Crédits biodiversité : Agoterra et Noé lancent les « premiers » certificats biodiversité dans l’agriculture
Le spécialiste de la compensation carbone Agoterra et l’ONG Noé annoncent le lancement des premiers certificats biodiversité dans l’agriculture en France à compter de 2026.
Le spécialiste de la compensation carbone Agoterra et l’ONG Noé annoncent le lancement des premiers certificats biodiversité dans l’agriculture en France à compter de 2026.
Agoterra (ex-TerraTerre, entreprise à mission créée en 2021 et spécialisée dans la compensation carbone) et Noé (ONG de protection de la nature créée en 2001) ont annoncé le 12 novembre, dans un communiqué, le lancement des « premiers certificats biodiversité dans l’agriculture ».
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Projet pilote auprès de 30 producteurs de betteraves et de lin des Hauts-de-France et de Normandie
Concrètement un projet collectif pilote, d’une durée de cinq ans, sera lancé début 2026 auprès de 30 agriculteurs des Hauts-de-France et de Normandie, principalement sur les cultures de betterave et de lin, et financé par des partenaires économiques dont La Banque Postale, Dior ou encore Norsys, selon des informations fournies en octobre lors d’une conférence au salon Produrable.
Agoterra préfère parler de « certificats biodiversité » plutôt que de crédits biodiversité pour ne pas évoquer la notion de compensation et donc dégradation associée, expliquait alors Claire Gassiat, directrice des partenariats agricoles, à Agoterra, à la presse.
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Quelle méthodologie pour calculer les certificats biodiversité et la rémunération des agriculteurs
« Chaque certificat reflète une contribution réelle, additionnelle et mesurable à la régénération de la biodiversité, en complément des efforts de réduction d’empreinte carbone », assurent Agoterra et Noé dans leur communiqué.
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Quelles bonnes pratiques en faveur de la biodiversité visées ?
Concrètement Agoterra construit une méthodologie fondée sur les cadres internationaux en la matière (IAPB, OBC), validée par un comité d’experts indépendants. 17 bonnes pratiques ont été établies par l’OBC (Organisation for Biodiversity certificates) classées en deux catégories :
- Infrastructures et aménagement en faveur de la biodiversité
- Eléments écologiques remarquables
- Mares et plan d’eau
- Bandes tampons
- Prairies temporaires
- Prairies permanentes
- Bordure de champs
- Haie bocagère
- Agroforesterie intraparcellaire
- Système de production
- Travail du sol
- Protéger la faune (machine)
- Diversification des cultures
- Surface des parcelles
- Drainage
- Réduire les herbicides, insecticides, fongicides
- Fertilisation
- En cultures végétales
Un gain de biodiversité évalué pour chaque avancée dans la bonne pratique
Concrètement pour chaque pratique plusieurs niveaux sont définis (jusqu’à 5). Le niveau 4 pour la pratique bordure de champs consiste par exemple à mettre en place une bordure supérieure à 4 mètres, entretenue tous les deux ans, avec une diversité d’implantation (mélange de graminées et légumineuses avec une floraison étalée) et une hauteur de fauche supérieure à 15 cm du sol.
Le niveau 5 de la bonne pratique « protéger la faune » consiste par exemple à utiliser des barres d’effarouchement et à une hauteur de coupe minimale de 15 cm.
A chaque niveau de bonne pratique, un gain de biodiversité est associé qui servira à calculer le nombre de certificats de biodiversité sont calculés ce qui permettra de définir la rémunération de l’agriculture.
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Une première étape centrée sur les grandes cultures avant l’évolution de la méthode
« L’agriculture est victime, responsable, mais surtout une solution avec un potentiel massif pour préserver et restaurer la biodiversité. Nous devons agir vite et collectivement pour avoir un impact réel ! » déclare Fondateur d’Agoterra, Mathieu Toulemonde, cité dans le communiqué, qui a assuré le 6 novembre lors d’un wébinaire avoir de nombreuses demandes de la part d’agriculteurs. Les agriculteurs recrutés devront s’engager fortement sur la réduction des produits phytosanitaires, a-t-il également avancé.
Si le lancement des certificats biodiversité sera centré sur les grandes cultures, Agoterra envisage ensuite d’étendre sa méthodologie à la viticulture et la polyculture-élevage. Avec Noé, la start-up prévoit, en lien avec l’OBC, de mettre en cohérence sa démarche avec les crédits nature prévus dans l’Union européenne ainsi que l’initiative lancée en France.
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