Un marché européen de la viande bovine très disparate à l’heure du déconfinement
L’Institut de l’élevage a fait le point sur les marchés européens des viandes bovines en temps de déconfinement, lors de son webinaire mensuel le 11 juin dernier sur les tendances de la filière.
L’Institut de l’élevage a fait le point sur les marchés européens des viandes bovines en temps de déconfinement, lors de son webinaire mensuel le 11 juin dernier sur les tendances de la filière.
Avec le confinement, le prix de la vache O a chuté partout en Europe du fait de la fermeture de la restauration hors domicile et des frontières. Depuis, on observe un rebond des prix des vaches au niveau européen, d’abord au Royaume-Uni puis en Irlande, grâce à la réouverture des fast food.
En Italie, le prix du jeune bovin suit sa courbe saisonnière (baisse) et ce, malgré la hausse des achats des ménages qui ont privilégié le JB italien. Depuis quelques semaines, on observe un retard dans les sorties avec des effectifs de bovins mâles de 1 à 2 ans dans les ateliers italiens, fin mai.
En Allemagne, le secteur de la viande bovine a été fortement impacté par le Covid-19. « Avec un premier lieu, un nombre de personnes touchées par le coronavirus dans les abattoirs et ensuite les conséquences de la fermeture des restaurants. De ce fait, la cotation du JB R avait fortement chuté. Depuis le déconfinement, le retour progressif de la restauration participe à fluidifier le marché. La demande des abattoirs en bovins est désormais plus ferme. Mais les abattages de vaches marquent encore un retrait. L’ensemble des cours se redresse mais reste à des niveaux bas par rapport aux années précédentes », souligne Philippe Chotteau, responsable du département Economie de l'Institut de l'Elevage.
En Pologne, le pays européen de loin le plus touché car il exporte en temps normal 85 % de sa production, principalement vers la RHD européenne. Les cours (JB O, vache O, génisse R) se sont effondrés. Depuis, ils ont timidement repris. Les abattages sont toujours au ralenti.
En Irlande, les cours des principales catégories sont en hausse, notamment avec la réouverture des fast food. Les abattages restent tout de même très en retrait pour tous les types d’animaux. Cependant, le printemps irlandais est plutôt favorable ce qui permet un stockage des bêtes en pâtures. Les exports sont en baisse et ce, même avant le Covid, notamment vers le Royaume-Uni, du fait du Brexit. Par ailleurs, la Chine a récemment fermé ses frontières en raison d’un cas ESB atypique.
Au Royaume-Uni, après une chute, les cours ont rapidement repris. Les abattages et les cours sont en hausse en semaine 22 grâce à une consommation dynamique au détail et à la réouverture progressive de la RHD. De plus, le pays limite ses imports, notamment en provenance d’Irlande et exporte davantage, notamment vers les Pays-Bas et les pays tiers. Le marché du Royaume-Uni se porte ainsi plutôt bien.
L’Espagne a, quant à, elle subit une très forte baisse du prix de ses jeunes bovins avec un report très incomplet de la consommation en RHD, très dominante dans le pays, vers la consommation à domicile. Les prix restent ainsi bas. Par ailleurs, malgré la fin du Ramadan, l’export de bovins finis vers le bassin méditerranéen se maintient, de même que l’export de carcasses vers l’Algérie.