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Journée portes ouvertes
Pour ses 30 ans, la ferme caprine du Pradel ouvre ses portes aux scientifiques

Pour ses 30 ans, la ferme expérimentale caprine du Pradel a ouvert ses portes pour partager ses connaissances avec la filière. Elle élargit aussi son réseau aux chercheurs.

La ferme du Pradel dresse toujours plus fièrement ses bâtiments flambant neufs sur le plateau de Mirabel, en Ardèche. Voilà 30 ans que cette unité expérimentale caprine donne le cap à la filière nationale. Rénovée depuis un an, la ferme a doublé son cheptel, investi dans une machine à traire unique en Europe et renforcé son équipe. L’association Cap’Pradel qui pilote la ferme est composée d’Idele, de la Fnec, du domaine Olivier de Serres et de la chambre d’agriculture Auvergne Rhône-Alpes. « Nous lançons un appel aux techniciens, conseillers, et surtout aux éleveurs pour rejoindre le comité technique. Celui-ci se doit être le plus complet possible pour refléter au plus près les attentes du terrain », annonce Laurent Balmelle, président de Cap’Pradel et producteur fromager en Ardèche. « Le collectif a toujours eu une place primordiale dans la construction et la pérennisation de la ferme », rappelle d’ailleurs Martial Marguet, président d’Idele. Et Jacky Salingardes, président de la Fnec, de rappeler l’importance d’un tel outil pour la filière : « nous avons une filière soudée, qui communique et qui va de l’avant. Avec le Pradel et sa machine de traite exceptionnelle, financée par l’interprofession, nous avançons ensemble, d’où l’importance de tous participer à l’effort national. »

La création d’un comité scientifique

Pour améliorer sa visibilité dans la communauté scientifique, Cap’Pradel va mettre en place au printemps prochain le comité scientifique. Volonté forte dès la création de l’association, ce comité a pour mission de réunir les chercheurs travaillant sur des thématiques caprines. « Les membres du comité d’orientation scientifiques seront amenés à donner leur avis sur les projets d’expérimentation en cours, à venir et pourront donner les tendances à venir », explique Philippe Thorey. Les chercheurs permettront au comité technique de prendre du recul sur les travaux, qui sont « souvent pensés à court terme alors que notre travail s’inscrit dans la pérennisation de la production », complète l’animateur de Cap’Pradel. Claire Boyer d’Idele, en charge de la coordination du comité scientifique, appelle les chercheurs à se manifester pour prendre part à l’aventure.

La ferme a ouvert ses portes aux acteurs de la filière et aux scolaires avides de connaissances caprines le 6 octobre dernier, pour une journée riche en enseignements et en partages d’expériences. Ils étaient près de 400 participants (dont 140 éleveurs et porteurs de projet) à s’être répartis sur les quatre ateliers proposés tout au long de la journée ainsi que pour la visite bien rythmée de la ferme. Le leitmotiv de Cap’Pradel, selon les mots de Laurent Balmelle, est de « travailler à l’amélioration du bien-être de nos chèvres, de notre bien-être et de celui de la planète ».

Machine de traite

Pour cela, les participants ont redécouvert les bonnes pratiques d’installation et d’utilisation de la machine à traire. Jean-Louis Poulet d’Idele le rappelle : « Lors de la conception de votre salle de traite, il est préférable d’y réfléchir à plusieurs afin de prendre du recul. Il est nécessaire d’en parler avec les autres utilisateurs de la salle de traite et les intervenants extérieurs tels que le contrôle laitier. » L’expert en traite précise également qu’une traite d’une heure à une heure et demie est convenable, mais que passé deux heures dans l’aire d’attente, les chèvres vont être nerveuses et l’éleveur sera fatigué. Jean-Louis Poulet avertit également qu’un poste prévu pour plus de deux places risque de moins bien fonctionner et pourrait être facteur d’aggravation d’un déséquilibre mammaire.

Alimentation des chevrettes

À l’atelier sur l’alimentation des chevrettes, on compare l’intérêt de distribuer le concentré à volonté ou en rationné. Claire Boyer, référente Idele au Pradel, pointe : « Il n’y a pas de différence entre les deux modes de distribution, la croissance est bonne dans les deux cas, mais avec un système à volonté, l’éleveur se décharge un peu de son temps de travail ». Il faut compter autour de 5 à 15 % supplémentaires par chevrette pour le concentré à volonté. Il ne faut cependant pas servir à volonté au-delà de quatre mois, après quoi le surcoût est trop important.

Parasitisme au pâturage

Pour lutter contre le parasitisme au pâturage, Alain Pommaret, responsable d’élevage de la ferme du Pradel, conseille d’effectuer « au minimum 60 jours de rupture de pâturage pour briser le cycle parasitaire ». La fauche ou le passage d’équins ou de bovins sont également des solutions pour faire baisser la pression parasitaire, il ne faut a contrario surtout pas faire passer d’ovins, car ils sont sensibles aux mêmes parasites que les caprins. Enfin, en cas de traitement à l’éprinomectine en pour on, il est préférable de faire des lots de chèvres traitées afin d’éviter le léchage par les chèvres non traitées. En effet, celles-ci auraient par conséquent un sous-dosage, qui favorise l’apparition de résistance. En cas d’infestation, une cure de sainfoin de 15 à 17 jours est bienvenue d’autant que la production laitière reste à un niveau très satisfaisant avec cette légumineuse.

Le Pradel prévoit pour les années à venir de nombreux projets et de nouveaux investissements en lien avec les attentes de la profession et de la société : l’installation de la deuxième version du méthaniseur à lactosérum, les essais de pâturage d’arbres fourragers, l’insémination artificielle sur chaleur naturelle, des travaux autour des lactations longues, etc. À 30 ans, le Pradel est toujours plus dynamique.

Toutes les fiches ateliers sont disponibles sur idele.fr/reseaux-et-partenariats/cappradel/print.html

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