Poursuite de la divergence des prix à la production et à la consommation
Au cours de l’année écoulée, le prix moyen pondéré des gros bovins entrée abattoir s’est régulièrement érodé alors même que l’indice des prix à la consommation de la viande bovine a continué sa progression régulière. L’écart entre ces deux courbes s’était nettement réduit fin 2012 et début 2013 quand les exportations de taurillons sur la Turquie avaient permis de vider les étables avec, à la clé, un net redressement du prix du bétail à la production. Ces belles heures ne sont plus qu’un lointain souvenir. Depuis fin 2013, l’écart entre les deux courbes ne cesse de croître. « Le combat sur la défense du prix du produit et la reconnaissance de la hausse de nos coûts de production est un combat sur lequel nous ne cèderons pas », souligne Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine. « Dans la période actuelle, nos responsables politiques ont besoin que nous leur ouvrions les yeux sur certaines évidences. Depuis plusieurs décennies, qu’ils soient de droite ou de gauche, les gouvernements successifs ont donné les clés à la grande distribution pour gérer le pouvoir d’achat des consommateurs et juguler l’inflation. Cette maîtrise de l’inflation s’est traduite par une guerre des prix entre enseignes. Elle s’est fait au détriment de leurs fournisseurs et en particulier des agriculteurs. » Et ce dernier de mettre pour cela en avant l’évolution divergente des prix de la viande bovine pour les producteurs et les consommateurs. Les différents acteurs de l’aval ont su répercuter la hausse de leurs coûts de production mais pas les producteurs. Les gains de productivité réalisés par les éleveurs sur leurs exploitations n’ont pas vraiment permis de conforter leur revenu. Il semble surtout qu’ils ont été captés par l’aval.