DNC : le réseau FNSEA s'oppose au blocage commercial, la Coordination rurale appelle à des mesures plus globales, le Modef refuse la suspension des exportations de bovins
FNSEA, Jeunes Agriculteurs, FNB et FNPL s'opposent à "la décision punitive incompréhensible" prise par le ministère de l'Agriculture d'interdire toute sortie de bovins du territoire métropolitain pour au moins les deux prochaines semaines. La Coordination rurale alerte sur de possibles décisions de la Commission européenne. Le Modef refuse la suspension des exportations.
FNSEA, Jeunes Agriculteurs, FNB et FNPL s'opposent à "la décision punitive incompréhensible" prise par le ministère de l'Agriculture d'interdire toute sortie de bovins du territoire métropolitain pour au moins les deux prochaines semaines. La Coordination rurale alerte sur de possibles décisions de la Commission européenne. Le Modef refuse la suspension des exportations.

Dans un communiqué commun du 17 octobre, Jeunes Agriculteurs, FNSEA, FNB et FNPL fustigent "l’irresponsabilité de certains, qu’on ne saurait même pas qualifier de professionnels, et la lenteur de l’Etat face aux résistances et aux manquements de ces individus", et s'insurgent contre la réponse de l'Etat "qui n'est pas la bonne !".
Pour ces syndicats, "en décidant de manière unilatérale, sans vote des membres du CNOPSAV et sans concertation préalable, d’interdire toute sortie de bovins du territoire métropolitain, l’Etat met en danger l’élevage français qui court au-devant d’une déstabilisation des marchés sans aucune mesure de crise pour soutenir les éleveurs."
Risque de déstabilisation des marchés
La FNB avait demandé début octobre, pour les éleveurs sans solution et qui le souhaitent, la mise en place d'un dispositif spécifique de dégagement de certains broutards en destination viande avec compensation financière. Elle engageait également à autoriser la commercialisation des broutards vaccinés contre la DNC en France et de négocier des accords commerciaux pour leur export.
"Il faut par ailleurs renforcer les contrôles et les sanctions en cas de non-respect des restrictions aux mouvements de bovins, par la mise en place de moyens exceptionnels", ajoute le réseau FNSEA.
La Coordination rurale alerte : "malgré ces mesures, la maladie progresse rapidement et nécessite une action plus globale" dans son communiqué du 17 octobre. Elle demande la mise en place d’une concertation nationale sur la vaccination totale et une évaluation de ses conséquences économiques et commerciales, notamment sur les exportations.
Anticiper de possibles décisions de la Commission européenne
"La Commission européenne pourrait prochainement placer la filière bovine française « sous cloche », limitant les exportations vers l’Union européenne" selon le syndicat. La CR insiste sur la nécessité de poursuivre le dialogue avec les organisations professionnelles italiennes et espagnoles pour anticiper les décisions européennes à venir.
En amont de la réunion du Cnopsav du 17 octobre, la Confédération paysanne avait demandé "le changement urgent de catégorie de la maladie dans la réglementation européenne, l'accès à la vaccination avec suffisamment de doses pour tous les élevages, en zone réglementée comme en zone indemne."
L'organisation appelle à passer à l'abattage partiel avec des interdictions de mouvement adaptées aux urgences des élevages (en particulier les veaux, les broutards et les retours d'estive) et à des allégements sur les réglementations entravant le fonctionnement des fermes (procédures pénibles et coûteuses d'obtention de laissez-passer, interdiction des activités pédagogiques, interdictions d'épandage…).
Le Modef réagit aussi dans un communiqué le 17 octobre en refusant la suspension des exportations de bovins jusqu'à au moins le 4 novembre. Le syndicat craint de voir une baisse des prix et sera vigilant aux fluctuations du marché du broutard. Le Modef demande aussi une campagne de vaccination massive. "Nous nous opposons toujours à l’abattage total des bovins infectés par la dermatose nodulaire contagieuse."