Comment l’agriculture peut-elle se décarboner au moindre coût, selon le Haut-commissariat au plan ?
Dans une note flash que vient de publier le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan intitulée « Comment décarboner au moindre coût ? », il est préconisé pour l’agriculture la plantation de haies et le recours à l’agroforesterie.
Dans une note flash que vient de publier le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan intitulée « Comment décarboner au moindre coût ? », il est préconisé pour l’agriculture la plantation de haies et le recours à l’agroforesterie.

Alors que la troisième Stratégie nationale bas carbone (SNBC 3) devra être officiellement adoptée d’ici la fin de l’année, une note du Haut-commissariat à la stratégie et au plan publiée le 1er juillet rappelle que l’objectif de baisse des émissions brutes de 50 % en 2030 par rapport à 1990 implique un rythme annuel moyen de baisse d’émissions d’environ 5 % par an entre 2023 et 2030, donc supérieur à celui observé en moyenne entre 2019 et 2023 (-3,4 %).
Selon elle, tous les secteurs devront être mis à contribution pour atteindre cet objectif, y compris l’agriculture.
Un rapport sur les coûts d’abattement dans l’agriculture bientôt publié
La note précise qu’un rapport de la commission présidée par Patrick Criqui sur les coûts d’abattement dans l’agriculture sera publié prochainement.
Haies et agroforesterie mis en avant
Ce dernier montrera notamment que la plantation de haies et l’agroforesterie intra parcellaire permettent de séquestrer du carbone à un coût d’abattement très inférieur à la valeur de l’action pour le climat établie à 256 €/tCO2e en 2025. Selon la note, « une certaine réduction de la consommation d’engrais à coût modéré apparaît également possible ». Elle ajoute que « la question des émissions liées à l’élevage, majoritaires dans celles de l’agriculture, renvoie à celles de la taille du cheptel bovin ainsi que de son alimentation ».
Lire aussi : La tarification des émissions agricoles de gaz à effet de serre préconisée par un rapport
Biocarburants et biométhane « pas assez efficaces » selon Clément Beaune
Clément Beaune, le Haut-commissaire à la Stratégie et au Plan, estime dans son éditorial de la note flash qu’une politique écologique « peut et doit se fonder sur des évaluations et des chiffrages », car selon lui « il n’y a pas de contradiction entre rationalité économique et ambition écologique ». Selon lui, l’agroforesterie, le déploiement des pompes à chaleur et le développement des véhicules électriques « font notamment partie des actions les plus efficaces, justifiant une politique budgétaire ou fiscale de soutien ambitieuse et stable ». A contrario, « les biocarburants ou le biométhane ne passent pas le seuil d’efficacité avérée, compte tenu d’un mauvais bilan coût payé/tonne évitée », poursuit-il. Et d’ajouter : « La production d’hydrogène pourrait jouer un rôle dans la décarbonation de l’industrie, mais à plus long terme ».