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« Nous sélectionnons les chèvres pour nous et pour le collectif »

Gagnants du trophée Gènes Avenir 2022 en race Alpine, les associés du Gaec Limousalpe dans la Loire voient leur investissement dans la génétique et leur rigueur au quotidien récompensés.

À quelques encablures de la Loire, Béatrice Odin et Bruno Basset élèvent 140 Alpines et 60 Limousines avec passion et rigueur. Les deux troupeaux composent le nom du Gaec : Limousalpe.

Bruno Basset est installé depuis 1999 à Sainte Foy-Saint-Sulpice dans la Loire en élevage allaitant. Intéressé par l’élevage caprin qu’il a découvert à l’école, il décide de créer un atelier caprin en 2002 lorsque la laiterie de Saint-Just-en-Bas développe une collecte. Rejoint par Béatrice en 2017 ils élèvent aujourd’hui 140 chèvres.

Dès le départ, Bruno s’intéresse à la génétique. « Je cherchais un troupeau indemne Caev et ai acheté mes 60 premières chevrettes et trois boucs à un adhérent CapGènes de la Haute-Savoie, avance-t-il. Nous avions donc déjà tous les index des chevrettes et surtout une très bonne base génétique. »

Le maximum d’informations sur les chèvres

L’éleveur adhère au contrôle laitier tout de suite, en 2003. Mais il lui manque des informations, des données. Alors il adhère à CapGènes dès 2005.

« Nos objectifs de sélections sont plutôt orientés vers le lait en priorité. Puis les taux et la qualité de traite, avec des mamelles qui ne se déforment pas, et des gabarits permettant aux chèvres d’avoir une bonne capacité d’ingestion. » Aujourd’hui, l’ICC moyen du troupeau est de 3,5.

Avec un taux de renouvellement de 22 %, Béatrice et Bruno conservent 36 à 40 chevrettes chaque année et trois-quatre petits boucs. Ils vendent ainsi entre 30 et 40 chevrettes par an, au sevrage, et 10-15 boucs, dont deux ou trois à CapGènes dans le cadre d’accouplements programmés. Ils vendent aussi des chèvres en lactation, échographiées gestantes ou en lactation longue. La vente de reproducteurs représente 10 % du produit brut de l’exploitation.

Cinq accouplements programmés

« Nous gardons les filles d’IA et celles de nos meilleures chèvres en monte naturelle. Nous réformons nos boucs issus d’IA au bout de deux-trois ans, et les vendons. Ils sont appréciés parce que l’on est sûr qu’ils sont fécondants et nous avons des premiers résultats avec leurs filles sur l’exploitation. » Cette année, cinq chèvres ont été choisies pour des accouplements programmés. Les mâles seront évalués et partiront potentiellement en testage et figureront au catalogue CapGènes. Une fierté. Les femelles resteront sur l’exploitation.

Pour garantir 100 % des filiations maternelles et paternelles, le couple d’éleveurs constitue des lots de 20 à 25 chèvres pour un bouc. « La traite est plus longue pendant quelques semaines, et pendant les mises bas, nous nous relayons auprès des chèvres. C’est une organisation, que ce soit au niveau de l’aire d’attente ou des parcs. Mais c’est le seul moyen pour connaître le père et la mère de chaque chevreau à la naissance. La rigueur est indispensable, sinon on peut très vite régresser. Mais il faut avancer progressivement et ne pas se mettre des objectifs trop élevés au départ. »

Débuter sur de bonnes bases

Le taux de réussite à l’IA est compris entre 63 et 70 % de réussite, en désaisonné.

Depuis les premières chevrettes achetées en 2022, il n’y a eu aucun achat extérieur. Béatrice et Bruno ont donc toujours un troupeau indemne Caev.

« Nous avons débuté sur de bonnes bases et nous mettons un père en face de chaque chèvre, expliquent-ils. Quand on s’installe, même si on n’adhère pas à Capgènes, il faut bien choisir ses chèvres au départ. C’est un investissement important. Puis bien trier. Et le triptyque contrôle de performance, pointage CapGènes et IA sont vraiment un bon investissement malgré les contraintes. Nous avons un troupeau en bonne santé, avec de bonnes performances et valorisons les reproducteurs. »

Et le prix Gènes Avenir reçu au Salon de l’agriculture en début d’année récompense plusieurs années de travail.

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