« Livreurs de lait en Charente, nous avons installé une petite fromagerie pour 60 000 euros »
En Charente, la ferme « Copains comme caprins » a fait le pari d’ajouter un atelier de transformation à son activité de livreurs de lait. Une fromagerie préfabriquée d’occasion, du matériel de seconde main et une partie d’autoconstruction ont limité l’investissement à 60 000 euros.
En Charente, la ferme « Copains comme caprins » a fait le pari d’ajouter un atelier de transformation à son activité de livreurs de lait. Une fromagerie préfabriquée d’occasion, du matériel de seconde main et une partie d’autoconstruction ont limité l’investissement à 60 000 euros.




Émilie Lagache et Jérémy Richard ont repris en 2021 un troupeau de 150 chèvres produisant 160 000 litres de lait par an livrés à Terra Lacta. Mais rapidement, la volonté de diversifier leur activité s’est imposée : « Nous avons décidé de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier », explique Émilie. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un atelier de transformation fromagère. Leur objectif : valoriser 20 000 litres lait en fromages vendus en circuits courts. « Ce sera surtout de la vente directe, un peu de ventes à la ferme, un ou deux marchés et des dépôts en épicerie. »
Des préfabriqués d’occasion
Le projet s’appuie sur une démarche économique sans avoir besoin de s’endetter lourdement. « Nous sommes dans une logique d’achat d’occasion pour faire à moindre coût. » Le cœur du projet : trois préfabriqués rachetés à une ancienne fromagère, pour un montant de 30 000 euros TTC pour une surface de 40 m2 et une grosse partie de l’ancien matériel.
Le lave-batterie d’occasion payé 5 000 euros HT est la seule chose achetée séparément. « Le poste le plus important dans une fromagerie, c’est le lavage », justifie Émilie qui s’est formée au métier grâce un BPREA axé sur la chèvre et la transformation fromagère. La fromagerie a été réaménagée « pour en faire quelque chose de plutôt propre et un peu plus neuf ». Bricoleurs, Émilie et Jérémy ont participé aux travaux d’aménagement qui leur sont quand même revenus à 30 000 euros TTC en comptant le terrassement, les tranchées pour l’eau et l’électricité, la toiture, l’aménagement et les revêtements intérieurs et la poche pour récupérer les eaux blanches.
Moins cher qu’une fromagerie en dur
La fromagerie a ouvert ses portes en juin 2024 et les fabrications ont commencé sur les chapeaux de roues avec 300 litres transformés et trois marchés par semaine après un an d’activité. Au total, l’ensemble du projet a été mené avec un budget d’environ 60 000 euros TTC, intégrant les Algeco, l’aménagement intérieur et l’équipement de base. Le préfabriqué présente l’avantage de pouvoir être déplacé et revendu si jamais l’activité est amenée à s’arrêter. Moins cher qu’une fromagerie en dur, il peut être amorti rapidement ; ici, en cinq ans. « Cette fromagerie revient à 1 500 euros TTC le mètre carré, apprécient Mélissa Teinturier et Virginie Venot-Bonnet, les animatrices fermières aux Syndicats des chevriers de Nouvelle-Aquitaine et Vendée. Par comparaison, une fromagerie construite en dur coûte 2 000 euros le mètre carré au tarif 2024, sans compter la poche à eaux blanches. Et pour une fromagerie en préfabriqué neuve et aménagé, il faut compter plutôt à 2 600 euros le mètre carré, hors terrassement, tranchés et poche à eaux blanches. »