Accord de libre-échange UE/Afrique australe : feu vert des eurodéputés
Six pays africains vont libéraliser la majeure partie de leur commerce avec l'Union européenne sur dix ans. Sont concernés le sucre et l'éthanol.
L'accord de partenariat économique (APE) conclu avec six États membres de la Communauté de développement sud-africaine (Namibie, Mozambique, Botswana, Swaziland, Lesotho et Afrique du Sud) assure immédiatement un accès détaxé et sans quota au marché européen. Il crée également des opportunités régionales via un usage plus flexible des règles d'origine. Les pays africains vont libéraliser 86 % de leur commerce avec l'Union européenne (Mozambique, 74 %) sur dix ans à l'exception des produits agricoles et piscicoles. L'accord remplace les accords provisoires précédents basés sur des préférences de commerce unilatérales et établit un accord contractuel conforme avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce. Pour limiter les effets né-gatifs potentiels, plusieurs protections ont été ajoutées à l'accord. L'Union européenne s'est notamment engagée à ne pas subventionner ses exportations agricoles vers ces pays. L'accord entrera en vigueur quand le Conseil des ministres de l'Union européenne l'aura formellement approuvé et quand les 28 États membres de l'Union européenne et les parlements nationaux des six États africains auront ratifié le texte.
Mise en garde du Copa-Cogeca
À la veille du vote des eurodéputés, le Copa-Cogeca a mis en garde contre le nouvel accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Communauté de développement d'Afrique australe, estimant notamment que celui-ci risque « de multiplier les concessions commerciales sur les importa-tions d'oranges, de sucre et d'éthanol en provenance de ces pays ». Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, s'est dit « vivement préoccupé par les concessions accordées par l'Union européenne dans les secteurs du sucre et de l'éthanol », rappelant que l'Union européenne a proposé « des concessions de plus en plus importantes dans ces secteurs » et que la Communauté de développement d'Afrique australe « bénéficie désormais de contingents en franchise de droits de 100.000 t de sucre brut et de 50.000 t de sucre blanc, ainsi que de 80.000 t pour l'éthanol ». Il a dès lors exhorté les eurodéputés à demander la réalisation d'une étude d'impact et à suspendre la ratification de l'accord proposé.