Variole et peste des petits ruminants en Grèce
L’élevage caprin grec enchaîne les coups durs avec une tempête en 2023 suivie de deux épidémies en 2024. L’enjeu est maintenant de repartir avec un cheptel sain.

En septembre 2023, la région de Thessalie, en Grèce, a été frappée par la tempête Daniel d’une intensité exceptionnelle, déversant par endroits jusqu’à 500 mm de pluie en 24 heures. Résultat : 15 personnes mortes en Grèce ainsi que des milliers d’animaux d’élevage, dont environ 25 000 chèvres et moutons. Pour reconstituer les troupeaux, les éleveurs ont dû importer des animaux souvent de mauvaise qualité sanitaire provoquant une situation propice à l’émergence et la propagation de maladies infectieuses.
En juin 2024, les premiers cas de peste des petits ruminants (PPR) ont été détectés. Cette maladie virale extrêmement contagieuse a obligé à la création de zones de protection, l’abattage de 38 000 chèvres et moutons et une campagne active de surveillance. « Mais sur le terrain, le manque d’expérience des vétérinaires et la réticence des éleveurs à signaler les cas ont retardé la détection », expliquait George Valiakos, vétérinaire et professeur à l’université de Thessalie, lors du congrès de la Fédération européenne de zootechnie qui s’est tenu à Innsbruck en Autriche en fin d’été. Grâce à une adaptation des stratégies et à une meilleure coordination, la PPR a finalement été éradiquée en Grèce en octobre 2024.
Le défi d’un nouveau cheptel sain
En parallèle, la Grèce a vu émerger une flambée de variole caprine (capripox) à partir d’août 2024. En mai 2025, 381 cas étaient recensés, puis plus de 600 en juillet. Au total, 134 000 animaux ont été abattus. Des fourrages contaminés, stockés et réutilisés, ont amplifié la propagation, tout comme le manque de personnel vétérinaire.
Ces épidémies successives ont entraîné l’interdiction d’exportations d’animaux, des pertes massives de cheptel, une perte de confiance des éleveurs et des coûts élevés pour assainir les exploitations. Des compensations financières ont été versées par l’État grec pour inciter les éleveurs à déclarer les cas. Mais ces aides ne suffisent pas à assurer la reconstruction à long terme. Le défi pour la Grèce est maintenant de remplacer les animaux manquants par un cheptel sain.