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Les caprins de Méditerranée ne craignent pas la chaleur

Les élevages de chèvres du pourtour méditerranéen sont pour la plupart basés sur un système pastoral très extensif qui laisse de la marge en cas d’aléas climatiques.

« Les canicules et les sécheresses ne sont pas des nouveautés en zone méditerranéenne, s’exclame Laurent Garde, directeur adjoint du Cerpam. De fait, la végétation est adaptée aux coups de chaud et les élevages caprins sont robustes face à ces conditions climatiques extrêmes. »

En région Paca, en Corse et dans les départements d’Occitanie qui bordent la mer Méditerranée, deux grands cas de figure existent en élevage caprin. D’un côté, les élevages de plaine, qui souffrent des sécheresses et canicules comme ailleurs en France et ont généralement recours à l’irrigation pour s’en sortir. De l’autre côté, les élevages caprins basés sur des systèmes pastoraux ou grands pastoraux, avec des parcours et un chargement très extensif avec, en moyenne, une chèvre pour deux hectares. « On dit qu’un système est très pastoral lorsqu’une chèvre reçoit moins de 300 kg de foin par an et qu’il est grand pastoral lorsque ce nombre passe au-dessous de 100 kg par an », définit Laurent Garde.

Évaluer la limite des systèmes grands pastoraux

Les systèmes pastoraux ont été identifiés comme robustes et résistants face aux changements climatiques. « Ces systèmes, de par leur extensivité, ont des marges d’adaptation, détaille le directeur adjoint du Cerpam. Notre travail aujourd’hui consiste à évaluer l’élasticité de ces systèmes et leurs limites. » Ces zones de pâturage, pour la plupart des landes et des bois, sont riches en une végétation résiliente face au manque d’eau prolongé et aux fortes chaleurs. Pour Laurent Garde, la dimension extensive de ce pastoralisme reste du moins essentielle pour la préservation de la ressource végétale : « Des études ont montré qu’il ne fallait pas que les chèvres consomment plus du tiers du feuillage d’un arbre pour que celui-ci continue à croître d’une année sur l’autre. » Beaucoup d’éleveurs gardent leurs troupeaux toute la journée ou mettent en place des parcs de très grande taille.

C’est le cas de Mathias Carel, qui élève 200 chèvres du Rove à Roquebrussanne dans le Var. Avec un parcours total de près de 500 hectares de bois et forêt, obtenus pour la plupart par convention avec sa municipalité et avec l’Office national des Forêts, il déplace régulièrement son troupeau de parc en parc, pour une moyenne de 20 à 30 hectares chacun. « Sur l’ensemble du parcours disponible, seuls 200 ha sont clôturables. Pour le reste, soit je garde, soit je lâche mes chèvres », explique le producteur fermier. La spécificité des parcours de Mathias, c’est qu’ils englobent des zones pare-feu, mis en place par les services de pompiers pour lutter contre les incendies. « Sur ces emplacements, j’ai des obligations de résultat. À savoir, je dois maintenir une masse végétale à l’hectare en dessous d’un seuil donné », décrit-il.

Le parcours comme principal ressource fourragère pour les chèvres

La ressource fourragère principale est le chêne vert et le chêne blanc, sans compter la multitude d’autres plantes comestibles pour les caprins. L’éleveur apporte également du foin de Crau et de luzerne ainsi que de l’orge et de l’avoine en salle de traite. « Je remarque que le capital fourrage diminue d’une année sur l’autre sur les parcours, c’est pourquoi j’accélère les rotations qui étaient auparavant mensuelles. »

Pour Mathias Carel, le point noir, c’est l’abreuvement. « Je monte tous les jours au moins 300 litres d’eau sur les parcours, parfois plus quand il fait très chaud. C’est une charge de travail importante mais évidemment indispensable, d’autant que les chèvres sont en mono traite, donc ne reviennent qu’une fois par jour au bâtiment. »

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