre. Mac Lesggy montre que lorsque l’on fabrique du beurre à partir de crème provenant de vaches nourries à l’herbe, celui-ci possède une belle couleur jaune. Tandis que lorsque l’on utilise de la crème provenant de vaches nourries au maïs, il prend une teinte plus blanchâtre. Explication par E=M6 : cette différence est liée aux pigments caroténoïdes contenus dans l’herbe fraiche. Par ailleurs, le lait issu de pâturage contient plus d’Omega-3 et moins d’acides gras saturés. Pour les fromages, la différence est moins visible car la matière grasse y est moins concentrée que dans le beurre. La chaîne de télévision donne encore un chiffre important : actuellement, 90% des vaches laitières accèdent aux prairies afin d’y pâturer et de produire un lait de qualité.  

 

 

Les tomates hors-sols sont-elles moins bonnes pour la santé ?

 

Mac Lesggy ne pouvait pas passer à côté de la star des légumes - qui est en réalité un fruit - consommé par les Français : la tomate. L'animateur s'est rendu chez les producteurs et observe que la culture en serre permet de protéger la tomate de divers facteurs extérieurs pouvant l’agresser. Le plant de tomate peut pousser dans une laine minérale, c’est ce que l’on appelle la culture hors-sol. Cette technique a l’avantage de limiter l’utilisation de pesticides mais aussi de réduire la consommation d’eau. En effet, l’eau va avoir tendance à s'imprégner dans la terre et on peut ainsi diminuer la consommation en eau de 33%. E=M6 explique que pendant longtemps ces serres ont été des gouffres énergétiques, en raison de leur chauffage. Mais aujourd'hui, explique l'émission, les exploitations s’équipent de mini-centrales permettant de produire de l’électricité pour le réseau national et d’utiliser la chaleur dégagée pour chauffer la serre.

 

Et qu'en est-il des nutriments ? L'émission montre que la composition nutritionnelle des tomates reste identique selon le mode de production. C’est surtout la variété qui va influer, et il en va de même pour le goût. C'est ce que constate effectivement Mac Lesggy après avoir goûté les tomates produites différemment.

 

Comment les cochons élevés pour nos jambons sont-ils traités ? L’élevage moderne est-il synonyme de souffrance ?

 

L'agriculture française, c'est aussi la production de porcs. L'animateur s'est rendu dans un élevage porcin dit conventionnel. Début de la visite par la maternité, où les truies enfermées pourraient alerter certains. En réalité, explique E=M6, cette mesure est prise lors de la première semaine après la mise bas afin d’éviter l’écrasement des petits par la mère. Les caméras montrent d’ailleurs la présence de plaques chauffées à 35°C sur lesquelles les porcelets se reposent mais aussi la propreté générale grâce à l’évacuation des déjections par les caillebotis. Mac Lesggy se rend ensuite dans le bâtiment d'engraissement où les porcs sont regroupés par portées. Ici, pas d’accès à l’extérieur ni de paille mais des jouets pour stimuler les porcs. En ce qui concerne la castration, l’élevage ne la pratique plus depuis 7 ans comme 1/3 des élevages en France.

 

Les jouets sont une bonne alternative à la paille pour le bon développement des porcs et le bien-être animal. Le reportage ne dit pas que la paille est moins hygiénique que les caillebotis et qu'elle peut favoriser le développement de maladies chez les porcs. Mais il aborde l'aspect financier : l’utilisation de paille dans les élevages est très onéreuse, ce qui multiplie par 2,5 le prix du porc au kilo lorsque de la paille est utilisée.

 

 

Méthode de conservation des sols, bio et conventionnel, laquelle produira la meilleure farine ?

 

Grand fil rouge de l’émission, nous suivons du semis à la récolte du blé trois céréaliers au mode de production différent. D’un côté la méthode conventionnelle avec l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides, puis la méthode de conservation des sols où l’on ne retourne pas la terre et enfin la méthode bio où l’on utilise seulement des fertilisants organiques et où l’on pratique le désherbage manuel.

 

Tout d’abord, on remarque que les objectifs de production ne sont pas du tout les mêmes : 10 t/ha en conventionnel pour 8 en conservation des sols et seulement 5 en bio. Après un semis en novembre, diverses animations scientifiques imaginées pour le documentaire viennent expliquer la germination, la levée et l’épiaison jusqu’à la récolte en juillet. Une explication est apportée afin de comprendre pourquoi il est nécessaire de fertiliser les sols et d’utiliser des produits phytosanitaires si l’on veut obtenir de bons rendements.

 

En parallèle, l’expérience du « T-shirt » est menée sur chaque exploitation . Cette expérience tend à mesurer l’impact des modes de production sur la vie du sol. Pour cela, on enfouit un T-shirt en coton dans la terre puis on observe sa dégradation 3 mois plus tard. Le coton étant composé de cellulose, les micro-organismes présents dans le sol vont le dégrader pour se développer. Après 3 mois, le résultat est sans appel : E=M6 montre que les 3 T-shirts ont été dégradés. Bien que celui de l’agriculture biologique soit dans un état de décomposition plus avancé, celui de l’agriculture conventionnelle a lui aussi été dégradé. Mac Lesggy en conclut donc que le travail du sol et l’utilisation de produits phytosanitaires ne détruisent pas la vie du sol, ils ne font que ralentir son développement.

M6 a suivi les cultures céréalières jusqu'à la récolte. Après la météo de 2020 plus que capricieuse, on attendait le verdict. Si aucun des céréaliers n’a atteint l’objectif qu’il s’était fixé, les plus grandes pertes se trouvent du côté de la conservation des sols et du bio : respectivement 25 et 20% en dessous de leur objectifs contre 10 pour le conventionnel. Dr. Serge Zaka, expert de l’émission, imagine alors un scénario où l’ensemble de l’agriculture française serait bio. Avec des rendements beaucoup plus faibles, nous serions contraints à la déforestation pour avoir la surface agricole nécessaire. De plus, nous serions beaucoup plus en danger de crise alimentaire avec des rendements fluctuants beaucoup plus au gré de la météo.

 

Après la moisson, l’heure du test final a sonné. Mac Lesggy a voulu s'intéresser aussi à la qualité de la récolte. Si aucune différence n’est notable sur les propriétés organoleptiques des farines issues de ces 3 exploitations, qu’en est-il des résidus de produits phytosanitaires ? Avec plus de 100 produits recherchés, aucune trace n’a pu être identifiée sur les farines, même celle issue de l’agriculture conventionnelle. E=M6 explique qu'en réalité, seul 25% des blés conventionnels contiennent des traces de pesticides, dans des quantités qui sont toujours inférieures aux limites fixées par l’Union européenne.

 

Et le goût dans tout ça ? Pour le savoir, des baguettes ont été réalisées à partir des 3 farines. Elles ont ensuite été proposées à un panel de consommateurs qui devaient élire individuellement la meilleure des 3. On peut d’ailleurs largement critiquer la méthodologie de ce test où chaque individu voyait le choix et les arguments des autres individus, influençant donc son propre jugement. Pas très rigoureux pour un scientifique comme vous M. Mac Lesggy ! Néanmoins, il en résulte que la baguette préférée par le panel est celle venant de l’agriculture conventionnelle. En réalité, la qualité d’une farine ne dépend pas vraiment du mode de production mais plutôt de la variété de blé utilisée.

 

" Dans ce voyage au cœur de l’agriculture, nous partirons à la chasse aux préjugés " avait promis Mac Lesggy. Promesse tenue.

 

 

Lire aussi " E=M6 , spécial agriculture : le secret de nos aliments ", le documentaire inédit présenté par Mac Lesggy, le 1er mars sur M6.

 

Lire aussi dans Terres et Territoires « Mac Lesggy tourne dans les blés du Montreuillois »

 

 

 

Lire aussi dans l’Action agricole picarde « L’agriculture expliquée par M6 draine 2 millions de téléspectateurs »

 

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