Aller au contenu principal

« Moins de luzerne pure et plus de prairies multi-espèces pour les fourrage de mes chèvres »

Au Gaec La Ferme de Raounel, dans le Lot, Lilian et Bertrand Gouraud ont revu leur assolement pour améliorer la qualité des fourrages produits, réduisant l’apport de concentré de 100 grammes par litre de lait produit, tout en augmentant la quantité de lait produite.

Producteurs fermiers en rocamadour AOP, Lilian et Bertrand Gouraud font partie des vingt-deux élevages impliqués dans le projet GO PEI Cap&Go en Occitanie (voir ci-contre). Avec 227 chèvres à la traite sur 69 hectares de SAU, leurs objectifs sont d’améliorer leurs prairies multi-espèces (PME) en travaillant les rotations et implantations, et mieux valoriser les surfaces de prairies de Causse.

Avant le projet, en 2018, l’assolement était le suivant : 24 ha de luzerne, 13 ha de prairies permanentes, 12 ha de prairies temporaires, 14 ha de méteil grain et céréales et 6 ha de parcours. Les luzernes en pure ont été en partie remplacées par des prairies de mélanges, passant ainsi à 8 ha de luzerne et 20 ha de prairies temporaires. Ces dernières sont à dominante légumineuses, et la luzerne a été remplacée par du sainfoin dans les mélanges.

100 g de concentré en moins

« Les mélanges prairiaux sont composés de sainfoin (90 kg/ha), brome (20 kg/ha), lotier (5 kg/ha), ont exposé Bertrand et Lilian Gouraud lors de la visite organisée par Cap&Go. Les premiers rendements ont été intéressants en 2021, avec vingt-cinq bottes en première coupe fin mai, puis dix bottes en juillet avec une fauche à 8 cm, puis une troisième coupe fin août. Le sainfoin était très présent en première coupe, nous avons eu beaucoup de lotier sur la deuxième coupe, et le brome est ressorti en troisième coupe. Le foin a été très bien consommé par les chèvres. »

Introduire du trèfle

La quantité de luzerne achetée a été diminuée grâce à l’amélioration des techniques fourragères. Dans le même temps, les deux éleveurs ont introduit la pratique des lactations longues dans le troupeau. Côté production laitière, une légère augmentation a été observée, avec 20 kg de lait en plus par chèvre, soit la moitié de l’objectif fixé à moyen terme (850 kg/chèvre). Dans le même temps, la quantité de concentré distribué a diminué de près de 100 g par litre de lait. Les chèvres ont mieux valorisé les fourrages, dont les valeurs alimentaires ont été améliorées.

« Nous allons poursuivre les pratiques mises en place, notamment sur les prairies multi-espèces, en améliorant encore le mélange avec l’ajout de trèfle. Nous allons également poursuivre un travail engagé sur le sol avec des analyses du lien sol/plante sur les luzernes », ont conclu les associés.

Aude Rolland, Cilaisud Caprin et Barbara Fança, Idele

Valérie Dufourg, conseillère caprins, chambre d’agriculture du Lot

Des étés de plus en plus secs limitent la production fourragère

« Le travail engagé chez Lilian porte ses fruits, mais est régulièrement perturbé par les conditions estivales, avec des étés de plus en plus secs, limitant la production fourragère de qualité. Le mélange implanté répond bien aux objectifs : bonne qualité protéique, fibrosité satisfaisante et bonne appétence au niveau des animaux.

Un travail a également été engagé avec d’autres éleveurs du projet sur le lien sol/plante sur des parcelles en luzerne, à la suite de réflexions sur des valeurs décevantes de MAT obtenues sur des foins, qui au visuel avaient pourtant l’air réussis. Ce travail engagé est l’un des gros bénéfices du projet. »

Journée conviviale et technique pour clôturer le GO PEI Cap&Go

L’Occitanie travaille sur le projet Cap&Go depuis 2019. Il porte principalement sur l’amélioration de l’autonomie alimentaire dans les troupeaux caprins grâce à la mise en place d’essais ou de nouvelles pratiques dans vingt-deux élevages répartis sur l’Occitanie.

Le GO PEI Cap & Go arrive à son terme en juin 2023, et la journée de clôture s’est tenue le 14 mars 2023 à Vaylats, dans le Lot. Une quarantaine d’éleveurs et techniciens sont venus pour connaître les résultats des travaux menés sur les quatre dernières années, mais surtout pour échanger sur ces derniers et pouvoir se les approprier. Joël Mazars, président de la section caprins lait du GIE Élevage Occitanie a introduit la journée en rappelant les enjeux de ce projet, ayant obtenu des financements Feader et de la Région Occitanie, pour la filière caprine régionale.

Une fois le contexte et les actions menées présentés, les participants ont partagé leurs expériences lors d’ateliers autour des principaux thèmes du projet qui visent à répondre à la question suivante : comment obtenir un fourrage de qualité pour améliorer son niveau d’autonomie alimentaire ? Ils ont ainsi pu échanger sur les points clés pour obtenir un fourrage fibreux, un fourrage équilibré ou encore les bonnes pratiques pour mobiliser les surfaces pastorales pour alimenter les chèvres.

Lien sol/plante

La journée s’est poursuivie par une présentation proposée par Fabien Bouchet-Lannat de la chambre d’agriculture du Lot sur le lien entre valeur du sol et valeur alimentaire de la plante, avec un exemple de suivis sur des parcelles de luzerne chez des éleveurs du projet. Un focus a été fait sur les paramètres mesurés sur la bio-électricité par Charlotte Bayle du GDS du Lot. Le groupe a également bénéficié du témoignage de Lilian Gouraud de La Ferme de Raounel sur son expérience et sur les actions qu’il a menées dans le cadre du projet (voir ci-contre).

Les plus lus

Bouc de race saanen
Quels boucs choisir en 2024 ?
Le catalogue Capgènes des semences de boucs alpins et saanen vient de paraître. Le meilleur de la génétique caprine française est…
Elise, Jérôme et leurs deux filles, de 8 et 11 ans, vivent au milieu des animaux. Lapins, cochons, chèvres, chevaux, vaches, oies, ânes et chiens cohabitent à la ferme ...
« Mon mari boucher vend de la viande de porc et de chevreau de la ferme »
Élise et Jérôme Happel élèvent des chèvres et des porcs en Alsace. Boucher de métier, Jérôme valorise la viande caprine issue de…
Répartition régionale du cheptel français de chèvres au 1er novembre 2023 et évolution par rapport à 2022
Recul du cheptel caprin quasi généralisé en 2023
Le cheptel caprin français est en recul dans quasiment toutes les régions. Analyse et graphique de l’Institut de l’élevage.
Émilien Retailleau et ses chèvres poitevines
« Je vends des chevreaux élevés sous la mère »
Émilien Retailleau, éleveur d’une cinquantaine de chèvres poitevines à la ferme de la Bonnellerie dans la Vienne, commercialise…
Améliorer le bien-être des chèvres via l’aménagement des bâtiments
Un mini-guide pour enrichir l'espace de vie des chèvres
L'Anicap édite une plaquette qui montre quatre types d'aménagements à installer facilement dans une chèvrerie.
Viande de chevreau
Peut-on abattre ses animaux pour les manger ?
L’abattage des chèvres, moutons, porcs, poules ou lapins à la ferme est autorisé uniquement s’ils ont été élevés chez soi et s’…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 89€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre