Élevage bovins viande : « Acupuncture et aromathérapie me permettent de sécuriser le démarrage des veaux »
Florine Mainnemarre, éleveuse de charolaises en Seine-Maritime, se forme à l’acupuncture, l’aromathérapie, l’homéopathie et l’ostéopathie. Son répertoire de soins est déjà étendu, et elle n’est pas dépourvue devant les problèmes classiques du petit veau.
Florine Mainnemarre, éleveuse de charolaises en Seine-Maritime, se forme à l’acupuncture, l’aromathérapie, l’homéopathie et l’ostéopathie. Son répertoire de soins est déjà étendu, et elle n’est pas dépourvue devant les problèmes classiques du petit veau.




« Sur les petits veaux – comme sur le reste du troupeau – je fais un peu de tout », explique Florine Mainnemarre, qui conduit avec Gauthier Fréville un troupeau de 70 charolaises au Gaec de Villeneuve, à Londinières, en Seine-Maritime. La jeune éleveuse a déjà suivi des formations en acupuncture, homéopathie, aromathérapie et ostéopathie organisées par Natur’Élevage via l’organisme de conseil Littoral normand. « J’ai trouvé ce qui marche sur mon troupeau, mais il y a toujours à apprendre. »
Trois à quatre heures après la naissance des veaux, systématiquement, même si la naissance s’est bien passée et que sa mère s’en occupe, Florine Mainnemarre sort ses aiguilles d’acupuncture et leur fait « le triangle de l’immunité » pour booster le veau dès son arrivée. Pour un bon démarrage, le veau ingère un colostrum de qualité qui est régulièrement contrôlé avec le réfractomètre. Que le veau ingère un colostrum de qualité est la base. Si le vêlage intervient tard le soir, les veaux sont drenchés avec du colostrum décongelé.
S’il y a un vêlage où il faut intervenir, Florine peut utiliser en homéopathie hypericum perforatum dit « l’arnica des nerfs » ou encore un complexe vendu dans le commerce afin de soulager à la fois le veau et la mère suite à un passage difficile.
« Je ne touche pas aux nombrils. La mère les lèche, alors tout produit serait rapidement éliminé. On compte sur un concentré bactérien pulvérisé sur la paille de la litière. »
L’éleveuse donne assez systématiquement des granules d’arnica pour le traumatisme de la naissance à la mère et au veau. En aromathérapie informationnelle, elle diffuse sur des éponges naturelles facilement ravintsara pour booster leur immunité. Elle a aussi mis en place tous les ans un traitement homéopathique de prévention contre la grippe.
Réanimation, réflexe de succion, toux, diarrhées, nombril
En cas de problème de santé sur un petit veau, Florine Mainnemarre panache là aussi les techniques. « Je regarde ce que je peux faire avec ce que j’ai », explique l’éleveuse. Elle peut se référer à son cahier, organisé par pathologie (diarrhée, toux, nombril…), qu’elle enrichit au fur et à mesure de ses formations et expériences.
« Je connais la technique d’acupuncture pour la réanimation d’un veau au vêlage, avec un point à faire sur le périnée, puis un point sur le frein de la lèvre supérieure. » Pour un gros nombril, elle peut utiliser de l’homéopathie (par exemple pyrogenium). Si le nombril a du mal à se vidanger, c’est l’acupuncture qui est employée avec quatre aiguilles autour, comme pour un abcès ou un hématome. Pour les veaux qui ne tètent pas, Florine Mainnemarre a aussi recours à l’acupuncture avec des points à la commissure des lèvres et elle peut leur appliquer du miel de qualité sous les gencives. « Le miel a de multiples vertus, à la fois antiseptique, cicatrisant, mais aussi pour ce cas énergisant, il aide à booster l’organisme des veaux. »
En cas de diarrhée néonatale, elle réalise un test rapide d’analyses pour détecter les principaux agents pathogènes responsables, puis applique le protocole établi par son vétérinaire qu’elle complète avec de l’acupuncture (triangle de l’immunité) et de l’homéopathie. Pour les maladies respiratoires, en complément là aussi de l’approche classique, c’est l’aromathérapie en technique informationnelle qui est mise en œuvre (laurier, eucalyptus… selon le type de toux).
L’éleveuse a moins accroché avec l’ostéopathie. « C’est cinq ans d’études pour être diplômé : la formation nous a appris à faire nous-mêmes quelques gestes, et surtout à savoir quand et pour quoi faire intervenir un ostéopathe certifié. » Florine Mainnemarre a hâte de suivre une prochaine formation en éthologie et a déjà commandé des brosses pour ses vaches et ses veaux.
Le Gaec fait quelques concours et vend des reproducteurs.
Un groupe d’éleveurs qui montent ensemble en compétences
« Notre troupeau est assez calme et avec ces techniques, quand il y a des soins à faire, l’ambiance reste bonne. C’est de cette façon que j’aime faire mon métier », présente Florine Mainnemarre.
Florine Mainnemarre fait partie d’un groupe d’éleveurs animé par Caroline Morin, conseillère chez Littoral normand, qui montent en compétence ensemble, avec deux à quatre journées de formation par an en moyenne. Les éleveurs échangent sur ce qu’ils ont essayé, et planifient ce qu’ils ont l’intention de mettre en place d’ici la réunion suivante. Ils sont aussi en contact via un groupe WhatsApp.