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« Chaque jour en Bretagne nous perdons 110 vaches » alerte Olivier Allain

Conseiller régional de Bretagne, éleveur et ancien Président de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor, Olivier Allain alerte sur la décapitalisation en Bretagne et appelle à un rééquilibrage d’urgence des aides de la Pac.

Olivier Allain
Olivier Allain, conseiller régional de Bretagne, éleveur et ancien Président de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor.
© D. Poilvet

[Mis à jour le 25 novembre à 14h42 suite à l'entrevue avec Emmanuel Macron]

« Chaque jour en Bretagne nous perdons 110 vaches ! Ce signe fort du désarroi des producteurs doit être pris au sérieux. Souhaitons-nous que les filières animales soient toutes malmenées comme l’aviculture qui il y a 10 ans était exportatrice alors qu’aujourd’hui nous importons 50 % des volailles que nous consommons ? » alerte Olivier Allain, conseiller régional de Bretagne et ancien Président de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor dans une tribune parue sur les sites de Ouest France et du Télégramme titrée « Réforme de la Pac : pas encore démarrée déjà dépassée ».

« L’hémorragie dans les filières bovines a pour conséquences directes la diminution des surfaces en prairies, des emplois dans l’industrie agroalimentaire, mais aussi la désertification de nos campagnes », poursuit-il dans cette tribune qui suscite beaucoup de réactions qui lui vaut beaucoup de réactions.
 

Un message aux pouvoirs publics et au syndicat majoritaire agricole

L’objectif de cet éleveur bovin : s’adresser aux pouvoirs publics et au syndicat majoritaire agricole. Selon lui l’élevage est lésé dans le plan stratégique national pour la nouvelle Pac au profit des grandes cultures.

Or « à l’hectare, les besoins en capital pour l’élevage sont 10 fois supérieurs à ceux nécessaires pour les grandes cultures, et le temps de travail en élevage, 3 fois supérieur. Les revenus à l’hectare, quant à eux, sont nettement inférieurs en élevage quelle que soit la production », écrit-il.
 

Proposition du plafonnement des aides à 30 000 euros par chef d’exploitation

Lors d'une rencontre jeudi 24 novembre avec Emmanuel Macron, dont il avait fait le programme agricole lors de sa première candidature à la présidence de la République, à l’occasion de la décoration de Jean-Yves Le Drian, Olivier Allain a pu échanger avec le président de la République sur l'élevage breton. Selon lui des solutions existent pour renverser la situation. Il faudrait ainsi :

  • « Privilégier des aides contrats cycliques, mobilisant un peu plus d’aides quand ça va mal et un peu moins quand le marché est plus dynamique, plutôt que des paiements fixes et distribués l’hectare qui n’ont aucun sens
     
  • Un soutien accru à l’agroécologie par le biais des MAEC système pour encourager les exploitations autonomes à bas niveaux d’intrants, plus résilientes et rémunératrices,
     
  • Le plafonnement des aides PAC à 30 000 € par chef d’exploitation afin de favoriser les exploitations familiales. Cette proposition doit permettre de répartir de manière plus équitable les aides et de soutenir les secteurs déficitaires de l’élevage, l’arboriculture, les légumes de plein champ et le maraîchage. La dynamique des installations en dépend. »

Pas encore appliquée la nouvelle Pac version française mérite d’être modifiée, selon lui. Le conseiller régional de Bretagne estime que la souveraineté alimentaire française en dépend à courte échéance. « Face à cette situation intenable, l’action politique sur la réorientation des aides publiques doit être franche et immédiate », lance-t-il.

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