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Au Gaec Bos Alric et fils
Plus de 100 femelles d’élevage vendues par an

Avec un cheptel réparti sur deux sites, le Gaec Bos-Alric, lauréat des Sabots d’Or en 2016 en race Aubrac, fait vêler un peu plus de 250 femelles par an. Qualités maternelles et capacité à se satisfaire des seuls fourrages grossiers font partie des priorités côté sélection.

Depuis leur installation à Cézens dans le Cantal, voici quarante ans, avec seulement huit vaches, l’exploitation d’Evelyne et Michel Bos a bien évolué. Le cap des 200 mères a été franchi il y a quinze ans. Aujourd’hui, en Gaec avec leurs deux fils Frédéric et Thierry, le cheptel totalise un peu plus de 250 vêlages par an. En hiver, les animaux sont répartis sur deux sites distants de 37 km : l’un à Cézens, à 1 100 m d’altitude sur le flanc Est des monts du Cantal, et l’autre sur le flanc Sud, à Raulhac à 700 m d’altitude. C’est là que sont cultivés 10 ha d’ensilage de maïs sur la seule parcelle aisément labourable, de façon à disposer d’un fourrage bien adapté à la repousse des broutards. Le reste du parcellaire est totalement dévolu à l’herbe. La sélection du cheptel vise donc à avoir des animaux les mieux à même d’utiliser cette ressource en allant la chercher quel que soit le relief, l’altitude et la météo.

Plus de 80 % des vêlages ont lieu de début janvier à fin mars. Cette période est considérée comme optimale. Elle est bien adaptée à l’hivernage en bâtiments entravés, au cours duquel les rations reposent presque exclusivement sur le foin et l’enrubannage. Cela permet également d’avoir des veaux suffisamment développés pour valoriser au mieux l’herbe des estives.

Tri sur la qualité des ascendants

Compte tenu des dates de vêlage et de l’hivernage à l’attache, tout le cheptel est en monte naturelle en utilisant une bonne dizaine de taureaux. « On en achète un à deux par an. Jeunes ou adultes, il n’y a pas de règles, mais on attache toujours beaucoup d’importance à la qualité de leur ascendance. On en échange certains avec d’autres éleveurs. Actuellement, la moitié d’entre eux sont nés sur l’exploitation », précise Michel Bos. Lors de leur première mise en service, ils sont essayés sur une vingtaine de femelles issues de différents courants de sang. « Quand leur production répond réellement à nos attentes, on n’hésite pas à les mettre sur des lots de cinquante à soixante vaches », ajoutent ses deux fils. La dimension du cheptel permet de leur constituer des lots conséquents sans prendre le risque de travailler en consanguinité. La quasi-totalité des femelles sont conduites en race pure. Seul un Charolais est utilisé sur quelques vaches souvent tardives, dans la mesure où il existe aussi une demande pour des vaches conduites en croisement. « Je suis l’élevage depuis trente et un ans et j’ai accompagné son évolution tant sur le plan des effectifs que de la conduite. C’est une famille de passionnés et il n’y a pas grand-chose à redire sur le suivi, la sélection et la conduite du cheptel. 2016 aura été pour eux une bonne année avec les Sabots d’or et un premier prix d’ensemble lors du dernier concours national de Saint Flour », précise Bernard Boyer, en soulignant aussi que Michel Bos a été président du syndicat Aubrac du Cantal pendant onze ans.

Bassins, qualité des mamelles, aplombs et aptitudes laitières

Même si toutes ne sont pas destinées à vêler sur l’exploitation, un peu plus de 100 génisses sont mises à la reproduction chaque année à compter de fin mars. Une partie d’entre elles quittent pour cela l’ancienne étable entravée où elles ont passé une bonne partie de l’hiver pour rejoindre la stabulation des broutards préalablement vendus au cours du premier trimestre. Les autres sont mises à l’herbe début avril.

Plutôt que de maximiser le nombre de vêlage pour un même nombre d’UGB, l’objectif a toujours été de conserver un maximum de génisses avec l’objectif d’en vendre une bonne partie prêtes à vêler à compter de la fin de l’été. Des UGB génisses demandent aussi moins de travail comparativement à des UGB vaches suitées.

« On en vend une petite soixantaine par an. Cela n’exclue pas quelques ventes plus précoces selon les opportunités, mais le fait de les vendre à partir de 30 mois nous permet aussi de bien analyser comment elles évoluent. C’est un atout supplémentaire pour mieux trier celles destinées au renouvellement », apprécient les éleveurs. Les objectifs de sélection sont la recherche d’animaux mixtes élevage. Ouverture des bassins, qualité des mamelles, aplombs solides et aptitudes laitières sont des priorités. Une partie des ventes de femelles d’élevage concerne aussi chaque année vingt à trente vaches suitées, généralement au moment de la mise à l’herbe. Même si les nouvelles modalités d’attribution de l’ABA rebattent un peu les cartes, cela permet un meilleur étalement des ventes pour gérer la trésorerie. « Entre génisses, vaches pleines et vaches suitées, on vend une centaine de femelles pour l’élevage par an. On a un taux de renouvellement avoisinant 20 %. On fait échographier les vaches douteuses et les génisses destinées à la vente. On engraisse en cours d’hiver une petite vingtaine de femelles. Elles sont vendues à compter de mars pour un poids de carcasse oscillant pour la plupart entre 380 à 390 kilos. »

Veaux repoussés en stabulation

Jusqu’à cette année, les veaux n’étaient pas complémentés. « Les bons choix en terme de reproducteurs ont permis une belle progression du niveau génétique des mères sur le potentiel laitier. Dans leur système d’élevage, la croissance des veaux permise par le lait est une donnée importante pour minimiser les coûts de production », précise Bernard Boyer. Sevrés mi-octobre au moment de la descente d’estives, tous les mâles étaient jusqu’à l’an dernier repoussés en stabulation libre avec une ration basée sur l’ensilage de maïs, avec des ventes vers l’Italie ou l’Algérie autour de 450 kilos au cours du premier trimestre. « Pour l’année en cours, on envisage de complémenter deux lots d’une vingtaine de mâles parmi les plus précoces avec un mélange fibreux. Selon les disponibilités en herbe, cette complémentation devrait démarrer quand ils passent sur les regains, avec l’objectif de les vendre entre 400 et 450 kilos en cours d’automne. Complémentés en bâtiment en hiver ou au nourrisseur à l’automne, cela ne change pas grand-chose en termes d’achat de céréales et tourteaux. L’objectif est aussi de mieux étaler les ventes.»

Estives en Savoie

Les pullulations de rats taupiers ont incité la famille Bos à chercher de nouvelles surfaces pour compléter les 170 hectares d’estives utilisés dans le Cantal. La solution a été trouvée voici quelques années à côté de Saint Michel de Maurienne, en Savoie, à 450 km de l’exploitation. Dans ce département, il est encore possible de mettre des bovins en estive à des tarifs attractifs si on les compare à ceux du Massif central. Tarifs qui doivent être relativisés par le prix du transport. « Ces estives sont entre 1 200 et 2 400 m d’altitude. Il y a toujours de l’herbe fraîche et les veaux en descendent largement aussi beaux que ceux restés dans le Cantal. Ils tendent même à être plus développés », souligne Michel Bos. À raison de 30 doublonnes ou 25 couples par voyage, les animaux sont transportés avec le camion remorque de l’exploitation. Le Gaec y a amené l’an dernier 40 génisses et à peu près autant de vaches suitées. « Sur place, on a sympathisé avec Sylvain Colly qui, lui-même, a mis en place un petit cheptel Aubrac. C’est lui qui surveille nos animaux. Une partie d’entre eux ne reviennent pas dans le Cantal car ils sont vendus sur place. C’est une forme de dépôt-vente ! »

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