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Qui s’installe sur des micro-fermes en France ?

Entre 2010 et 2020, les installations « dans un cadre familial » restent majoritaires, même dans les microfermes (60%), révèle l’économiste de l’Institut de l’élevage (Idele) Christophe Perrot lors du colloque RMT Filarmoni le 4 juin. Les autres installations « hors cadre familial » correspondent probablement aux personnes non issues du milieu agricole.

Récolte de petits pois chez un maraîcher de la Manche.
Dans ces récentes installations, différentes catégories ressortent en fonction de l’activité.
© J.-C. Gutner

[Mis à jour le 13/06/2025 avec les corrections de Christophe Perrot]

Avec Agra Presse 

« Dans les micro-fermes, on ne retrouve pas forcément les profils que l’on croit retrouver », explique l’économiste Christophe Perrot de l’Institut de l’élevage (Idele) le 4 juin lors du colloque du réseau mixte technologique (RMT) Filarmoni, rassemblant des acteurs de la recherche et des instituts techniques (Ifip, Inrae, Idele, Ctifl, Itavi, …). Comme relayé par nos collègues d’Agra Presse, Christophe Perrot a présenté une typologie des récentes installations en micro-fermes, soit des exploitations à moins de 25 000 € de production brute standard. L’économiste montre que sur les 33 000 installations en micro-fermes entre 2010 et 2020, une grande partie se fait encore dans le « cadre familial » (60 % des installations). 

Lire aussi : Qui sont les nouveaux installés en agriculture ? Cinq profils types définis par l’ESA

Quelles sont les types d’installations dans les micro-fermes ? 

À partir d’une analyse du recensement agricole 2020, l’économiste a pu déterminer différentes catégories d’installations en fonction de l’activité

  • Une première catégorie nommée « gestion patrimoine foncier familial » regroupe des installations sur des micro-fermes orientées en grandes cultures (céréales) et surfaces fourragères, sans animaux. Elles représentent un tiers des installations sur des micro-fermes, mais très rarement des situations de paysans boulangers (1%). 70% se sont faites dans un cadre familial. Les chefs d’exploitation de cette catégorie travaillent le plus souvent à moins d’un quart de temps, sur 13 hectares de surface agricole utile (SAU) et se sont installés tardivement (50 % après 50 ans). On peut y ajouter 12% d’installations avec transmission familiale en viticulture ou en arboriculture sur de faibles surfaces et également à temps très partiel, précise Christophe Perrot.
  • La deuxième catégorie (10% des installations en micro-fermes renouvelées) est celle des « double actifs de père en fils », toujours en cadre familial. Ces activités correspondent à l’élevage de ruminants (bovins viande ou ovins viande), avec parfois un peu de cultures, à 0.5 équivalent temps plein (ETP) de moyenne. Une catégorie qui a peu de place dans le débat public français, souligne Christophe Perrot.
  • La troisième catégorie sont les installations hors cadre familial, majoritairement des personnes non issues du milieu agricole (Nima), même si cette information n’est pas disponible dans le recensement. Ce profil - qui « correspond plus à celui que l’on attend » dans les micro-fermes -, ne représente en réalité que 20 % des récentes installations, souligne l’économiste Christophe Perrot. Ces installés sont souvent à temps plein, dans des activités d’élevage (caprins, ovins lait ou viande, bovins viande, volailles, abeilles, équins, sauf bovins lait et porcs) ou en maraichage, ou en cultures pérennes.

Le reste des installations, qui représente un peu plus de 20 %, se partage à parts égales entre : des installés dans le cadre familial entre 2010 et 2020, n’appartenant pas aux premières catégories, qui sont très âgés (33% de plus de 60 ans), sans double activité et avec surreprésentation des femmes (50%). Et des installés « hors cadre familial » à temps très partiel (0.2 ETP en moyenne) dans divers secteurs. 

Lire aussi : Des jeunes non issus du milieu agricole, une « chance pour l’agriculture » selon Marc Fesneau

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