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Crises sociale, écologique, politique : comment les Français des territoires vivent cette période agitée ?

Elabe, l’Institut Montaigne et la SNCF, en partenariat avec France Info, Ici et de nombreux titres de presse quotidienne régionale, publient « France désemparée en quête de tranquillité ». Il s’agit de la troisième édition du Baromètre des Territoires.

vue aérienne de maisons et de champs
Dans les territoires, les Français sont plutôt désemparés et en quête de tranquillité selon le Baromètre.
© Nicole Ouvrard

La troisième étude du baromètre des territoires intitulée « France désemparée en quête de tranquillité » s’attache à comprendre comment les Français et les territoires dans lesquels ils vivent, s’adaptent face à l’empilement des crises sociale, écologique et politique, et à quel avenir les citoyens aspirent dans cette période de bouleversements. 

Les Français se disent vulnérables et inquiets

Il ressort de cette étude que les Français se sentent vulnérables dans une France perçue comme impuissante. Ainsi 54 % des personnes interrogées craignent de devoir changer leur façon de vivre à cause d'une baisse de leur pouvoir d'achat. Il est à noter que 60 % des habitants d’Occitanie et 57%  des Hauts de France trouvent difficile de trouver un emploi contre 36 % de ceux des Pays de la Loire et 38 % de Bretagne. Alors que 4 Français sur 10 estiment que la sécurité (38 %) et le respect (37 %) sont aujourd’hui ce qui manque le plus pour bien vivre en France, ils se sentent parfois en insécurité, qu’elle soit physique (46 % se sentent exposés au risque d’une agression physique et 59 % redoutent que leurs enfants soient victimes d’une agression ou de harcèlement scolaire) ou climatique

 

Le dérèglement climatique et les catastrophes naturelles préoccupent les Français

Ainsi un Français sur deux redoute de subir des conditions de vie de plus rudes à cause du dérèglement climatique et 4 sur 10 de subir des dégâts liés aux catastrophes naturelles pour habitation et/ou les infrastructures autour de chez eux. Des différences régionale sont à souligner : 56 % des habitants de Paca et 48%  d’Occitanie jugent vivre dans un lieu exposé aux risques climatiques contre 28 % des Bretons et des Normands. Par ailleurs, 52 % des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes et 47 % du Grand Est estiment que les paysages et la biodiversité changent là où ils vivent contre 26 % des habitants de Bretagne et 28 % du Centre Val de Loire . Et 46 % des habitants de Paca et 44 % d’Occitanie s’inquiètent des conséquences du dérèglement climatique sur l’économie de leur région contre 25 % de ceux des Pays de Loire et 28 % d’Ile de France.

A relire : 2024 confirmée pour être l’année la plus chaude jamais enregistrée

 

Inquiétude pour le système de santé

L’insécurité est aussi sanitaire, alimentée par le sentiment de la dégradation de notre modèle de santé. Les différentes pollutions inquiètent 43 % des Français qui ont peur de tomber malades à cause d’elles. Autre crainte : 41 % redoutent d’être confrontés à des problèmes de santé mentale. Viennent s’ajouter la difficulté d’accès aux soins (41 %) et aux soignants (46 %). La part totale des Français redoutant de ne pas pouvoir se soigner en cas de problème est de 54 %.

Lire aussi : PAC : les Européens soutiennent la politique agricole commune, les Français se montrent plus critiques

La France, un « colosse aux pieds d’argile »

L’étude note que « la peur du déclassement individuel se double du constat d’un déclassement collectif, celui de la France, devenue un « colosse aux pieds d’argile ». L’attachement à la France reste massif (80 %) alimenté par le sentiment qu’elle demeure un grand pays de culture (83 %) et un des plus beaux pays du monde (80 %). Il est à souligner que 70 % des Français sont également fortement attachés à leur région d’habitation comme la Bretagne (85 %), la Nouvelle Aquitaine (78 %) et Paca (77 %). Mais cet attachement n’empêche pas des constats sévères et des inquiétudes sur l’identité du pays. Ainsi, pour 61 % des Français, la France est en déclin, et a perdu sa puissance économique (52 %) et est un pays dans lequel il est difficile d’entreprendre (56 %). Par ailleurs, 69 % constatent que son système éducatif ne fonctionne plus, 75 % considèrent qu’elle est injuste et 72% pensent que l’identité de la France est menacée dont 64 % par l’immigration.

Face à ce sentiment de déclin, les élus apparaissent impuissants aux yeux des Français : seuls 45 % estiment que le président de la République a les moyens de faire changer la vie des gens (45%). Il en est de même à l’échelon local pour le maire (48 %).

Lire aussi : Plus d’un tiers des maires ruraux sont épuisés

Les Français ne sont pas réfractaires au changement de comportement

Loin d’être des « Gaulois réfractaires », les Français vivent bien le changement à partir du moment où ils ont pu le choisir (64 %), pour faire des économies ou réduire l’impact de leur mode de vie sur l’environnement . Ainsi 85 % privilégient la réparation de leurs équipements avant de les jeter, 75 % mangent moins de viande. Face aux évolutions climatiques, 77 % ont déjà mis en place des changements de comportement. Toutefois parmi ceux qui souhaitent orienter leur comportement dans un sens plus écologique, 77 % des plus modestes sont freinés par un manque de moyens financiers contre 51% des plus aisés. Le territoire, lorsqu’il est éloigné des grandes infrastructures, notamment de transport, est également une barrière : 69 % des habitants de l‘agglomération parisienne peuvent privilégier le train à la voiture quand ils le souhaitent, contre 43 % des ruraux.

A relire : Inflation : les Français confirment consommer moins de fruits et légumes

Certains Français obligés de faire des sacrifices

Si chacun opère des renoncements pour faire face à l’inflation, les Français les plus modestes sont confrontés à des sacrifices plus importants : 76 % réduisent les dépenses non essentielles pour conserver leur niveau de vie sur les achats essentiels. Par ailleurs, 59 % réduisent ou renoncent à certains déplacements.  Mais pour les plus modestes, cette adaptation apparaît l’antichambre de la précarité : 47 % ont restreint les activités extra-scolaires ou les cours de soutien de leurs enfants, 30 % ont dû demander une aide financière à leurs proches, 23 % ont dû avoir recours aux aides alimentaires

A relire : 338 000 jeunes ruraux âgés de 18 à 24 ans vivent sous le seuil de pauvreté

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