Les boucs se lassent vite des jouets
Une étude de l’Inrae de Lusignan révèle que les boucs interagissent volontiers avec des objets variés mais leur intérêt chute rapidement.
Une étude de l’Inrae de Lusignan révèle que les boucs interagissent volontiers avec des objets variés mais leur intérêt chute rapidement.


Alors que l’enrichissement du milieu est de plus en plus intégré dans les élevages caprins pour favoriser le bien-être des chèvres – notamment en leur permettant de grimper, se gratter ou chercher de la nourriture – les boucs sont souvent laissés de côté. Jugés trop destructeurs ou cantonnés à l’isolement en dehors des périodes de reproduction, ils bénéficient rarement de dispositifs spécifiques, même s’ils en avaient tout autant besoin.
Pour mieux comprendre leurs besoins, l’unité expérimentale Ferlus de l’Inrae de Lusignan dans la Vienne a proposé à six boucs une planche équipée de six objets : brosse, gobelet troué rempli de carottes, chaîne métallique, gant, bouteille en plastique contenant des pièces métalliques et corde. Pendant huit semaines, ces jouets ont été proposés aux boucs deux fois par semaine durant vingt minutes.
Curiosité initiale mais éphémère
Les boucs ont interagi avec tous les objets, principalement en les reniflant. Le gobelet à carottes a suscité le plus grand nombre d’interactions mais seulement auprès de deux des six boucs. La corde, la brosse et la planche ont été utilisées pour se gratter. En revanche, la chaîne et le gant ont été peu sollicités.
Mais très vite, les boucs se lassent. Lors d’une même séance de vingt minutes, le nombre moyen d’interactions chute de trente-huit dans les cinq premières minutes à seulement six dans les cinq dernières minutes. De même, l’intérêt pour ces enrichissements s’estompe sur la durée. Après un pic d’intérêt les première et deuxième semaines, les interactions diminuent au cours des semaines. Autre observation : certains boucs préfèrent utiliser les objets quand ils sont seuls, tandis que d’autres sont stimulés par la présence d’un congénère.
Un enrichissement à renouveler souvent
Cette étude suggère que les boucs gagnent à disposer d’un panel d’objets variés, mais aussi que ceux-ci doivent être régulièrement renouvelés pour maintenir leur attractivité. Une complexité accrue, des éléments à manipuler ou des changements de localisation pourraient aussi favoriser davantage de stimulations cognitives.