Coûts de production en élevage ovin laitier, un mieux relatif en 2024
Après une année 2023 marquée par une forte hausse des coûts de production, la conjoncture s’améliore légèrement en 2024. La légère baisse des charges associée à une hausse du prix du lait et des agneaux permettent de conforter les revenus. Ces derniers restent toutefois à des niveaux encore bas, avec des écarts importants entre bassins de production.


2023, la hausse du prix du lait compense partiellement celle des coûts de production
La campagne laitière 2023 a été marquée par un déficit fourrager important, conséquence d’un été 2022 particulièrement sec, qui s’est traduit par une hausse des achats d’aliments dans un contexte de prix des matières premières toujours élevé.
Pour les éleveurs des Pyrénées-Atlantiques suivis dans le cadre du dispositif Inosys Réseaux d’élevage, cette situation a contribué au recul du volume de lait produit et explique une nette hausse des coûts de production : +418 euros les 1 000 litres, soit +17 %.
En dépit d’une revalorisation sans précédent du prix du lait (+140 euros les 1 000 litres, +12 %) et du soutien apporté par les aides sécheresse, la rémunération des éleveurs a reculé, passant de 0,8 à 0,5 Smic par unité de main-d’œuvre exploitant.
En nord-Occitanie, les résultats sont plus contrastés. En production conventionnelle, les éleveurs suivis ont vu leur livraison progresser plus fortement que la moyenne régionale. Combiné à une hausse du prix du lait (+116 euros les 1 000 litres, +11 %) et une bonne maîtrise des coûts de mécanisation, cela permet de maintenir une rémunération stable, à 1,1 Smic/UMO exploitant.
Du côté des livreurs en production bio, la hausse des coûts de production (+329 euros les 1 000 litres, +13 %) n’a pas été compensée par une revalorisation suffisante du prix du lait. La rémunération permise par les produits rejoint pour la première fois celle des élevages conventionnels, à 1,1 Smic/UMO exploitant.
2024, un contexte plus favorable, avec une rémunération en hausse
Sur le bassin nord-Occitanie comme en Pays basque et en Béarn, la campagne 2024 s’est déroulée dans un contexte plus favorable. Les conditions météorologiques du printemps 2023 ont favorisé des récoltes fourragères abondantes, mais de qualité médiocre.
Si cela a permis de réduire les achats de fourrages, les éleveurs ont généralement dû augmenter les apports en aliments concentrés pour compenser la moindre qualité de la ration de base. Après avoir atteint un sommet en 2023, l’indice Ipampa lait de brebis s’est replié en 2024 (-4 %) mais reste à un niveau élevé.
Cette baisse est principalement due à la réduction des coûts des aliments (-11 %), des engrais et amendements (-32 %), ainsi que des carburants (-8 %). Certains postes continuent d’augmenter, comme l’électricité (+18 %) et l’entretien du matériel (+6 %). Cette évolution permet une stabilisation, voire une légère baisse des coûts de production.
En parallèle, le prix du lait poursuit sa progression : +6,5 % dans les Pyrénées-Atlantiques, 4,6 % en nord-Occitanie et 1,8 % en production bio selon FranceAgriMer. Profitant des cours favorables de la viande ovine observés sur le marché national, le prix des agneaux de lait progresse également. Cette hausse est cependant moindre pour les éleveurs pyrénéens du fait de la forte saisonnalité de leur production et de la forte dépendance au marché espagnol.
Au final, le montant total des produits affectés à l’atelier ovin lait devrait progresser, simultanément à une légère baisse du coût de production. Cela devrait permettre d’améliorer la rémunération permise, qui est attendue autour de 1,4 Smic/UMO en nord-Occitanie, en conventionnel comme en bio, et 0,7 Smic/UMO dans les Pyrénées-Atlantiques, où ce résultat reste toutefois inférieur à celui observé avant-crise.