Quand l’éleveur délègue à une entreprise le travail sur les prairies
Le Gaec Renault-Decoux possède une faneuse et un andaineur, mais ni faucheuse ni presse. Comme pour les façons culturales, c’est un entrepreneur qui vient faire le travail sur les prairies.
Le Gaec Renault-Decoux possède une faneuse et un andaineur, mais ni faucheuse ni presse. Comme pour les façons culturales, c’est un entrepreneur qui vient faire le travail sur les prairies.
Au Gaec Renault Decoux, à Lageon dans les Deux-Sèvres, on a la fibre de l’élevage et moins celle des cultures annuelles et du matériel. Les quatre associés élèvent 1600 chèvres et une centaine de Charolaises. Les chèvres étant nourries avec de la paille et un aliment complet, l’ensemble des prairies est valorisé par le troupeau bovin allaitant. Le parc matériel loge sous deux petits hangars. Un chargeur téléscopique et trois tracteurs, dont le plus jeune a 17 ans et le plus ancien 30 ans, servent aux tâches quotidiennes de distribution et paillage, au « bricolage » et à l’entretien des haies. Pour le reste, le Gaec fait appel à un entrepreneur de la commune voisine depuis quinze ans. « C’est le moyen de bénéficier de matériels très performants, bien entretenus et récents. Aujourd’hui, si on investit dans de l’équipement, on se retrouve en quelques années avec un matériel un peu obsolète comme c’est le cas pour les ordinateurs et les téléphones portables », explique Eric Renault. Auparavant, l'éleveur louait pour la fauche mais il pouvait y avoir des couteaux à changer... Avec l'entreprise, quand des parcelles de prairies sont prêtes à être fauchées et que l’éleveur estime que la fenêtre météo est bonne, il passe juste un coup de fil. L’entreprise a toujours répondu présente très rapidement. « Il nous est arrivé d’appeler à 15 heures et que la faucheuse soit là à 18 heures par exemple. Pour l’ensilage, la souplesse est peu plus importante et le chantier peut être décalé d’une demi-journée. » Le foin est la principale forme de récolte de l’herbe au Gaec, qui fait cependant récolter aussi un peu d’ensilage et d’enrubannage.
Simple comme un coup de fil
Le prestataire gère le calendrier, les outils, jusqu’au nombre de bennes nécessaires en cas d’ensilage qui est modulé en fonction de l'éloignement des parcelles pour la fluidité du chantier. L’éleveur constate que les chauffeurs sont expérimentés et que le matériel est bien entretenu. « Depuis qu’il s’est équipé en faucheuse grande largeur, tout est simple. L’an dernier, nous avons dû faire faire 45 hectares le même jour. Même en nous depêchant, nous n'aurions pas pu », concède l’agriculteur. "Et avec ce type de faucheuse, il faut un tracteur de 300 chevaux qui n'est pas accessible à un éleveur de 100 vaches allaitantes." Julien Deschamps, gérant de la SARL, évalue que son matériel, dans des conditions représentatives de la région, coupe environ 5 hectares par heure. Fanage et andainage sont assurés par le Gaec. « Nous arrivons à suivre, rassure Eric Renault, grâce à une faneuse de 9 mètres et un andaineur de 12 mètres. "
L’entrepreneur travaille avec un ensemble modulable de trois faucheuses conditionneuses portées. « Nous l’utilisons avec un tracteur autoguidé, en poste inversé. La visibilité est bonne, tout est au même endroit. » Il y a moins de chevauchement. Derrière les couteaux et les fléaux, l’herbe reste éparpillée sur la largeur de 8,60 mètres. « Ça sèche mieux qu’avec les conditionneuses classiques qui laissent un andain », constate Eric Renault.
Ni entretien ni réparation
Même si l’herbe est moins stratégique pour l’entreprise Deschamps, la faucheuse tourne 800 heures sur une saison, presque toujours avec le même chauffeur. La facturation se fait au temps, mais sur un parcellaire moyen la fauche revient à 45 euros par hectare.
Le Gaec fait faucher environ 45 hectares de foin et 50 hectares de déprimage et fauche des refus (pour lesquels le temps de travail est beaucoup plus rapide). Il fait aussi réaliser par l'entreprise tous les travaux nécessaires à sa petite surface en blé.