Hausse des revenus pour les éleveurs caprins du Centre-Val de Loire en 2023
Le 5 avril à Lureuil dans l’Indre, résultats économiques, prix des fromages et travaux en cours étaient au programme de la rencontre annuelle des éleveurs du dispositif Inosys réseaux d’élevage caprin Centre-Val de Loire et Ile-de-France.
Le 5 avril à Lureuil dans l’Indre, résultats économiques, prix des fromages et travaux en cours étaient au programme de la rencontre annuelle des éleveurs du dispositif Inosys réseaux d’élevage caprin Centre-Val de Loire et Ile-de-France.
La matinée du 5 avril a débuté par une présentation des résultats économiques 2022 et une estimation des revenus 2023. Les résultats observés en 2022 sont bons à très bons chez les éleveurs de chèvre du dispositif Inosys réseaux d’élevage caprin Centre-Val de Loire et Ile-de-France. Malgré une forte variabilité intra système, le revenu moyen disponible par UMO exploitant dépasse les 40 000 euros.
En 2023, le prix du lait a encore augmenté par rapport à 2022. En parallèle, des charges comme le fermage, les charges salariales, les travaux par tiers sont aussi à la hausse. Dans ce contexte, le revenu des livreurs spécialisés se maintient voire s’améliore.
En 2023, le produit des cultures de vente est en diminution avec une baisse de plus de 30% du prix des céréales, protéagineux et oléagineux. En outre, les aides découplées sont en retrait dans ces exploitations. Avec des charges en augmentation, le revenu des systèmes caprins et cultures de vente est en forte diminution. Les fromagers auraient dû augmenter en moyenne le prix de leurs fromages de 5% pour maintenir leur revenu 2023.
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En 2024, le prix du lait devrait se maintenir sans progresser, ce qui pourrait ne pas compenser la hausse des charges telles que les salaires, l’énergie… Les revenus des systèmes caprins et cultures de vente vont probablement continuer à se dégrader compte tenu des cours et des prévisions de rendement. Les éleveurs sont surtout inquiets de l’évolution de la consommation en particulier pour les fromages AOP.
L’enquête « Prix des fromages » menée auprès de 38 éleveurs et 12 magasins a montré que les prix ont bien augmenté depuis 2021 (date de la précédente enquête), ce qui a permis de compenser en partie au moins la hausse des charges. Cette enquête confirme la grande variabilité des prix de vente entre élevages pour un même circuit de commercialisation : 0,60 € d’écart pour un Sainte Maure de Touraine vendu à la ferme par exemple.
La fin de la matinée a été consacrée à la présentation des travaux en cours : fiche sur la collecte et la distribution du colostrum, fiches sur les bâtiments avec trois journées portes ouvertes à venir (19 juin, 3 décembre et 14 janvier 2025), rentabilité des investissements, guide de l’élevage des chevrettes, guide des lactations longues.
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Après le repas offert par la chambre régionale d’agriculture Centre-Val de Loire, le groupe a visité l’exploitation du Gaec de la Justice. Sébastien Guilloteau, Emmanuelle Neuvy et leur fils bientôt installé exploitent 128 ha dans l'Indre et livrent le lait de leurs 312 chèvres alpines et saanen en AOP Pouligny Saint Pierre. 41 ha de trèfle violet et 4 ha de luzerne récoltés en enrubannage et foin et 14 ha de céréales sont utilisés pour l’alimentation du troupeau. Les éleveurs ont investi pour se simplifier le travail avec le réaménagement de la salle de traite (24 postes, quai de 24 places avec alimentation à la salle de traite et sortie rapide) qui leur a permis d’économiser 1h30 de traite par jour. Ils ont aussi misé sur l’énergie avec à la fois de l’autoconsommation avec la pose d’un tracker et de la production avec un hangar photovoltaïque. « L’énergie produite et économisée et celle qui est vendue couvrent le montant des annuités… »
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