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Congrès d’Elvea France 2024 : « La filière bovine est en train de se réveiller »

Pour Elvea France, qui a tenu son 35e congrès dans le Puy-de-Dôme le 5 septembre, le vent est en train de tourner pour la filière bovine. Des jours meilleurs sont à venir et il faudra que l’amont soit en capacité de produire. Tous les éleveurs allaitants qui le peuvent sont appelés à garder quelques génisses supplémentaires dès cet automne.

congrès elvea france
Philippe Auger (à g.), président d’Elvea France, pressent une reprise de production dans les années à venir pour la filière bovine. Ici avec (de g. à d.) Stéphane Peultier vice-président d’Elvea France, Yves Fantou président de Culture viande, Patrick Bénézit président de la Fédération nationale bovine (FNB), Philippe Pruvost président de la commission viande de la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB) et Bruno Debray président de la Fédération des marchés de bétail vif (FMBV).
© S. Bourgeois

« Après avoir malmené les éleveurs pendant dix ans, les différents acteurs ont compris », a lancé Philippe Auger, président d’Elvea France, à l’occasion de l’assemblée générale de l’organisation le 5 septembre dans le Puy-de-Dôme. Selon le responsable professionnel, la filière entame un tournant et dans les années à venir, elle pourrait « changer de braquet ». « Et il faudra que les éleveurs allaitants soient au rendez-vous pour produire. Le conseil que l’on peut leur donner, en tant que président ou administrateur d’organisation de producteurs, c’est de garder quelques petites génisses supplémentaires dès cet automne. »

Si pour son renouvellement, un éleveur a l’habitude de conserver une vingtaine de génisses, il lui est suggéré de faire l’effort d’en garder vingt-cinq. « C’est une catégorie d’animaux peu coûteuse à élever une année de plus, et les stocks fourragers le permettent cette année. » Il pourrait être porteur d’avoir dans deux ans davantage de vaches à vêler.

L’autre message délivré par le président aux organisations de producteurs (OP) sans transfert de propriété porte sur leur ouverture, et en particulier leur niveau d’engagement au sein des interprofessions viande bovine régionales. « L’interprofession est une source d’information. On y laisse un peu tomber nos casquettes et on échange de façon fructueuse avec les autres organisations. Allez-y, et gardez-y nos places. »

Une diversité de services adaptés au terrain

Elvea France insiste également sur le besoin de préparer de jeunes éleveurs à prendre leurs places dans les bureaux des OP en tant que futurs administrateurs. L’un de ses objectifs concerne également le recrutement de nouveaux adhérents. Dans ce cadre, le réseau au travers de ses OP met en avant qu’en le rejoignant, un éleveur bénéficie d’une force politique, une solidarité et une voix commune dans les négociations.

Le collectif est une force dans bien des situations : « On a toujours une distorsion de concurrence avec nos cousins de la coopération. Par exemple, les éleveurs adhérents des organisations de producteurs sans transfert de propriété n’ont pas eu accès aux aides du plan de relance », constate Philippe Auger. Des difficultés considérables sont aussi remontées du terrain pour intégrer les aides du programme opérationnel de la PAC pour les veaux en filière Label rouge. « Il faut continuer à faire valoir nos spécificités et on est sur la bonne voie. Quand on est plusieurs à défendre un dossier, on est plus forts. »

Elvea France prépare une diversité de services pour les éleveurs, adaptés aux besoins du terrain et aux défis contemporains. En 2025, l’organisation inaugurera un centre de formation national dédié aux éleveurs bovins adhérents des OP. Par ailleurs, Elvea France continuera à soutenir les démarches en faveur de la sauvegarde du modèle d’élevage durable et encouragera les démarches de certification de type Boviwell, CAP’2ER… et l’amélioration de la valorisation des produits.

Elveaop en complément des filières locales

Le cœur de métier des Elvea demeure le développement des filières « dans un contexte marqué par une valorisation demeurée insuffisante des bovins – autant en animaux gras que maigre – pour donner de réelles perspectives aux éleveurs ». La mobilisation des OP du réseau Elvea France est d’autant plus cruciale. « La clé pour la rémunération des éleveurs dépend également de la volonté de l’aval à s’engager dans une valorisation plus forte de la production. Avec Elveaop, le réseau est doté d’un outil complémentaire majeur pour structurer par des accords-cadres au niveau national le marché vers de nouveaux débouchés qui se placent en complément à toutes les démarches filière déjà en place sur le terrain. »

En parallèle, Elvea France soutient, pour les OP et les éleveurs qui sont volontaires, le déploiement de la contractualisation. « Elvea France s’engage à fournir à ceux qui le souhaitent des outils pour faciliter leur mise en œuvre. »

Un centre national de formation Elvea sera inauguré en 2025

Plus de 10 000 éleveurs de bovins adhèrent au réseau Elvea France

Elvea France rassemble 28 organisations de producteurs sans transfert de propriété, soit plus de 10 000 éleveurs de bovins et 800 acheteurs désignés. « On maintient plutôt bien le nombre de nos adhérents à nos organisations de producteurs. Ils y trouvent des prix pour leurs animaux, des opportunités de commercialisation, des services. Et les structures restent à taille humaine : les éleveurs connaissent tous leur président d’OP. Nous faisons un véritable lien avec le terrain », a commenté Philippe Auger, président d’Elvea France.

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