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SecAnim, acteur de l’économie circulaire

Le leader dans la gestion des Animaux trouvés morts et des déchets animaux vient d’investir 22 millions d’euros dans son usine de Benet. Objectifs : répondre aux évolutions réglementaires, économiser l’énergie et mieux valoriser les matières collectées.

Le 7 juin, SecAnim a inauguré les nouvelles installations de son usine de Benet, en Vendée, après sept années de travaux. Vingt-deux millions d’euros ont été investis dans la modernisation du site. Filiale de Saria France, SecAnim est spécialisée dans la gestion des animaux trouvés morts (ATM) et des matériels à risques spécifiés, comme certains tissus et abats proches du système nerveux (moelle épinière, encéphale, yeux…). Elle dispose de trois usines en France, à Benet (85), Plouvara (22) et Bayet (03), et d’une vingtaine de centres de collecte couvrant 55 départements. En 2018, elle a collecté 450 000 tonnes de matières auprès d’élevages et d’abattoirs. « Notre travail est essentiel pour l’économie circulaire, explique Romain Guyon, président de SecAnim. Nous valorisons les animaux trouvés morts en farine utilisée comme fertilisant organique ou combustible pour les cimenteries ainsi qu’en graisse utilisée pour produire du biocarburant. »

Engrais organiques et biocarburants

Créée en 1942, l’usine de Benet transforme 150 000 tonnes par an de matières collectées en Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine, dont la moitié en volailles. Pour le reste, ce sont surtout des bovins, mais aussi des ovins, caprins, porcs, équins et autres animaux. En vingt ans, l’activité a beaucoup évolué, en lien notamment avec les crises sanitaires, en particulier la crise de l’ESB, et avec les réglementations européennes qui s’en sont suivies. « De 2000 à 2008, toutes les farines de viande et d’os ont dû être détruites, explique Stéphane Maurel, directeur de l’usine de Benet. Mais depuis 2008, les farines issues d’animaux autres que les ruminants peuvent être valorisées en engrais organiques. L’usine de Benet a été la première en France à le faire, dès 2009. Cette valorisation a permis de baisser les prix de l’équarrissage pour les éleveurs et les abattoirs. » Les animaux trouvés morts et les déchets animaux sont aujourd’hui classés en trois catégories. La catégorie C1 correspond aux matières à risque devant sortir du circuit alimentaire. Il s’agit essentiellement des ruminants trouvés morts, des saisies de ruminants des abattoirs, du lait contaminé, des animaux de zoo. La partie protéique doit être détruite par incinération. La graisse peut être valorisée en biocarburant. La catégorie C2 correspond aux animaux trouvés morts autres que les ruminants et des saisies vétérinaires autres que ruminants. Ces matières peuvent être valorisées en engrais ou, pour la graisse, en biocarburant. La catégorie C3 correspond aux coproduits (os, viscères, sang) issus d’animaux sains et propres à la consommation humaine, qui peuvent être valorisés en alimentation animale (petfood) ou en biocarburant et oléochimie pour la graisse.

Valoriser les graisses

L’usine de Benet transforme les catégories C1 et C2. Les farines protéiques C1 sont envoyées comme combustible dans des cimenteries ou en chaufferie collective. Les farines protéiques C2 sont transformées en engrais (poudre de viande et d’os). Les graisses des catégories C1 et C2 servent de combustible pour l’usine de Benet ou sont valorisées en biocarburants par Estener, autre filiale du groupe Saria basée au Havre. « Dès 2010, nous avons réfléchi à la rénovation de l’usine, explique Stéphane Maurel. Un objectif pour la biosécurité était de séparer les flux entrants et sortants et de respecter la marche en avant. Un autre était d’économiser l’énergie pour pouvoir valoriser davantage de graisse comme biocarburant. » Les travaux ont donc porté pour partie sur la réorganisation des flux, le respect de la marche en avant et la création d’une station de lavage des camions. De nouveaux équipements ont été installés pour la transformation, avec notamment un système d’évapo-concentration à basse température plus performant, qui nécessite moins d’entretien et permet une économie d’énergie de 37 %. Des investissements ont été faits aussi pour limiter les odeurs, avec la réfection des bardages et toitures, la fermeture et la mise en dépression des bâtiments de réception et de chargement des produits finis.

 

Une filiale d’un groupe allemand

SecAnim fait partie du groupe Saria, une division du groupe allemand Rethmann qui intervient aussi dans la gestion de l’eau, le recyclage des déchets et la logistique. Saria France compte quatre pôles : équarrissage (SecAnim et Sarval-Rhône Cuirs), agroalimentaire (transformation des coproduits de volaille, porc et poisson pour l’agroalimentaire et l’aquaculture), énergie (valorisation des huiles alimentaires usagées et biodéchets en biocarburants et fertilisants) et oléochimie (valorisation des graisses animales pour l’industrie chimique). L’activité de SecAnim est historique au sein de Saria France et représente 23 % du chiffre d’affaires du groupe. Elle emploie 524 personnes, dont 85 sur Benet et 164 en tout pour SecAnim Centre (usine de Benet et centres de collecte rattachés).

 

​Sécuriser et tracer la collecte

La collecte est une part importante de l’activité de l’usine et chaque camion réalise une moyenne de 30 enlèvements par jour, avec un itinéraire optimisé grâce à un logiciel. La moitié de l’effectif (79 personnes sur 164) y est employée. En 20 ans, avec la collaboration des ATM, le système a beaucoup évolué en termes d’automatisation des commandes, traçabilité, sécurité, biosécurité. Un éleveur qui trouve un animal mort a 48 h pour contacter l’équarrisseur. Il peut le faire par internet, serveur vocal ou téléphone. L’enlèvement est assuré dans les deux jours francs. Tous les chauffeurs disposent d’un PDA qui permet d’enregistrer les commandes et les enlèvements, de géolocaliser la zone de collecte, de faire des photos… Un gros travail a été fait sur les emplacements pour sécuriser les enlèvements, limiter les nuisances et assurer la biosécurité (à l’écart des routes et des lignes électriques, éviter les marches arrière, zone de collecte séparée de la zone d’élevage, présence d’une plateforme bétonnée…). Les camions ont également évolué : enlèvement à distance grâce à une grue et une télécommande, caisses en inox pour résister à la corrosivité des matières et qui s’ouvrent et se ferment par télécommande…

Séparation et séchage les constituants

Les matières collectées par SecAnim sont en moyenne constituées à 66 % d’eau, 24 % de fraction protéique et 10 % de graisse. Le travail dans l’usine consiste essentiellement à séparer les constituants.

1 - Réception

Toutes les matières sont réceptionnées dans un hall fermé et en légère dépression. Deux trémies séparées permettent de décharger les produits solides de catégories C1 et C2. À l’arrivée, la bâche du camion s’ouvre et une caméra zoome sur le contenu pour vérifier le chargement. Le chauffeur peut alors vider celui-ci dans la trémie. Les matières sont broyées puis envoyées vers la zone de traitement. De grandes citernes permettent aussi de réceptionner des liquides comme du lait contaminé, du sang. Le chauffeur conduit ensuite son camion à la station de lavage (lave et désinfecte).

2 – Traitement

Les matières sont chauffées à 95 °C pour évaporer l’eau puis pressées pour séparer liquide et solide. La vapeur d’eau est récupérée et sert à l’évapo-concentration. La graisse sort d’un côté et est stérilisée. La partie solide est séchée pour en faire de la farine qui est stérilisée. L’eau est orientée vers la station d’épuration de l’usine (dimensionnée pour 100 000 équivalent habitants) où elle est traitée par osmose inverse. Après contrôle, elle est rejetée dans le milieu naturel ou utilisée pour l’irrigation de taillis de saules valorisés en bioénergie.

3 - Stockage-expédition

Les farines C1 et C2 sont stockées dans des silos séparés. Tout est fait pour éviter les émanations de farine lors du chargement. La graisse est stockée dans des tanks double peau permettant de la maintenir à 70 °C pour le chargement en citerne.

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