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Pâturage mixte : optimiser la production d’herbe

En raison d’un comportement à l’herbe différent mais complémentaire, le pâturage de bovins et d’équins permet d’optimiser les surfaces en herbe.

« Tirer profit au maximum des surfaces en exploitant au mieux la production d’herbe et maîtriser la flore en optimisant le comportement alimentaire du cheval et du bovin représentent les deux principaux objectifs du pâturage mixte », note Clarisse Lemière conseillère à la chambre d’agriculture de l’Orne. Le cheval apprécie une herbe jeune et courte, alors que le bovin préfère une herbe plus haute (supérieure à 5 centimètres). Les chevaux paissent toujours au même endroit et privilégient les graminées. Ils concentrent également leurs déjections dans des zones nettement différentes de celles pâturées. Ce comportement entraîne un appauvrissement du sol et du pied de la graminée et une modification de la composition botanique. Les bovins quant à eux, ont une préférence pour le ray-grass anglais et le trèfle et pâturent les refus des chevaux, indifféremment de la localisation des crottins.

« Pour ces raisons, le pâturage mixte va permettre de limiter, voire supprimer, le broyage des refus, améliorer la qualité de l’herbe après un déprimage réalisé par des bovins et maintenir la flore implantée. L’effectif pour du pâturage mixte est variable suivant les exigences des animaux. Toutefois, selon des essais conduits par l’Inra, pour obtenir un GMQ optimal des deux espèces, les recommandations portent sur trois chevaux pour sept bovins (pour un rapport de l’ordre de 30/70 en poids vif) », poursuit Frédéric Busnel, référent équin des chambres d’agriculture de Normandie.  

Un facteur de réduction du parasitisme

Hormis la douve, les parasites des deux espèces sont spécifiques, et par conséquent ne peuvent se transmettre de l’une à l’autre. « Le pâturage mixte de ces animaux présente donc un intérêt pour briser le cycle d’infestation de ces parasites dans le milieu extérieur, à condition d’avoir une conduite bien menée, en l’occurrence une alternance fauche-pâture, du pâturage tournant (21 jours de repos de l’herbe au minimum), un pâturage au bon stade et au besoin une fertilisation de la prairie », ajoute Frédéric Busnel.

Toutefois, certaines précautions sont à prendre comme isoler les animaux complémentés « pour éviter toute animosité entre les deux espèces, ou clôturer électriquement les parcelles si elles sont délimitées par des barbelés. Il peut également être intéressant d’habituer les adultes entre eux avant l’intégration de jeunes poulains ou veaux et surveiller les jeunes chevaux entiers en groupe qui peuvent s’exciter avec les bovins », précise Frédéric Busnel.

"Séparer les animaux complémentés"

Chez Étienne Lecuyer, éleveur à Houesville dans la Manche, tous les bovins sont écornés pour parer à tout accident avec les chevaux. "Je pratique le pâturage tournant sur mes parcelles. Les lots qui fonctionnent bien en pâturage mixte sont ceux constitués de juments suitées avec vaches suitées et ceux de bœufs avec juments non suitées. Je ne mets pas de jeunes mâles avec des bovins car les poulains sont complémentés. Dans ce cas, les poulains pâturent avant les bœufs. J’évite également d'associer juments non suitées ou jeunes mâles avec les jeunes veaux (moins de 15 jours), car ils ont tendance à s’amuser avec. Les chevaux ne vont jamais plus de 2 à 3 fois/an sur une même parcelle. Pour déplacer les bêtes, j’utilise une vieille vache normande que je mène à la corde. J’ébouse généralement après libération d’une parcelle. »

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